"Cela va avec
l'engagement syndical", dit simplement Charles Hurel, président départemental
Nord de l'Umih. Pour la troisième fois, il est élu dans son village d'Eth, 300
habitants, près de Jenlain dans l'Avesnois (59). Cette année, il devrait être 2e
adjoint, si tout va bien. Ce n'est qu'une petite commune, mais il sait qu'il signe pour 2
à 3 réunions le soir chaque mois, plus quelques dossiers à ramener à la maison,
quelques rendez-vous administratifs... en plus du reste. Il faut vouloir l'engagement, et
en supporter les conséquences. On peut en dire autant de Jacques Houssin, longtemps
directeur du Carlton de Lille, ancien président du Club hôtelier, à présent associé
créateur d'une agence de tourisme réceptive à Lille. Dans la trentaine, il a remplacé
au pied levé le maire défunt de Verlinghem (2 300 habitants) en banlieue de Lille, et a
conduit cette année la liste, unique, au scrutin. Hubert Flament, cogérant et
propriétaire de l'hôtel Westminster du Touquet, avec son frère Philippe, sont aussi
engagés dans le club hôtelier et dans le Club tourisme d'affaires côte d'Opale. Il se
trouve numéro 2 de liste derrière Léonce Deprez, en ballottage favorable pour un second
tour en triangulaire. Hubert Flament s'engage en pays de connaissance. Il a été chargé
de mission voici une dizaine d'années auprès de Léonce Deprez, alors maire. Battu avec
lui il y a 6 ans en troisième position, il a siégé au conseil dans l'opposition. A
présent, il part à la reconquête d'abord pour le tourisme, parce qu'il partage la
conviction de Léonce Deprez sur le principe des 'quatre saisons' : faire travailler les
métiers de l'hébergement et de la restauration toute l'année.
Exploit étonnant que celui de Nicole Dacbert à Boulogne-sur-Mer, patronne du
café-tabac-presse Au Persan, une affaire importante du genre avec ses 7 salariés. Elle
emmène une liste 'Ensemble réussir Boulogne', où domine le socioprofessionnel. Sans
soutien réel des partis de droite, elle est arrivée seconde avec 17,61 % des voix, face
à l'ancien ministre et maire sortant Guy Lengagne (47,13 %), en ballottage dans un
premier tour au très fort taux d'abstention. Nicole Dacbert devrait donc, sauf miracle
(ah, ces abstentionnistes, comme on va bien leur parler !), siéger dans l'opposition. On
l'y entendra défendre ses thèses : un projet pour le centre-ville, pour le tourisme ("les
maires du littoral ne font rien !"), pour la pêche et les activités maritimes.
Passionnée d'économie, révoltée de la manière dont sont traités les indépendants ("des
impôts énormes que la création de la Communauté d'agglomération aggrave, pour peu de
résultats"), dont elle fait partie, on risque aussi de la retrouver aux
avant-postes syndicaux. L'engagement, c'est un tout.
Comment trouver le temps ?Contrairement à certaines croyances naïves, le temps n'est pas extensible, et il n'est jamais 'masqué' qu'en apparence. Il faut donc s'organiser. Le directeur d'hôtel doit s'appuyer sur une structure vraiment responsable, notamment le soir quand il se trouve en réunion. Il ne doit pas tout faire, et pouvoir s'absenter un après-midi. Nicole Dacbert, patronne d'un café-tabac-presse à Boulogne-sur-Mer, a accru les responsabilités d'un de ses employés auparavant à temps partiel pour pouvoir se libérer. Hubert Flament partage la gérance de l'hôtel Westminster avec son frère Philippe, lui-même vice-président de la CCI de Boulogne-Montreuil. Ils délèguent à un directeur, Jean-Luc Paris, en place depuis plusieurs années. Délégation, gestion serrée des agendas, beaucoup de téléphone portable, acceptation de longues soirées de réunion, week-ends bien remplis. Gare au surmenage ! |
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L'HÔTELLERIE n° 2709 Hebdo 15 Mars 2001