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Pizza Pino à Lyon

Une solution de continuité

Jusqu'alors sous licence de marque avec Pino Elysée, le Pizza Pino de Lyon en est devenu la propriété. Statuant sur le sort d'une entreprise en redressement judiciaire depuis le 3 avril dernier, le tribunal de commerce de Lyon a opté pour le plan de reprise présenté par Henri Fauveau.

Climat tendu dans les couloirs du tribunal de commerce de Lyon. Programmée jeudi à 8 h 45, la séance concernant la reprise du Pizza Pino de Lyon se déroule à huis clos. Le scénario est habituel : audition de l'administrateur de l'entreprise, des représentants des salariés, puis des éventuels repreneurs. Il n'y en a qu'un en fait :
Astorg 2 pour Pino Elysée. Henri Fauveau, président du directoire de cette filiale de la Financière du Jasmin, est seul sur les rangs... et peu surpris de cet isolement. "C'est un simple problème d'argent et nous apportons 28,5 MF", dit-il sobrement. Une petite heure après le début de la séance, la porte de la salle s'ouvre sur trois hommes en larmes. Pour Charles Langella, directeur de l'établissement, Kamel Saïd, représentant du personnel, et Amadou Thiam, directeur des achats, l'émotion est trop forte. Si le verdict est bien celui qu'ils attendaient, ils craquent après 6 mois de tension intense.
"On nous sauve d'une histoire inimaginable, mais ces mois furent durs à vivre", résume Kamel Saïd.
Retour en arrière. Fin mars, une discrète annonce parue dans Le Progrès annonce une vente aux enchères sur place, au 108, rue du président Edouard Herriot. La vente concerne Pizza Pino, le restaurant le plus fréquenté de Lyon (1 800 clients/jour pour un CA de 34,7 MF HT et HS). On apprend alors que le p.-d.g. de la SA Ribel (Restauration Italienne Bellecour) est en fuite, et qu'un passif de 30 MF alourdirait les comptes de Pizza Pino (1).
La procédure est pourtant différée et, le 3 avril, à la demande de Charles Langella, promu directeur, l'établissement est placé en redressement judiciaire. Autour de leur 'patron', les salariés décident de se battre, les créanciers les suivent dans leur démarche, et tous semblent favorables à une reprise par Astorg 2 qui possède l'établissement en franchise (2).
Malgré une tension bien compréhensible, l'activité se poursuit et la clientèle continue à fréquenter
Pizza Pino où l'on attend le verdict du tribunal de commerce. Celui-ci tombe pour le plus grand soulagement des salariés de l'entreprise qui ont la promesse qu'ils conserveront leur emploi.
"C'est une belle affaire avec un personnel hyper- motivé. Lyon est une unité à laquelle nous tenions beaucoup. Nous n'avons pas eu tellement besoin d'argumenter : personne ne pouvait proposer cette somme car il y a un souci de rentabilité qui se serait alors posé. Nous avons garanti au personnel le maintien de son métier et notre soutien. Quand une affaire marche, il n'y a rien à changer, et c'est le cas à Lyon. Le client ne verra aucun changement... sauf un personnel peut-être plus heureux", soulignait Henri Fauveau.
Lyon, première implantation provinciale pour un groupe dont l'essentiel de l'activité se concentre sur Paris (5 restaurants dont ceux du boulevard des Italiens et de la place de la République ouverts en juin dernier) et la région parisienne (4 restaurants). "C'est un axe de développement intéressant. Notre premier objectif est de développer l'entreprise et d'ouvrir d'autres restaurants sous l'enseigne dans la région. Puis, après Paris et Lyon, dans d'autres grandes villes..., mais il n'y a aucune stratégie prédéterminée : nous voulons simplement nous développer avec des affaires saines et rentables et vérifier qu'elles le restent", résume Henri Fauveau.
J.-F. Mesplède zzz22t

(1) Lire dans L'Hôtellerie n° 2732 du 23 août 2001 Lourde addition pour Pizza Pino Lyon.
(2) Fonds d'investissement du Groupe Suez, Astorg 2 est actionnaire à 75 % de la Financière du Jasmin, et détient l'essentiel du capital de Pino Elysée qui a repris la marque Pizza Pino en octobre 1999. Hormis deux établissements sous licence (dont celui de Lyon), elle possédait alors l'ensemble des restaurants de la marque.

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"Lyon est une unité à laquelle nous tenions beaucoup", explique Henri Fauveau.

Pizza Pino en chiffres
Pizza Pino naît à Paris en 1962. Cette année-là, Max et André Sfez posent la première pierre d'un groupe qui va très vite grandir. En octobre 1999, si les fondateurs restent actionnaires à 10 %, l'enseigne et l'essentiel des restaurants deviennent la propriété de Pino Elysée. Cette filiale de la Financière du Jasmin possède alors 3 établissements en direct, la marque et les actions des autres sociétés. A sa tête, Henri Fauveau, dont la carrière a débuté avec un poste de directeur de la restauration publique du groupe Accor pour qui il a créé Pizza del Arte (curieusement, l'enseigne lyonnaise se trouvait de l'autre côté de la place Bellecour, diamétralement opposée à Pizza Pino).
Avec la reprise du Pizza Pino Bellecour, le groupe, désormais fort de 10 unités (dont 1 seule en province, à Lyon), emploie 500 salariés et devrait terminer l'année avec un CA de 240 MF HT avec une "rentabilité tournant autour de 10 % avant impôts".

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L'Hôtellerie n° 2739 Hebdo 11 Octobre 2001

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