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Accor-SNCF : Train + Hôtel

Annonce de saisine du Conseil de la concurrence par l'Umih Rhône

Roland Bernard, le président de la chambre de l'industrie hôtelière du Rhône, ne relâche pas son action contre le groupe Accor : il vient de décider la saisine du conseil de la concurrence et de la commission de l'Union européenne de Bruxelles, au nom de la défense des intérêts de l'hôtellerie indépendante française.

C'était un déjeuner discret et informel. La semaine dernière à Lyon, une délégation du groupe Accor invitait Roland Bernard à sa table. Le groupe Accor était représenté par Jean-Paul Philippon, directeur général de la région France Est, division Affaires et Loisirs ; Bruno Coudry, directeur général de région France Est, division Economique ; Philippe Bertinchamps, directeur marketing relationnel en charge de Train + Hôtel; Hervé de Tergonde, directeur des opérations Rhône-Bourgogne-Auvergne hôtellerie économique ; et Jean Mayu, directeur des opérations Rhône-Bourgogne-Auvergne Affaires et Loisirs.
Au restaurant Les Trois Dômes, l'heure était moins aux frissons gastronomiques qu'aux discussions de fond sur un dossier sensible. Depuis le printemps dernier, en faisant de la dénonciation du partenariat Accor-SNCF pour l'opération Train + Hôtel son cheval de bataille, Roland Bernard s'érige en défenseur de l'hôtellerie indépendante face au 'monopole Accor' (1).
Au cours du déjeuner, le sujet fut bien sûr évoqué. Mais aussi "l'abus de position dominante sur Lyon", et "le développement de l'hôtellerie économique et superéconomique" dénoncé par Roland Bernard. Si du rendez-vous, rien n'a officiellement filtré, on croit savoir que chaque partie, pas franchement convaincue par les arguments de l'autre, a campé sur ses positions.
Ainsi, quand Roland Bernard souligne que "malgré toutes les preuves et les procès verbaux d'huissiers que nous pourrons apporter, Accor prétend pouvoir maîtriser ce dossier sans que cela ne les dérange". Jean Mayu s'étonne et regrette que le dialogue n'ait pu avoir lieu. "C'était un déjeuner informel pour une prise de contact. Nous avons joué la transparence pour laisser la porte ouverte au dialogue. Nous ne pouvions espérer tout résoudre dès le premier jour."
Peu convaincue par les arguments chiffrés qui lui ont été présentés, la chambre de l'industrie hôtelière du Rhône a décidé d'enfoncer le clou. Et son avocat s'est donc chargé de la saisine du conseil de la concurrence - un appel devant la Cour de Paris de la SNCF ou du groupe Accor n'est normalement pas suspensif - et de la commission de l'Union européenne à Bruxelles pour les aspects transfrontaliers du dossier. En outre, une requête - plutôt symbolique - devant le Conseil d'Etat devrait être déposée. Dans le même temps, un courrier a été adressé aux présidents départementaux de l'Umih pour les "sensibiliser à une action dont la portée dépasse le seul département du Rhône". Tous sont invités à adresser à leur tour un courrier au ministre des Transports et au ministre de l'Economie et des Finances pour leur demander "de mettre fin aux atteintes à la concurrence et aux abus de position dominante résultant du partenariat".
Ceux qui affirment que souvent à Lyon les conflits se règlent devant une bonne table en seront donc pour leurs frais. Le déjeuner n'a visiblement pas permis de faire bouger une situation qui pourrait évoluer en fonction des actions entamées...
J.-F. Mesplède zzz74v zzz36v

(1) A lire sur le sujet dans L'Hôtellerie : Roland Bernard dénonce le monopole d'Accor sur l'offre Train + Hôtel de la SNCF (n° 2722 du 14 juin 2001) et L'Umih du Rhône demande la nullité du partenariat Accor-SNCF (n° 2727 du 19 juillet 2001).

Accor : arguments et chiffres

A propos du partenariat avec la SNCF pour l'opération Train + Hôtel, Accor développe les arguments suivants :

w Dans l'ancienne formule Train + Hôtel avec Frantour TO, la SNCF ne recevait qu'une commission en dessous des normes habituelles pour un temps moyen de traitement de dossier largement au-dessus de la moyenne.
w Dans le nouveau contrat, Accor paye à la SNCF un droit d'entrée dans le partenariat, une redevance commerciale annuelle, une commission par nuitée vendue, et prend à sa charge un fond marketing et commercial (communication en gare et dans les magasins), ainsi que les coûts informatiques permettant la circulation des informations entre Accor et Socrate (le système de vente en gare).
w Il y a en France, par an, 766 millions de nuitées passées, tout hébergement confondu.
part de l'hôtellerie est de 150 millions, dont 25 millions vendus par Accor.
w
En 2000, Train + Hôtel a représenté 50 000 nuitées, soit 0,2 % des nuitées vendues par Accor et 0,03 % des nuitées du secteur hôtelier marchand en France. Sur la place de Lyon, les ventes Train + Hôtel représentent 1/1 000 des nuitées vendues par an.

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L'Hôtellerie n° 2737 Hebdo 27 Septembre 2001

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