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Une année aux côtés de Marie-Gaëlle Legarrec

Une formation de réceptionniste, la clé de l'épanouissement

En novembre 1999, Marie-Gaëlle Legarrec entame une formation de réceptionniste internationale. Plusieurs rencontres dans l'année permettent de comprendre l'évolution et le parcours de cette jeune femme. En un an, elle est passée de la découverte à l'épanouissement.

Olivier Marie

Janvier 2000, premier rendez-vous dans les locaux de l'Eshor, organisme de formation hôtelière à Rennes. Marie-Gaëlle Legarrec suit depuis novembre 1999 une formation de réceptionniste d'hôtel à orientation nationale et internationale (700 heures de cours, un stage de 2 semaines en France et un second de 1 an à l'étranger). Cette jeune femme de 21 ans découvre le métier de l'hôtellerie "car, à part quelques extras en été, je ne connaissais pas du tout le milieu. Mes parents ne sont pas non plus de la partie. Ils sont profs tous les deux". Pourtant, dès la seconde, elle souhaitait s'inscrire au lycée hôtelier de Dinard, "sans être encore très sûre de moi". Elle va donc attendre encore un peu, se laisser du temps, et opte alors pour un bac littéraire puis l'université où elle décroche une licence d'anglais en 1999. Aujourd'hui, "très déçue par la fac et le manque de charisme des professeurs qui ne poussent pas les élèves", elle est revenue à ses premières amours, l'hôtellerie.
Souriante, optimiste et "adorant le contact en général", la réception semble être faite pour elle. "Les cours me plaisent et l'ambiance également. On travaille en commun sans individualisme. On s'entraide pour s'échanger des adresses, sauf s'il y a concurrence pour un même établissement", sourit-elle. Dans cette formation, elle apprend la gestion, la législation appliquée à l'hôtellerie, les techniques de réception, l'informatique, les langues... En deux mois de cours, la jeune femme originaire de La Guerche-de-Bretagne est déjà revenue sur certaines idées reçues : "Je pensais que c'était un métier plus arrêté, mais en fait, je trouve cela très complet. La formation nous ouvre aussi d'autres portes que la réception pure. On peut évoluer vers la gestion, etc." Pourtant, cette passionnée de cuisine et des arts de la table en général ne se fixe pas de plan de carrière préférant vivre au jour le jour. Elle sait néanmoins ce qu'elle veut, et là, aucune ambiguïté : "Je veux voyager, lâche-t-elle avec un large sourire. Je veux partir loin et souvent pendant environ 5 à 10 ans. Je n'ai pas vraiment d'attaches ici alors je privilégie mon métier. Ensuite, pourquoi pas m'installer dans un poste ?"
Au début de l'année 2000, elle cherche un stage à l'étranger pour l'été avec deux préférences, "la Nouvelle-Zélande ou l'Espagne". Auparavant, Marie-Gaëlle doit effectuer son stage de 2 mois en France. "Je m'apprête à partir au Park Hôtel du Casino à Aix-les-Bains."

"C'était magnifique !"
Avril 2000, second rendez-vous. Marie-Gaëlle revient tout juste d'Aix-les-Bains et son enthousiasme du début ne semble pas altéré. Alors ? Elle prend son souffle et lance un "c'était magnifique ! C'est vraiment le métier qu'il me faut, et d'ailleurs, là-bas, beaucoup me l'ont dit. Je n'ai qu'une seule envie, repartir tout de suite". Bien entendu, le Park Hôtel du Casino n'a rien d'un éden et "il y a eu des journées un peu plus tendues, mais le lendemain, plus rien n'y paraissait. Au départ, le directeur étant en vacances et le chef réceptionniste également, l'équipe ne savait pas que j'arrivais, c'était donc un peu confus". Lors de ce premier stage, Marie-Gaëlle affine sa perception du métier. Au Park Hôtel, elle touche un peu à tout - réservation, standard, facturation, courrier - et travaille tout aussi bien avec une clientèle d'individuels que de séminaires. "J'ai découvert là-bas une nouvelle perspective dans le métier : l'aspect commercial. En étant standardiste tout le temps, on ne s'épanouit pas et on en fait vite le tour. Arrive un moment où l'on a envie de prendre des responsabilités", souligne-t-elle, avant de confier avec le sourire que "la femme du directeur était directrice commerciale et je me serais tout à fait vue à ce poste". Côté logistique, elle n'a pas été non plus déçue, logée dans les chambres de l'hôtel, nourrie dans l'établissement et effectuant des horaires sans surprise. "Les journées passaient très bien et parfois je n'avais pas envie de partir à la fin." Puis Marie-Gaëlle attend une réponse pour son stage d'été. "J'ai envoyé des lettres à Séville, Grenade, Cadix, Madrid...", mais c'est à Barcelone qu'elle devrait poser ses valises étant en contact très avancé avec Le Méridien et un Claris 5 étoiles.

La carrière professionnelle s'emballe
Novembre 2000, troisième et dernier rendez-vous. Surprise, Marie-Gaëlle n'a pas mis les pieds en Espagne. "J'ai eu une réponse de Madrid, mais ils payaient 2 000 F sans logement." Peu importe. Elle revient, radieuse, de Djerba la Nomade où elle a travaillé 4 mois au sein du Club Méditerranée. Sa carrière s'emballe. "Je suis arrivée de Djerba le 8 novembre et deux jours après, j'ai suivi pendant une semaine une formation interne au Club. Je pars dimanche à Tignes pour y travailler jusqu'au 6 mai." A l'issue, elle devrait embarquer pour une destination plus lointaine, probablement le Brésil en qualité de responsable réceptionniste. Une année est passée et elle avoue avoir aujourd'hui réfléchi à "un plan de carrière". Marie-Gaëlle semble plus sereine quant à son avenir professionnel. Pourtant, elle le reconnaît honnêtement, "je n'aurais jamais pensé partir avec le Club, ce n'est pas mon style de vacances. Mais les a priori sont tombés les uns après les autres et je pense aujourd'hui que c'est un bon système, extrêmement formateur". A Djerba, Marie-Gaëlle œuvre au sein du Méridiana 2 tridents, "avec des chambres dignes d'un 4 étoiles". Evoluant au sein d'une équipe variant entre 80 et 120 personnes, elle côtoie une clientèle familiale et d'affaires. "Il y avait 1 400 personnes dans le village, autant dire que l'on ne s'ennuie pas. Nous sommes toujours sollicités, en point de mire. Cela permet de nous surpasser et de toujours connaître le produit." Dans le village, Marie-Gaëlle passe 6 h 30 effectives par jour à la réception. "Mais j'ai également pu me former au planning et à la caisse. Le chef réceptionniste nous poussait à toucher à tout." Le Club demande à ses salariés une grande polyvalence et la jeune femme accumule, en plus de la réception, les arrivées-départs et les soirées. "Ah les spectacles ! A vrai dire, on se décomplexe très vite", rigole-t-elle. Les conditions de travail s'avèrent plutôt agréables avec "chambres climatisées, piscine... Et pas mal de services gratuits". Elle touche par ailleurs un salaire de 5 900 F nets, nourrie et logée. Marie-Gaëlle s'est fondue dans le moule sans difficulté, disposant même, grâce à sa formation, d'atouts sur ses collègues, "notamment dans la connaissance des logiciels, dans la réservation... Si on a l'esprit Club et que l'on tient la route techniquement, ils proposent rapidement des formations et cela va très vite".
A l'heure actuelle, Marie-Gaëlle travaille à Tignes. Elle confiait avant de partir qu'elle resterait bien au Club "tant que j'évoluerais jusqu'au poste de chef de réception en tout cas. Après, tout dépendra de ce qu'ils me proposeront mais j'aimerais travailler avec la clientèle d'affaires ou des tour-opérateurs". Et la fac, pas de regret ? "Ouf ! Elle est très loin. Aujourd'hui, je me sens épanouie au possible. J'ai plein d'objectifs et je sais maintenant qu'ils ne sont plus irréalisables."


"J'ai plein d'objectifs et je sais qu'ils sont réalisables", explique Marie-Gaëlle.


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L'HÔTELLERIE n° 2708 Supplément Formation 8 Mars 2001


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