Pas question de dormir sur les bons résultats de la Côte d'Azur : au CRT, on fait de la veille stratégique active pour repérer les marchés émergents et les nouveaux segments de clientèle.
Dominique
Charpentier, directeur général du CRT Riviera-Côte d'Azur, constate : "Jusqu'au
11 septembre, nous avions noté un taux de croissance satisfaisant de la fréquentation
touristique par rapport à l'an 2000. Ce qui prouve que la Côte d'Azur est vraiment une
destination bien ancrée, puisque la progression est sensible à la fois sur les marchés
'classiques' comme sur les marchés émergents... Nous menons depuis longtemps une
politique de diversification, avec pour stratégie, de compenser les variations
inévitables sur certains marchés par l'ouverture d'autres segments." Une
stratégie qui avait permis à la Côte d'Azur de se positionner en très bonne place lors
de l'essor touristique du Japon, il y a une vingtaine d'années. "Nous surveillons
les pays qui s'ouvrent au tourisme, avec une nette augmentation de revenu économique.
Dès qu'il nous semble repérer une tendance favorable, nous montons des opérations de
promotion avec des documents traduits, ce qui nous assure un très bon accueil..."
Une stratégie menée vers les pays de l'Europe de l'Est depuis une dizaine d'années et
en Chine depuis 3 ans : accueil presse, distribution de documentations, présence sur
certains événementiels, dans les trois régions les plus 'ouvertes' du pays : Pékin,
Shangaï et Canton. Avec des résultats difficiles à quantifier (les statistiques
officielles ne tiennent pas compte des catégories peu nombreuses), les groupes chinois -
difficultés linguistiques obligent - commencent à découvrir la destination azuréenne,
non sans arrière-pensées : "Les touristes chinois découvrent la vie occidentale
avec beaucoup de curiosité. Ils cherchent à s'imprégner, à comprendre notre façon
d'appréhender l'économie, l'aménagement du territoire ou encore notre savoir-faire
touristique...", souligne encore Dominique Charpentier.
Focus sur les nouveaux comportements
Une démarche totalement différente des touristes venus des pays d'Europe de l'Est, qui
connaissent mieux la Côte d'Azur (historiquement, ce sont les Russes qui l'ont
découverte, bien avant les Anglais...), et qui veulent surtout profiter de la douceur du
climat et de l'art de vivre méditerranéen. En 2000, Russes, Polonais, Slovaques,
Tchèques ou Hongrois ont passé près de 300 000 nuitées (tous modes d'hébergements
confondus) dans les Alpes-Maritimes. "Nous approchons également le marché
indien, mais sur la pointe des pieds, à cause de son extraordinaire complexité,
indique Dominique Charpentier. D'autant que sur des destinations longues distances,
nous sommes tributaires de la fréquence et de la qualité des liaisons aériennes. Une
ligne qui s'interrompt, c'est immédiatement des touristes perdus pour notre
destination." Une raison pour s'intéresser à des marchés déjà connus - et
plus proches -, en valorisant de nouveaux comportements : le CRT vient de sortir une
documentation destinée aux jeunes (18-25 ans), en tenant compte du nombre d'écoles
linguistiques fonctionnant sur le département. "Nous identifions de nouvelles
cibles, par exemple les office ladies japonaises qui voyagent entre elles, ou les jeunes
retraités québécois, et nous voyons quels types de produits et de politiques nous
pouvons proposer... En affinant de cette façon les marchés déjà connus, nous pouvons
trouver de nouveaux gisements de touristes potentiels", estime-t-il. Une
démarche qui va sans doute devoir s'intensifier pour contrebalancer les effets de la
tension internationale actuelle. zzz36v
Dominique Charpentier : "Nous identifions de nouvelles cibles."
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie n° 2740 Hebdo 18 Octobre 2001