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André Daguin à La Rochelle

Lier le sort de la RTT à la baisse de la TVA

Entre le 1er forum de la restauration et l'assemblée générale des professionnels de Charente-Maritime, André Daguin, président de l'Umih, a lié le dénouement du dossier de la réduction du temps de travail (RTT) à la baisse de la TVA. Il annonce pour le mois de mai une prochaine manifestation publique 'pittoresque'.

Le lundi 19 mars, à deux jours d'un rendez-vous avec le président de la République pour l'entretenir du sujet de la TVA, André Daguin était à La Rochelle. Invité cette fois-ci par Antoine Majou, président de la chambre professionnelle des métiers de l'hôtellerie de Charente-Maritime, chambre adhérente de l'Umih.
"Une journée de grande qualité", c'est par ces mots qu'André Daguin a félicité Antoine Majou, organisateur de ce premier forum de la restauration, entièrement consacré au thème de la 'Qualité en restauration'. Le sujet était traité en deux temps, l'un consacré aux références, notions et évaluations de la qualité selon les approches des services vétérinaires, celles des consommateurs (etc.), l'autre à la promotion de la qualité via les normes, labels (etc.), et avec la participation des représentants d'associations professionnelles et des institutions.

TVA : que tout le monde soit à 5,5
"Je me bats comme un chien pour un système social et fiscal qui convienne à la profession et à la satisfaction de la clientèle." André Daguin attelle donc ensemble les chevaux de bataille de la réduction du taux de TVA (alignement sur celle de vente à emporter et la restauration collective du travail), et la réduction du temps de travail. Il lie d'un même joug la première revendication - qui passe par la procédure juridique et la manifestation de rue - à l'aboutissement du second dossier soumis à la négociation avec les syndicats salariés. Il pose ainsi la problématique de la quadrature du cercle : "Tenir nos prix, garder notre personnel, les payer mieux, les faire travailler moins."
Le président de l'Umih jure que l'alignement de la TVA pour tous à 5,5 % aurait un formidable effet d'entraînement : les professionnels en feraient une traduction en tirant les prix vers le bas, et le ballon d'oxygène "donnerait de l'air" pour embaucher le personnel nécessaire dans le cadre de la réduction du temps de travail. Mais, bien que primordiale, la baisse de la TVA ne serait pas suffisante à elle seule pour faire face aux conséquences de la RTT : "J'attends des exonérations de charges sociales au plus haut niveau." De l'ordre de 20 000 F par salarié. André Daguin appuie ses arguments sur une étude menée, il y a un an, auprès de 3 600 restaurateurs : l'harmonisation des taux de TVA à un niveau réduit se traduirait en premier lieu par une baisse des prix, 85 % des restaurateurs investiraient pour améliorer la qualité des prestations, 80 % des entreprises sont prêtes à embaucher au moins 1 personne par établissement. "On peut estimer au minimum à 40 000, le nombre d'emplois supplémentaires susceptibles d'être créés dès la première année grâce à une baisse de la TVA à 5,5 %."

La bataille de la TVA : du prétoire à la rue
Reste que la TVA sur la restauration traditionnelle ne bouge pas d'un iota. "Tous les pays touristiques d'Europe, sauf la France, ont mis la restauration à taux réduit", s'insurge André Daguin qui n'est pas d'accord du tout non plus avec l'estimation du manque à gagner pour les finances de l'Etat. "Monsieur Fabius nous dit que cela coûterait 20 milliards de francs. Faux. Ce serait vrai si tout le monde était aujourd'hui à 19,6 %. Nous pensons que ça ferait 6,8 milliards de francs, et au ministère du Tourisme, on estime que ça ferait entre 7 et 8 milliards de francs. Monsieur Fabius nous dit que les dirigeants syndicaux ne sont pas d'accord, mais premièrement, il ne m'a pas consulté, et deuxièmement, s'il l'avait fait, je lui aurais dit que, si la TVA baissait, 50 % des restaurateurs baisseraient leurs prix tout de suite." André Daguin fustige globalement un système fiscal français "incohérent" condamné par le Conseil d'Etat et que l'Umih dénonce devant les instances européennes.
L'Umih porte aussi le conflit dans la rue et, après les manifestations aux frontières, André Daguin promet une autre initiative sur la place publique. Elle devrait frapper l'opinion avec un caractère pittoresque.

RTT : ficeler les 35 heures réelles
L'Umih prend acte que les dispositions spécifiques de la profession sont reconnues par les lois régissant la Sécurité sociale : "Pour travailler 35 heures, il faut être présent 39 heures." Mais alors que les difficultés de recrutement sont là, "si on travaille toujours 4 heures de plus, on ne trouvera plus de personnel. Il nous faut tout de suite trouver la méthode. On va à 39 heures sans baisse de salaire, on veut aller au-delà sans baisse de salaire. Cela passe par des aides et l'allégement des charges sociales. On sait ce qu'on aura pour aller à 39 heures, mais pour aller au-delà, on ne sait pas. Il nous faut des garanties". La ligne d'horizon est celle de 2004 pour les 35 heures réelles, "selon les objectifs des syndicats salariés". "Je ne suis pas contre, mon problème est que je n'en ai pas les moyens".
H. Front


"Je me bats comme un chien pour un système social et fiscal qui convienne à la profession et à la satisfaction de la clientèle", déclare André Daguin.

Création d'une structure régionale Poitou-Charentes de l'Umih

En 2 ans, Antoine Majou a entrepris de réunir ses collègues de Charente-Maritime sous la bannière de l'Umih.
Le syndicat réunit 400 adhérents, soit un taux de syndicalisation d'à peine 20 %. En termes quantitatifs, l'objectif est de doubler l'effectif. En termes qualitatif, c'est bien le terme de relèvement de la qualité pour le plus grand nombre qui est en ligne de mire.
La TVA et la RTT sont revenues sur le devant de la scène des débats de l'assemblée générale, mais c'est bien le thème de la qualité qui obnubile les professionnels. Le président Majou estime en effet que la région Poitou-Charentes dispose pour le secteur professionnel de l'hôtellerie-restauration de bons outils de travail et de bons produits. En revanche, le bât blesse au niveau des ressources humaines :
"C'est là qu'on pêche un peu, on va y travailler en se servant des partenaires de formation, de la CCI, etc." L'Umih a posé les fondations d'une structure régionale au terme de l'assemblée générale : "Les institutions européennes traitent avec les Régions, pas avec les Départements." La profession doit donc chausser la même pointure. La Charente-Maritime, qui pèse la moitié du poids régional de l'activité professionnelle, entraînera donc cette structure régionale Poitou-Charentes. Pour preuve, c'est Antoine Majou qui en prend la présidence. Une responsabilité supplémentaire alors que, personnellement, il est en trainde s'engager sur un établissement sur le port de plaisance des Minimes. Voici une raison supplémentaire qui le conforte dans sa volonté de doter, d'ici 2 ans, la chambre professionnelle de Charente-Maritime d'un responsable technique de haut niveau.


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L'HÔTELLERIE n° 2711 Hebdo 29 Mars 2001


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