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Edito

TOUJOURS PLUS VITE

Personne ne passera à travers, il nous faudra encore et toujours améliorer nos performances pour gagner du temps, pour aller plus vite, et cette profession ne pourra espérer plus longtemps rester à l'abri d'une inéluctable réduction du temps de travail. Résister à cette réalité encore et toujours, c'est refuser de voir comment et combien les choses autour de nous n'ont jamais cessé d'évoluer. Alors que nous avons célébré voici quelques mois les performances du TGV qui relie aujourd'hui Marseille à Paris en 3 heures, n'avons-nous pas un peu trop rapidement, là encore, oublié qu'il fallait, pour parcourir la même distance, 184 heures en carrosse en 1782, et que le train à vapeur avait, dès 1960, opéré à une fantastique révolution en ramenant ce temps à 7 h 33 ? Avec deux chevaux, un homme passait deux journées et demie, avant-guerre, pour labourer 1 hectare de terre... Les premiers tracteurs lui ont permis de faire la même chose en 1 h 30... Dans la mesure où tout va de plus en plus vite, pourquoi et comment refuser encore aujourd'hui toute mutation dans le secteur des CHR ?
On le sait, l'évolution de la technologie n'aura pas eu les mêmes effets sur le temps qu'il faut pour servir un repas, pour assurer certaines préparations, pour rester attentifs aux désirs d'un client, mais refuser de tirer parti de tout ce que la technologie a pu apporter aux métiers de l'hôtellerie-restauration, pour justement libérer du temps, c'est choisir, à terme, de disparaître. Autant dire que se battre contre une réduction du temps de travail dans les métiers de l'hôtellerie-restauration est aujourd'hui le combat d'un autre temps. C'est en apprenant à travailler autrement, en rationalisant les tâches, que l'ensemble du secteur pourra lui aussi passer un cap d'autant plus difficile à franchir pour les entreprises que la notion de temps, dans ces métiers, n'a jamais été prise en compte. Mais que l'on se garde d'imaginer ce passage facile. De la vitesse, naît toujours l'accélération des dangers, et le secteur va connaître dans les mois qui viennent des tensions d'autant plus lourdes que les chefs d'entreprise auront refusé trop longtemps de se préparer à un changement de leur rapport avec le temps de travail. Aussi, est-il de la mission des organisations professionnelles de savoir négocier les meilleurs accompagnements pour les entreprises du secteur qui, pour les plus fragiles, pour les plus petites, n'auront jamais les moyens de passer seules ce cap. A elles de faire reconnaître certaines spécificités et d'obtenir du gouvernement les accompagnements indispensables au franchissement de cette étape. A elles d'obtenir du législateur les moyens d'amener ces entreprises au même niveau que les autres afin de leur permettre d'offrir des conditions de travail plus attrayantes tout en assurant leur pérennité.
PAF zzz80

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L'Hôtellerie n° 2742 Hebdo 1er Novembre 2001

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