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Cannes

Le casino Carlton ferme ses portes

Le groupe Partouche a fermé, dimanche dernier, les portes du casino de l'Hôtel Carlton, privant 160 personnes de leur emploi. A l'origine de cette fermeture, un différend avec le ministère de l'Intérieur.

Casino.jpg (11193 octets)Minuit, dimanche 5 août à Cannes. Rien ne va plus ! Le casino Carlton tire en effet définitivement le rideau. Demain, il ne rouvrira pas ses portes. 160 personnes se retrouvent sur le carreau, conséquence d'un litige entre le groupe Partouche et le ministère de l'Intérieur. "Dimanche soir, des gens de la police des jeux auraient dû venir procéder à la fermeture du casino Carlton conformément à l'arrêté du ministre de l'Intérieur. Mais je n'ai vu personne. Pour éviter de me retrouver dans l'illégalité, j'ai appliqué moi-même la décision du ministère. J'ai fermé", lance Patrick Partouche, directeur de la société LCLP (groupe Partouche), gérante du casino depuis 1998. LCLP France, dont le bail de 12 ans au Carlton arrivait à expiration le 5 août 2001, a pourtant demandé en temps et en heure aux autorités concernées de transférer son activité de jeu, toujours à Cannes, mais dans les locaux du Palm Beach, lui-même exploité par le groupe Partouche. Le 2 juillet dernier, le ministère refuse cette autorisation et motive son arrêté par "l'incertitude juridique" pesant sur la propriété du terrain où est implanté le Palm Beach.

Bataille pour la propriété du sol
Un contentieux oppose effectivement la ville de Cannes aux indivisaires (héritiers des propriétaires des terrains). "Pour résumer, en 1927, les propriétaires des terres procèdent à une donation à charge à la ville d'autoriser une société à aménager sur la parcelle un établissement de luxe. La société Cannes Balnéaire SA construit donc le Palm Beach pour lequel elle détient un bail de 100 ans", raconte Patrick Partouche. En 1998, le casinotier français rachète Cannes Balnéaire SA à la Générale des Eaux, devenant du même coup locataire du Palm Beach jusqu'en 2027. "En fait, nous sommes mêlés à une histoire qui ne nous concerne pas vraiment. Nous ne sommes pas propriétaires, mais locataires. Je travaille au Palm Beach avec 60 employés et, sans les jeux, nous dégageons 20 à 25 MF de CA à la fin de l'année. Avec le potentiel du Palm Beach, sa renommée internationale, nous avons la possibilité d'en faire un des plus prestigieux casinos du monde", s'enthousiasme Patrick Partouche.
Du côté du ministère de l'Intérieur, un communiqué a été publié jeudi, rappelant qu'un "premier refus" de transfert des activités de jeu avait été signifié voilà "plus de 1 an", le 19 juillet 2000, et était "suffisamment motivé" pour permettre au casinotier français de "prendre en temps utile toutes dispositions apparaissant souhaitables".

Dans l'attente d'un rendez-vous avec le ministre
Patrick Partouche, lui, n'en démord pas. "Nous sommes le premier groupe français de casinos avec 25 établissements en France et 5 à l'étranger. Nous connaissons donc parfaitement les délais à respecter quand une autorisation arrive à expiration. Il y a 6 mois, nous avons demandé un renouvellement d'autorisation des jeux au Palm Beach et une augmentation des capacités avec 50 machines supplémentaires. Ce n'était une surprise pour personne. Quand j'ai racheté le Carlton en 1998, une clause instituait déjà la possibilité de transférer les jeux. Franchement, je ne comprends pas la position du ministère", argue l'intéressé. Et d'ajouter : "La mairie de Cannes a fait savoir qu'elle était d'accord pour ce transfert. Une enquête réalisée auprès des Cannois a été également favorable. Le préfet a lui aussi émis un avis positif. Sans oublier l'Hôtel Carlton qui aimerait récupérer la surface pour pouvoir créer de nouvelles suites." En fait, Patrick Partouche ne comprend pas où se situe le problème. Un scepticisme partagé par son père, Isidore Partouche, qui a demandé un rendez-vous avec le ministre de l'Intérieur pour éclaircir la situation. "Nous avons consulté les plus grands juristes français qui nous ont tous expliqués que nous étions dans nos droits. On ne peut pas nous refuser quelque chose en le justifiant par un problème de propriété du sol puisque nous sommes locataires..." zzz34 

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L'Hôtellerie n° 2730 Hebdo 9 Août 2001


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