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Grève du personnel hôtelier en Guadeloupe

Les clients pris en otage 

"Nous vous proposons de vous acheminer par nos frais et par avion sur Saint-Martin ou la Martinique ou de pratiquer 50 % de réduction sur nos tarifs si vous choisissez de rester parmi nous." A la pointe Saint-François, au Méridien 3 étoiles de 282 chambres, Adrian Gray, directeur, a réuni le lundi 11 juin dernier tous ses clients pour leur exposer la situation. Une opération qui se répète au même moment dans la plupart des hôtels de l'île. La grève générale qui touche l'ensemble de l'économie locale, et plus particulièrement les hôtels, restaurants, casinos et autres lieux touristiques, empêche les professionnels d'assurer leurs prestations. Une grève de solidarité qui a été déclenchée à l'appel du puissant syndicat UTHR (Union des travailleurs de l'hôtellerie et de la restauration) pour soutenir l'un des leurs jugé mardi 12 juin. Accusé d'avoir saccagé un restaurant de l'île pour protester contre son ouverture le jour de la fête de l'abolition de l'esclavage, ce dernier risque plusieurs mois de prison. Du coup, c'est par milliers que les annulations de réservations tombent. Plus d'essence, les hôtels sans personnel, sans approvisionnement, fermés à tout accès par voiture, la Guadeloupe connaît une situation sans précédent : moins de 25 % de taux d'occupation, le niveau le plus bas jamais enregistré ici et prévu pour se dégrader encore. Une situation dont les répercussions compromettent définitivement le fragile équilibre financier des établissements touristiques qui aurait dû être atteint pour cette année.

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L'HÔTELLERIE n° 2722 Hebdo 14 Juin 2001


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