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Bretagne

Un débat constructif

Dans le cadre du contrat d'Objectif Tourisme, les professionnels bretons initient une réflexion globale sur l'emploi et la formation en hôtellerie-restauration. Le dernier débat en date porte sur la pertinence des groupements d'employeurs.

En Bretagne, la collaboration des institutionnels et des professionnels en faveur de la formation et de l'emploi semble aller dans le bon sens. "Dans cette région, on a le mérite de discuter, de se réunir - Etat, Région, rectorat et professionnels -, d'être ouvert à toutes les propositions, contrairement à d'autres régions, témoignait récemment un professionnel de la formation. Nous devons rendre hommage ici à tous les acteurs." Ces réflexions s'inscrivent dans plusieurs cadres, à commencer par celui du contrat d'Objectif Hôtellerie-Restauration, le premier du genre en France signé en 1995 (le second a été signé en octobre 2000). Plus récemment, ces partenaires ont élargi le cercle des intervenants en signant, en 1999, un contrat d'Objectif Tourisme. Ce dernier rassemble une trentaine de structures aussi diverses que les associations d'auberges de jeunesse, les ports de plaisance, les agents de voyages, les Gîtes de France, les fédérations hôtelières du Morbihan, du Finistère et des Côtes d'Armor... Un secteur atomisé parfois en manque de professionnalisation.

Adéquation de l'offre aux besoins
Ce contrat d'Objectif Tourisme vise une meilleure connaissance des métiers, une identification des besoins en compétences et qualifications et surtout une adéquation de l'offre de formation en fonction des besoins exprimés. "Pour autant, je me suis opposé à ce que l'on mélange l'hôtellerie et la restauration, signale Dominique Salvi, présidente du Syndicat hôtelier des Côtes d'Armor. Nous avons signé un contrat d'objectif avec une commission paritaire qui fonctionne bien, et il n'est pas question de créer des interférences. Qu'il existe des passerelles, d'accord, comme par exemple sur l'anglais, mais lorsqu'une formation intéresse l'hôtellerie-restauration... que les autres n'aient pas d'avis à donner !" Il faut dire que l'hôtellerie représente quelque 80 % des emplois du tourisme en Bretagne et la tentation est en effet forte de rapprocher de nombreuses formations de ce secteur.
Les premières réflexions aboutissent à la parution de trois documents sur les métiers du tourisme en Bretagne : le document 'Contribution à un état des lieux', décrivant l'organisation de la filière ainsi que les grandes tendances en matière d'évolution du marché et des emplois ; 'Référentiel des métiers', s'inspirant du CD-Rom de l'ANPE ; et enfin un document intitulé 'Besoin en compétences et en qualifications'. Les acteurs du contrat d'Objectif Tourisme réfléchissent aujourd'hui à la pérennisation et à la fidélisation des emplois, pour la plupart saisonniers (37 000 emplois directs en moyenne annuelle). Dans le seul secteur des CHR, on compte quelque 10 000 saisonniers. Les professionnels se sont donc récemment réunis afin d'engager le débat (initié par la Région, l'Etat et l'Observatoire régional emploi-formation) sur ce thème et l'on a largement parlé de passerelles, de temps partagé, de gestion de saisonnalité..., et de groupements d'employeurs.

Soulagement dans l'emploi du temps
"Nous sommes demandeurs et ouverts à tout. Je pense que le groupement d'employeurs peut être une réponse à nos problèmes d'emploi. Elle est loin d'être la seule, mais elle mérite que l'on s'y attarde", remarque Dominique Salvi. La Bretagne compte 6 groupements d'employeurs (formule permettant aux entreprises de se regrouper au sein d'une structure associative à but non lucratif dont l'objet social exclusif est la mise à disposition de personnel auprès de ses seuls adhérents), mais très peu accueillent parmi leurs adhérents des entreprises du secteur des CHR. A Vannes, le GE Venetis collabore avec 5 entreprises des CHR dont l'hôtel Abbatiales, un 3 étoiles de 69 chambres situé au Bono et dirigé par Yannick Philippe. Ce dernier emploie actuellement une comptable deux jours par semaine, le jeudi et le vendredi. "Je n'avais pas besoin d'une personne à temps plein et on n'est pas forcément toujours disponible pour gérer les problèmes administratifs. C'est également plus confortable de se voir proposer quelqu'un plutôt que d'effectuer des recherches, confie Yannick Philippe. J'ai donc fait appel au groupement en définissant un profil précis." La personne correspond parfaitement aux desiderata de l'employeur et travaille le reste du temps dans une société traiteur. "C'est une personne suffisamment indépendante. Un soulagement dans l'emploi du temps. Je n'ai par ailleurs aucune formalité administrative à réaliser. Le groupement m'envoie la fiche de paie qui comprend le salaire, les charges et une participation au groupement." Yannick Philippe n'en est pas à sa première expérience puisqu'il a déjà fait appel à d'autres personnes, pour le service d'étage et pour la salle. Selon Dominique Salvi, "le groupement d'employeurs peut fonctionner sur des métiers du type jardinier, comptable, veilleur de nuit... Mais je pense que nous aurons des problèmes de confidentialité en ce qui concerne les cuisiniers ou la salle". Sur ces derniers métiers, il semble en fait difficile de les intégrer dans un groupement d'employeurs, "car en fait, les professionnels en ont besoin au même moment, explique Franck Delalande, directeur de Venetis. Je pense que ce serait une erreur pour cette profession de se lancer dans une structure regroupant essentiellement des entreprises du même secteur d'activité. Même si à l'heure actuelle le nombre d'entreprises des CHR présentes dans les groupements reste dérisoire, nous allons vers un développement. Les professionnels sont assurément intéressés".
O. Marie


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L'HÔTELLERIE n° 2710 Hebdo 22 Mars 2001


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