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RECRUTEMENT

Languedoc-Roussillon

Former, recruter, qualifier

Trois centres ANPE de la région Languedoc-Roussillon ont mis en place une formation dans les métiers de l'industrie hôtelière. 60 personnes ont été recrutées. Gros plan sur la ville de Perpignan.

Il y a neuf mois à peine, Catherine Scoquart ne connaissait rien à l'univers de la cuisine, mis à part les informations données par son fils, élève du lycée hôtelier de Perpignan. Ces jours-ci, elle achève sa première saison en tant que chef de cuisine du restaurant La Bulle, situé à Canet Plage, le long de la grande bleue. Entre temps, elle a suivi une formation accélérée et très ciblée organisée par l'ANPE Languedoc-Roussillon en partenariat avec les professionnels et financée par la Région. Tout comme 60 autres stagiaires répartis sur les centres ANPE
de Perpignan, Montpellier et Saint-Chély-d'Apcher. "Ici, comme ailleurs, les professionnels peinent à trouver du personnel d'autant plus que la saisonnalité de l'activité n'est plus un argument vendeur. C'est pourquoi, cette année, avec l'Umih, nous avions décidé de former et d'anticiper l'été", explique Anne Fontenaud de l'équipe hôtellerie de l'ANPE de Perpignan.
Dès janvier, la phase de recrutement des candidats démarre. Le stage se remplit difficile-
ment. A Perpignan, le service convoque et auditionne 200 personnes inscrites dans les fichiers pour n'en retenir que... 20, et dépense une énergie énorme entre séances d'information collectives et entretiens individuels. Très vite, l'ANPE doit revoir ses prérequis. "Nous recherchions des gens ayant minimum un BEPC, mobiles disposant si possible d'une voiture, autonome au niveau de la famille et présentant, pourquoi pas, une première expérience réussie dans le domaine. Finalement, nous avons retenu des gens complètement différents et qui néanmoins se sont accrochés", poursuit Anne Fontenaud.
La sélection s'est réellement déroulée in vivo, après 5 jours d'immersion en entreprise. Objectif : tester le savoir-être, l'exactitude, la ponctualité des candidats. A l'issue de cette procédure d'évaluation en milieu de travail (EMT), 20 personnes sont entrées en préformation au Greta du lycée hôtelier Moulin à Vent de Perpignan, 11 en cuisine (dont 7 femmes) et 9 en salle (dont 3 femmes). Pour Catherine, un passage qu'elle ne regrette absolument pas : "Les formateurs ont répondu à toutes nos questions. Nous savions que nous avions à assurer ensuite la saison dans une entreprise. C'est pourquoi nous voulions avoir le maximum d'astuces en main afin d'être opérationnels", explique-t-elle.

Entreprises demandeuses
C'est à La Bulle que Catherine Scoquart décroche son CDD de l'été via une annonce ANPE, tout comme son amie Magali Didierjean, également stagiaire de la formation et qui est son commis en cuisine. A la mi-juin, des entreprises, auxquelles elle avait proposé ses services, la sollicitaient encore pour qu'elle leur envoie des collègues stagiaires... "Tous les stagiaires ont été placés car, de toute façon, les entreprises étaient demandeuses", se félicite Anne Fontenaud. "Je n'avais pas d'autre solution pour recruter. J'habite dans un petit village où les annonces ne fonctionnent pas", confirme le patron, de La Bulle, Jean Hallemans. Un mois après l'arrivée de ses deux employées dans son restaurant, il était plutôt satisfait de cette solution. "Au début, je me suis dit que cette formation était du pipeau, et puis j'ai constaté leur motivation. Ce qui m'a plu, c'est la démarche de Catherine dont le fils est à l'école hôtelière et qui désirait connaître le métier avant de se lancer."
En septembre, les stagiaires que la période estivale n'aura pas découragés reprendront le chemin du lycée hôtelier pour préparer, en alternance - contrat de qualification ou formation qualifiante - un CAP. Avec la perspective de décrocher in fine un emploi stable et qualifié. zzz68n
L. Anastassion

"Connaître la cuisine avant d'ouvrir un restaurant"
CatherineScoquart.JPG (3731 octets)Cadre en ressources humaines, Catherine Scoquart a multiplié les expériences professionnelles avant d'être licenciée économiquement. "A la recherche d'un emploi, j'ai sollicité l'ANPE de Perpignan qui m'a proposé ce stage. Mon fils est élève au lycée hôtelier et je souhaite lui ouvrir un restaurant. C'est pour cela que le stage m'a intéressé. Je prépare le terrain en quelque sorte. Je crois que la meilleure chose à faire était de commencer par les fourneaux. J'ai effectué mon premier stage au Mas Vermeil et, pour l'été, j'ai eu un CDD à La Bulle."

 

"Un CAP pour couronner mon expérience professionnelle"
MagaliDidierjean.JPG (4107 octets)Depuis l'âge de 12 ans, Magali Didierjean fait les saisons. Au tout début, aux côtés de son père cuisinier, puis ensuite, en tant que femme de chambre, au gré des opportunités de travail. Avant de travailler comme agent de collectivité dans le milieu hospitalier. "Je me suis retrouvée au chômage. J'ai accepté cette formation de l'ANPE car je voudrais avoir un cap pour couronner mon expérience professionnelle. Actuellement, je suis commis à
La Bulle. Une fois mon diplôme en poche, je rechercherai une place fixe de commis pour évoluer et devenir chef de cuisine à Perpignan ou ailleurs."

 

Alain Bastus, Umih, Le Jardin de la mer à Argelès-sur-Mer
AlainBastus.JPG (4525 octets)"Le problème du recrutement relève de la qualité de l'offre des professionnels et de celle des stagiaires. Le métier est en mutation tant au niveau du temps de travail que de l'adaptation à l'Europe. Or, l'entreprise est une entité lourde, néanmoins prête à faire des efforts mais dans un partenariat équitable avec les pouvoirs publics. D'un côté, les professionnels doivent être performants, offrir des conditions de travail satisfaisantes. De l'autre, nous devons répondre aux exigences des clients, pas toujours compatibles avec le temps de travail. Dans notre région, je crois pouvoir dire que le tourisme est précaire : seulement 2 à 3 mois d'activité alors que nous pourrions en proposer 6, une absence de culture en matière de tourisme. D'où une organisation touristique également précaire. Personne n'a envie de fermer son établissement 8 mois sur 12. L'avenir est à construire, l'objectif étant d'installer un tourisme durable."

 

En chiffres

Financement de la Région : 224 640 francs
Financement du FSE : 179 712 francs
Rémunération d'un stagiaire :
de 2 000 à 4 070 francs selon statut durant la formation, Smic horaire du CDD.

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L'Hôtellerie n° 2736 Supplément Formation 20 Septembre 2001

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