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COURRIER DES LECTEURS

Rubrique animée par Pascale Carbillet et Tiphaine Beausseron. Exclusivement réservée aux établissements abonnés.
E-mail : pcarbillet@lhotellerie-restauration.fr

Ne confondez pas la location-gérance et le bail commercial

Enveloppe.JPG (1290 octets)J'exploite un restaurant en gérance libre depuis 3 ans. Le contrat que j'ai signé est un contrat de location-gérance pour 3 ans (sans aucune période d'essai), renouvelable d'année en année par tacite reconduction. Or, après vérifications et quelques dires, il s'avérerait que ce contrat n'entre dans aucune catégorie de contrat de location, que ce soit dans le cas du bail précaire (2 ans) ou du 3/6/9. Existe-t-il une autre forme de contrat de location et, le cas échéant, le contrat que j'ai signé est-il valable ? Si celui-ci se trouve être caduque, quels recours existe-t-il ? (D.F. de Narbonne)

Bail.JPG (8526 octets)Vous confondez deux notions : le bail commercial et le contrat de location-gérance, qui est votre contrat, et qui existe bien en droit.
Le bail commercial est un contrat de location qui porte sur le local où est exercée une activité commerciale et non sur le fonds de commerce. Ce contrat est soumis aux règles protectrices du décret du 30 septembre 1953. Le bail est un élément indispensable à l'exercice d'une activité commerciale. C'est la raison pour laquelle la réglementation des baux commerciaux tend à assurer la protection du locataire en prévoyant, notamment, la stabilité de l'exploitation commerciale qui se traduit par la fixation de la durée minimale du bail à 9 ans, et surtout, qui reconnaît au locataire le droit au renouvellement de son bail à la fin du contrat ou, à défaut, le paiement d'une indemnité d'éviction. Le contrat de location-gérance appelé aussi gérance libre, est un contrat par lequel le propriétaire d'un fonds de commerce loue son fonds à un gérant qui l'exploite à ses risques et périls. Le contrat de location-gérance porte donc sur un fonds de commerce. C'est cette condition qui permet de distinguer la location-gérance du bail commercial. Le contrat de location-gérance est réglementé par la loi du 20 mars 1956. Mais il faut savoir que cette loi ne concerne que les conditions de la mise en gérance d'un fonds. En effet, pour pouvoir mettre son établissement en gérance, il faut avoir été commerçant pendant 7 ans et avoir exploité personnellement le fonds pendant 2 ans. Par contre, cette loi ne contient pas de dispositions concernant les relations entre le propriétaire du fonds et son gérant. Ce sont les clauses du contrat de gérance qui définissent les obligations respectives de chacune des parties, comme la durée du contrat, le montant de la redevance... Il n'y a donc aucune interdiction à prévoir qu'un contrat de gérance soit conclu pour 3 ans et se renouvelle par tacite reconduction. Il est vrai, qu'en pratique, certains préfèrent avoir un contrat annuel renouvelable par tacite reconduction, car cela permet en cas de problème de se libérer plus rapidement du contrat. Il n'y a pas d'obligation de prévoir de période d'essai, c'est souvent la première année d'exploitation en cas de bail conclu pour 1 an avec tacite reconduction qui sert de période d'essai. A l'issue de cette première année, les deux parties sont mieux à même de juger si elles désirent prolonger leur relation.
Si vous n'êtes pas satisfait de votre contrat, vous devez attendre le terme des 3 ans pour y mettre fin. zzz62

> Ça va mieux en le disant

Le bâton pour se faire battre

Je viens à l'instant de prendre connaissance de L'Hôtellerie n° 2740 du 18 octobre 2001, et je souhaite réagir au sujet du courrier de M. Danjou (professeur au lycée hôtelier de Toulouse).
Je suis restaurateur sur Toulouse, et la lecture de ce courrier me donne envie de 'crier' à M. Danjou : OUI, vous avez parfaitement raison, mille fois raison ! Mais je crois que, comme le dit le dicton depuis longtemps, vous "cherchiez le bâton pour vous faire battre".
Je m'explique : tous les ans, depuis de nombreuses années, je propose aux diverses filières (CFA, chambre de commerce, lycée hôtelier, etc.) des postes d'apprenti et des stages (dans diverses disciplines). La seule réponse que j'obtiens est un silence 'assourdissant' de la part de 'l'élite formatrice' (pardonnez-moi d'avoir le verbe cru, mais on me dédaigne depuis bientôt 10 ans !), jamais personne ne m'a recontacté, jamais je n'ai reçu un quelconque CV, rien... Alors, M. Danjou, même si je comprends et si j'approuve vos critiques, je peux vous assurer que ça passe très mal.
Pour vous situer, je dirai que nous sommes un restaurant d'hôtel qui sert 70 à 90 couverts/jour (et oui, je sais que c'est très mal vu). Nous préparons une cuisine française classique, adaptée aux réalités économiques du moment mais jamais banale, nous nous trouvons en périphérie de Toulouse et ne sommes pas étoilés (là aussi, je sais que c'est très mal vu, mais combien de vos élèves vont intégrer une brigade 'étoilée' à l'issue de leur formation et y rester...). Donc, au regard de ce que je viens de vous décrire, je suis bien conscient que je n'intéresse pas du tout les 'formateurs' cités plus haut.
En revanche, 'ma cuisine' est composée de 2 personnes, et l'ambiance y est excellente. Les stagiaires (si un jour j'en ai un !) ne font pas la plonge midi et soir, ne passent pas le balai, ne nettoient pas la batterie ou ne pèlent pas des légumes pendant tout le service, et ne sont pas pris pour des 'moins que rien'. Alors, c'est sûr, il est très gratifiant de placer ces stagiaires chez de grands noms, ce peut être très valorisant pour l'école, pour l'équipe pédagogique, mais il faut bien se rendre à l'évidence, les faits que vous dénoncez existent depuis fort longtemps, ils sont 'monnaie courante' dans les 'grandes cuisines'.
Donc, de grâce, ne vous étonnez pas aujourd'hui de 'prendre le retour de manivelle'.
Au fait, j'allais oublier, le commis de cuisine, c'est moi, j'ai appris 'sur le tas', je participe à l'élaboration des cartes et menus avec le chef, j'aime beaucoup la cuisine et encore plus faire passer ou apprendre un savoir, et accessoirement, je suis le directeur commercial de l'établissement ! Mais bon, je ne suis pas étoilé. Allez, sans rancune, et peut-être à bientôt.
(Laurent Raynaud, restaurant L'Espadon à Toulouse) zzz68n

Indice du coût de la construction 2e trimestre 2001

L'indice du coût de la construction du 2e trimestre 2001 a été publié par l'Insee le 12 octobre 2001. Il s'établit à 1 139 (contre 1 125 le trimestre précédent, soit une hausse de 1,24 %). Nous vous rappelons que cet indice sert notamment de référence aux révisions et renouvellements des loyers des baux commerciaux, ainsi qu'à la révision des baux d'habitation ou mixtes. Pour les baux à usage exclusivement professionnel, la variation sur 1 an ressort à :
(1 139 - 1 089) : 1 089 x 100 = + 4,60 %

Pour les baux commerciaux, la hausse de cet indice représente :
* sur 3 ans (révision triennale)
(1 139 - 1 058) : 1 058 x 100 = + 7,65 %
* sur 9 ans (renouvellement)
(1 139 - 1 002) : 1 002 x 100 = + 13,67 %

L'indexation des loyers à usage d'habitation ou mixtes s'effectue sur la valeur moyenne de l'indice du coût de la construction calculée sur 4 trimestres.
Cette disposition a pour but d'éviter les oscillations trimestrielles des indices pouvant conduire à des anomalies.
La moyenne associée des 4 derniers trimestres connus s'établit à 1 121.
La variation sur 1 an de cet indice ressort à :
(1 121 - 1 079,25) : 1 079,25 x 100 = + 3,87 %

NB : Nous vous rappelons que, désormais, l'indice du coût de la construction est d'abord publié dans le cadre de la collection Informations rapides de l'Insee avant de paraître au Journal officiel. C'est la date de sortie de la publication Insee qui constitue la date de référence de parution de l'indice.
(Insee - Informations rapides n° 280 du 12 octobre 2001) zzz62

Une personne doit être présente la nuit dans les hôtels

Enveloppe.JPG (1290 octets)Existe-t-il une obligation légale d'avoir, dans un établissement hôtelier, et à partir de combien de chambres, un service de nuit, de réception, de conciergerie ou de veilleur de nuit, et quelles sont les responsabilités de l'hôtelier vis-à-vis du client s'il n'y a pas ce service ? (G. V. de Versailles)

Receptionniste.JPG (6886 octets)Oui ! Il existe bien une obligation légale qui impose la présence soit d'un réceptionniste, d'un gardien, d'un responsable ou d'un veilleur de nuit, et ce, quelle que soit la catégorie de l'établissement et quel que soit le nombre de chambres. A partir du moment où il s'agit bien d'un hôtel, qui est aussi appelé 'local à sommeil' par la réglementation.
Cette obligation s'inscrit dans le cadre des mesures de sécurité instaurées dans les hôtels, et figure à l'article PE 27 de l'arrêté du 22 juin 1990 complétant et modifiant, dans certains cas, le règlement de sécurité contre les risques d'incendie et de panique dans les établissements recevant du public.
Donc, vous avez l'obligation d'avoir une personne présente la nuit afin d'assurer la sécurité de vos clients. Ce peut être vous-même ou un salarié, quel que soit son poste, qui remplisse cette fonction.
Il ne faut pas confondre cette obligation de sécurité avec l'obligation de service minimum imposé par l'arrêté du 14 février 1986 qui fixe les normes de classement des hôtels.
Il est prévu dans ce texte que les hôtels 2 étoiles doivent avoir un réceptionniste qui parle une langue étrangère, et à partir de la catégorie 3 étoiles et plus, le réceptionniste doit parler deux langues étrangères, dont l'anglais. zzz66s

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L'Hôtellerie n° 2742 Hebdo 1er Novembre 2001

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