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VIE PROFESSIONNELLE

Chambre syndicale du Rhône

500 000 F PO UR REVALORISER LES MÉTIERS DES CHR

"L'apprentissage ou la bonne recette pour un grand métier !" C'est sur ce thème que la chambre de l'industrie hôtelière du Rhône part en campagne. Le coup d'envoi d'une vaste 'opération séduction' vient d'être donné. C'est la première fois qu'un syndicat - qui plus est départemental - investit dans l'avenir de tout un secteur en assurant la promotion de ses métiers. Une démarche d'autant plus exceptionnelle qu'elle implique un budget très important.

Roland Bernard s'emporte : "Il faut en finir avec cette image de pénibilité et de désavantages de nos métiers." Non que le président de la chambre de l'industrie hôtelière du Rhône nie certaines évidences, mais il est conscient qu'à répéter ce genre de discours, on éloigne les parents et on démotive les jeunes.
Les jeunes justement. Voilà la cible de la campagne menée, en collaboration avec les Toques Blanches lyonnaises, à l'initiative de la commission emploi et formation. "L'apprentissage, c'est la bonne recette pour un grand métier", affirme Laurent Duc, président de ladite commission, en paraphrasant le 'slogan choc' imprimé sur un dépliant tiré à 10 000 exemplaires. "Cette campagne de sensibilisation sur l'apprentissage nous semble indispensable. Nous avons rassemblé des témoignages de passion et de réussite pour rectifier ce déficit d'image dont souffrent nos professions", explique Roland Bernard.
"Les parents ne poussent plus leurs enfants vers nos métiers et freinent parfois leur vocation. Or, après avoir débuté à 16 ans à travers un CAP, j'affirme que c'est le métier le plus riche en contacts que je connaisse, renchérit Laurent Duc, directeur de l'hôtel Athéna à Lyon Part-Dieu. Un jeune peut faire une vraie carrière. Or, si dans les 5 ans qui viennent, nous n'avons personne de formé, je suis inquiet pour l'avenir. Il faut donc anticiper et faire parler de nos métiers."
C'est le but d'une campagne pour laquelle la chambre de l'industrie hôtelière du Rhône n'a pas hésité à investir 150 000 francs, débloquant un budget global de 500 000 francs sur 3 ans. "Nous ne pouvons attendre aucune aide particulière. Nous prenons donc sur les cotisations des adhérents qui sont ainsi utilisées au mieux. En fait, c'est la vraie vocation syndicale que de valoriser ainsi nos métiers", insiste Laurent Duc.
Bien sûr, rien n'est vraiment gagné. Les métiers de l'hôtellerie et de la restauration n'ont pas encore une image suffisamment attractive pour que l'on se bouscule à l'entrée des entreprises, mais l'apprentissage reste une voie royale pour entrer dans la carrière. "Nous voulons que les parents, les élèves et les maîtres aient conscience de leurs droits et devoirs. Nous voulons que le maître d'apprentissage soit le tuteur de l'enfant et le confident des parents", dit encore Roland Bernard.
"C'est vrai que notre profession est souvent montrée du doigt à cause des horaires et des contraintes inhérentes à un métier de service. Mais nous allons absorber la tête haute la réduction du temps de travail qui deviendra une réalité chez nous, comme ailleurs. Nos métiers entrent dans une modernisation qui nous ramènera des gens", s'enflamme Laurent Duc. Il espère que les tracts, diffusés via les conseillers d'orientation des collèges et lycées, à l'Anep, chez les professionnels et dans les bureaux d'Information Jeunesse, atteindront leur but, et que 500 jeunes, au moins, seront sensibilisés.
"Tu as un beau métier devant toi." Lorsque des parents, convaincus, tiendront ce discours à leurs enfants, Roland Bernard, Laurent Duc et tous ceux qui se sont investis dans cette 'opération séduction' sauront qu'ils n'ont pas prêché dans le désert !
J.-F. Mesplède zzz68p zzz74vzzz54m

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Laurent Duc, directeur de l'hôtel Athéna à Lyon Part-Dieu, président de la commission emploi et formation du Rhône.

Entendu à la radio...

C'est Martine, 51 ans, qui parle : "Je me suis souvent demandée ce que mon fils allait bien pouvoir faire. A 16 ans, il a choisi de commencer un apprentissage en hôtellerie. Maintenant, il a 29 ans, gagne bien sa vie et fait un métier qu'il adore."
Comme en écho, Laurent, 18 ans, intervient : "Les études n'étaient pas vraiment mon fort. Alors, je me suis inscrit pour devenir apprenti cuisinier. Je n'aurais jamais cru que ça me plairait autant."
Deux témoignages. Deux spots en fait, diffusés sur les ondes de radios dans la région lyonnaise. En choisissant Skyrock, Scoop et Europe 2, la chambre hôtelière a bien ciblé sa 'clientèle'. Des jeunes, bien sûr, mais aussi des parents qu'il faut convaincre que l'apprentissage est une bonne voie pour leurs enfants. Depuis le 3 et jusqu'au 15 septembre, et à raison d'une vingtaine de messages diffusés chaque jour entre 7 heures et 21 heures, les 'promoteurs' de l'opération espèrent bien que leur discours sera motivant...

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L'Hôtellerie n° 2736 Hebdo 20 Septembre 2001

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