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Saint-Nectaire (63)

Colère contre la circulaire antithermalisme

Saint-Nectaire a dû suspendre les cures médicalisées pendant un mois, à cause de la circulaire du 19 juin 2000 qui oblige les thermes à zéro bactérie.

Coup de tonnerre dans le monde du thermalisme. La circulaire du 19 juin 2000 a fait trébucher la station de Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme). La présence de colonies de pseudomonas aéruginosa, relevée par la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales), a provoqué l'interruption des cures par arrêté préfectoral. Les thermes ont été fermés de la mi-mai à la mi-juin. Grogne et inquiétude se mêlent chez les professionnels et les responsables politiques locaux.
Le maire de Saint-Nectaire, Gérard Simon, ne cache pas son pessimisme : "Nous sommes en train de faire évaluer le préjudice. Nous avons demandé aux curistes de décaler leur séjour. Cela a permis de sauver une partie de la clientèle de l'hôtellerie. Mais il n'y a eu aucun soin en juin. Nous subissons en plus un déficit d'image, même auprès des clients qui viennent pour la remise en forme."
Il critique également la circulaire ministérielle en cause. "Cette bactérie se trouve partout, dans n'importe quelle baignoire ou salle de bains." Sa présence peut varier, son taux évoluer rapidement en fonction de la température de l'eau. Pas facile de s'organiser dans ces conditions.

Discrimination
Le député de la circonscription, Jean-Paul Bacquet, ne mâche pas ses mots. La circulaire du 19 juin lui semble "scientifiquement et techniquement pratiquement irréalisable". Mais le plus agaçant, c'est que cette contrainte est "particulière au thermalisme, une discrimination inacceptable". Les autres établissements de santé ont droit à un seuil de tolérance. Le docteur Christian Corne, président de Thermauvergne, association regroupant les villes thermales de la région, s'interroge aussi : "Les récentes tentatives de déremboursement des cures thermales ayant échoué, ne s'agit-il pas d'arriver au même résultat par d'autres moyens ?" Il poursuit : "Ces normes ne sont pas exigibles dans les autres secteurs sanitaires et hospitaliers. Pourtant la population des patients fréquentant les hôpitaux est nettement plus fragilisée que celle des établissements thermaux." Pascal Pessiot, président de la Société Française des Casinos, qui se retrouve à la tête des thermes de Châtelguyon, reste dans le ton : "Il n'y a eu ni concertation, ni mesures d'accompagnement. L'administration fait tout pour que les thermes ferment. Zéro défaut, ce n'est pas applicable. C'est comme si on limitait la vitesse sur les autoroutes à 10 km/h."
Dans l'avenir, Gérard Simon compte développer "un retour au thermalisme d'avant-guerre, un thermalisme de loisir, préventif". Le centre thermal de remise en forme, qui représente un investissement de 11 MF, devrait être opérationnel en février prochain. Et permettre de capter une clientèle de skieurs en hiver et conforter l'activité des thermes sans tomber sous le couperet des normes réservées au thermalisme médicalisé.
P. Boyer zzz70 zzz52

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