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Jean-François Girault, président de la CPIH

"Non à 35 heures, oui à 39 heures avec des aides"

Deux mois après sa prise de fonction officielle à la tête de la CPIH, Jean-François Girault revient pour nous sur son refus de signer la RTT. Interview express.

Propos recueillis par S. Soubes

L'Hôtellerie :
Votre prédécesseur à la tête de la CPIH était favorable à la signature des textes ramenant le temps de travail dans la profession à 35 heures en 2007 si l'Etat s'engageait sur des aides spécifiques pour les CHR. Lors des élections, vous aviez annoncé que vous étiez contre le projet tout en acceptant l'idée de réfléchir une nouvelle fois aux propositions. Votre position est-elle aujourd'hui définitive ?

Jean-François Girault :
Effectivement, Roland Magne avait émis l'idée de signer l'accord de RTT qui ramènerait le temps de travail à 35 heures au 1er janvier 2007. Accord signé depuis par la CFDT et la CGT. Après avoir été élu à la tête de la CPIH, j'ai, en interne, organisé plusieurs réunions pour savoir si nous devions signer ou pas. Malheureusement, nous nous sommes rendu compte que le projet, en l'état, n'était pas du tout applicable pour les petites entreprises que je représente. Les retards de publication du décret sur l'exonération des charges sur les avantages en nature nous ont aussi mis mal à l'aise. En outre, les trois quarts des professionnels que nous avons interrogés ont répondu défavorablement aux 35 heures. Je ne veux pas entraîner la profession dans quelque chose qu'elle ne pourra pas tenir. En ce qui me concerne, je pense que la profession peut passer de 43 heures à 39 heures, si cette réduction du temps de travail est assortie d'aides réelles. En revanche, la profession ne peut en aucun cas absorber 35 heures, même à terme. Ce n'est matériellement pas faisable.

L'Hôtellerie :
Avez-vous, comme vous l'aviez évoqué, renoué un dialogue avec l'Umih ?

Jean-François Girault :
Oui, j'ai repris contact avec l'Umih mais aussi avec la Fagiht. Nous mettons actuellement en place un plan d'action national concernant la TVA. Nous voulons donner aux responsables départementaux des outils leur permettant d'aller discuter avec leurs élus. Je pense que l'unité syndicale est de nouveau envisageable et que celle-ci devrait permettre à nos adhérents d'avoir une ligne directrice générale, sachant, et j'insiste à ce sujet, qu'il n'est aucunement question de fusion entre la CPIH et l'Umih.

L'Hôtellerie :
Qu'en est-il avec l'Upac ? Reste-t-elle affiliée à la CPIH ?

Jean-François Girault :
L'assemblée générale de l'Upac a eu lieu à peu près en même temps que notre dernier congrès national. Les responsables de l'Upac ont pris la décision de partir, mais ce n'est pas un conflit entre présidents comme il a parfois été dit. Je crois qu'ils ont envie d'être autonomes. Personnellement, je pense qu'ils avaient leur place chez nous, mais leur décision leur appartient. C'est tout ce que je peux vous dire à ce propos.

L'Hôtellerie :
Quel regard portez-vous sur vos premières semaines en tant que président national de la CPIH ? Comment voyez-vous l'avenir de la profession ?

Jean-François Girault :
Depuis deux mois, j'ai rencontré beaucoup de monde et je me rends compte que nous avons une place et une identité forte. Notre représentativité ne peut pas être remise en cause et nous pesons sérieusement dans la balance. L'avenir de la profession n'est pas dans les 35 heures. Ce n'est pas ça qui va nous permettre de trouver du personnel. Les rémunérations ne sont pas aussi catastrophiques que certains le disent. Ce qu'il faut, en revanche, c'est que nous arrivions à proposer des plans de carrière et à modifier l'image que l'on a de nous. Prenez l'exemple des discothèques et l'acharnement quasi institutionnel qui existe à leur encontre... Nous avons un problème d'image, que nous devons absolument reconstruire. Je suis fier de mon métier et je tiens à ce que nos métiers soient mieux reconnus. Nous sommes le 5e employeur français avec 800 000 actifs et 600 000 salariés. Nous sommes présents partout, y compris dans les plus petits villages, où les mairies rachètent des licences IV pour conserver en vie les derniers bistrots. Nos professions sont indispensables au bon équilibre de la société. Je pense sincèrement que, si nous pouvions obtenir une baisse de la TVA, cela nous permettrait de diminuer les prix de vente, d'investir et d'embaucher. Trois facteurs essentiels pour mieux accueillir dans un contexte où, je vous le rappelle, nous devons en même temps, réduire la durée du temps de travail et augmenter l'amplitude horaire des services et de l'accueil.

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L'HôTELLERIE n° 2724 Hebdo 28 Juin 2001


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