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Maîtres cuisiniers de France

Avec un M comme misogyne

A l'occasion de la tenue du congrès des MCF à Lyon du 25 au 27 mars, de nouvelles admissions devaient être ratifiées. Et les organisateurs lyonnais avaient eu la bonne idée de proposer à Jacotte Brazier et Anne-Sophie Pic d'intégrer, au titre de 'chefs patrons,' la grande famille des cuisiniers.

L'héritière de la célèbre mère lyonnaise s'était dite flattée. Au moins autant, et en souvenir de son père Jacques, qu'Anne Pic qui tient bon la barre de la maison familiale de Valence.
Chargée d'examiner cette double entrée, la commission d'admission réunie le 12 février a donné son aval, entérinant dans la foulée les arrivées de Philippe Brun, Bruno Letartre, Yannick Alleno et Fabrice Piguet, et refusant par ailleurs 8 candidatures.
Tout allait pour le mieux. Lyon se préparait à faire un triomphe aux nouveaux arrivants. Du même coup, les MCF doublaient la mise pour les femmes, puisqu'à ce jour, seules Lydia Egloff et Nicole Fagegaltier ont intégré l'association.
Hélas, toutes les admissions ont été cassées par le conseil supérieur, et remises pour certaines à plus tard. A l'évidence, l'arrivée d'Anne-Sophie Pic posait problème. Un 'sympathique' confrère avançant même comme argument majeur qu'elle ne possédait même pas le CAP !
Sans doute. Mais, seule femme dans ce cas en France, elle est notée à 2 étoiles par le Guide Rouge... ce qui n'est plus le cas du trublion.
Et sa trajectoire semble démontrer qu'elle est bien digne de son père Jacques, en son temps MCF et triple étoilé au Michelin... bien que dépourvu, lui aussi, de l'indispensable CAP.
L'histoire est banale. Elle relève des affaires internes d'une association qui, si l'on en croit sa charte rédigée en 1951, donne mission à ses adhérents "de servir l'art culinaire, d'en développer le rayonnement et d'en assurer l'avenir". Il est quand même dommage, à un moment où la profession doit s'unir autour des mêmes valeurs, que l'on vive encore à l'heure de sordides règlements de comptes et de médiocres jalousies.
A Lyon, les Maîtres cuisiniers de France pouvaient s'honorer que deux femmes fassent partie de l'équipe. Mais sans doute vit-on encore une époque où, pour certains cuisiniers, la place des femmes est partout... sauf en cuisine. Vous avez dit misogyne ? Sans doute. Et nul aussi...
J.-F. Mesplède


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L'HÔTELLERIE n° 2710 Hebdo 22 Mars 2001


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