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Face aux attentats américains

Accor veut garder le moral

Malgré de bons résultats au terme du premier semestre 2001, le groupe français s'apprête aujourd'hui à supporter l'impact des événements américains. Pas de panique cependant ! Accor s'estime capable de limiter les dégâts.
Il n'y a pas péril en la demeure. Mais les "conséquences psychologiques fortes" des attentats survenus aux Etats-Unis "auront, d'ici la fin de l'année, un impact défavorable sur les activités liées au tourisme international", a indiqué le groupe Accor lors de la publication de ses résultats du premier semestre 2001.
Cela signifie en clair que l'entreprise, dirigée par Jean-Marc Espalioux, s'attend à traverser une zone de turbulences au cours
des prochains mois. D'ailleurs, les éminences grises de la tour Montparnasse ont d'ores et déjà évalué l'impact du drame sur les 100 derniers jours de leur exercice annuel. Des données à prendre avec prudence, bien entendu, tant il est difficile de tirer des plans sur la comète en ces périodes d'incertitude.
En attendant, les activités les plus sensibles aux récents événements, telles l'hôtellerie haut de gamme (avec l'enseigne Sofitel) et les agences de voyages, pourraient enregistrer un fléchissement de l'ordre de 20 % de leur chiffre d'affaires d'ici à la fin de l'année.
Concernant les hôtels milieu de gamme (Mercure et Novotel) implantés dans de grandes villes, la Maison Lenôtre et les chaînes économiques aux Etats-Unis (Motel 6 et Red Roof), la baisse oscillerait, elle, entre 3 et 10 % suivant les cas. Quant au pôle hôtellerie économique en Europe ainsi que les secteurs de la restauration, des services et des casinos, ils ne devraient subir, eux, que faiblement les répercussions du 'choc psychologique'.

Portefeuille équilibré
Fort de ces premières hypothèses, Accor, "sans que cela ait aujourd'hui une valeur de prévision", présume finalement que son résultat avant impôt devrait avoisiner celui réalisé l'an passé, à savoir entre 700 et 750 millions d'euros. Une performance tout à fait honnête dans un contexte de ralentissement économique mondial qui, néanmoins, cacherait les bonnes performances obtenues à l'issue du premier semestre 2001. Au terme des 6 premiers mois, Accor a effectivement amélioré ses recettes globales de 8,6 % à 3,6 milliards d'euros, son résultat brut d'exploitation (RBE) de 12,8 % et son résultat net de 14,3 %.
Le leader de l'hôtellerie européenne entend bien sûr préserver tout ceci le plus longtemps possible, et résister à l'onde de choc qui se prépare. Avec d'autant plus de fermeté qu'il estime bénéficier d'un certain nombre d'atouts. A commencer par un portefeuille équilibré d'activités ainsi qu'une bonne répartition de ses implantations géographiques.
Malgré une présence musclée aux Etats-Unis, notamment dans l'hôtellerie économique (1 200 Motel 6 et Red Roof), l'Europe demeure de fait la zone la plus génératrice de profits.
81 % du résultat avant impôt sont ainsi réalisés dans cette partie du monde contre 13 % pour l'Amérique du Nord.
Enfin, Accor dispose également d'une activité à la fois très dynamique et extrêmement peu sensible aux cycles économiques : les services.

Plan d'économie
"La division services représente en effet 7 % de notre chiffre d'affaires et 23 % de notre bénéfice avant impôt.
Elle nécessite peu de capitaux et est un gros producteur de cash-flow"
, n'a évidemment pas manqué de souligner Jean-Marc Espalioux. Numéro 1 mondial de ce secteur, Accor a d'ailleurs constaté une croissance de 12 % en moyenne au niveau des services au cours des dix dernières années.
Reste qu'en dépit de ces avantages naturels, le groupe français a aussi la possibilité de limiter les dégâts conjoncturels en réduisant ses coûts et en freinant ses programmes d'investissements. Si les licenciements ne sont pas du tout à l'ordre du jour, selon le président du directoire, Accor a par contre la possibilité de compresser ses dépenses de rénovation tout en révisant le rythme de sa croissance dans le temps. "Nous investissons 400 millions d'euros par an dans la rénovation de notre parc et attribuons 1 milliard d'euros à son développement. Nous pouvons réduire de 35 % au maximum cette enveloppe si besoin", a indiqué Jean-Marc Espalioux.
Pour l'heure, différents projets sont ainsi gelés, notamment outre-Atlantique, où Sofitel ouvrira bien dans quelques mois à Washington et à Chicago, alors que les projets de Dallas et de San Francisco sont en stand-by. Même chose pour une dizaine d'unités Motel 6 et Red Roof en attente pour le moment.
C. Cosson zzz36i

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L'Hôtellerie n° 2737 Hebdo 27 Septembre 2001

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