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Association des franchisés Ibis

Dialogue permanent avec Accor

Avec 164 franchisés, l'Association des franchisés Ibis (AFI) sait défendre son pré carré tout en dialoguant avec son franchiseur. L'atmosphère était d'ailleurs plus que positive lors de sa dernière assemblée générale qui se déroulait à Londres.

Il règne une ambiance inhabituelle à bord de ces deux voitures de l'Eurostar Paris-Londres. Détendus et souriants, les voyageurs conversent en toute quiétude. Plus étonnant encore ! Quelques rires fusent d'un wagon à l'autre. A croire que tout ce joli petit monde fait partie d'une même et grande famille. Ce qui, finalement, est le cas. Les 122 personnes qui s'apprêtent ici à traverser le tunnel sous la Manche sont effectivement membres de l'Association des franchisés Ibis (AFI), marque hôtelière 2 étoiles appartenant au groupe Accor. Une association loi de 1901, présidée par Jean Dalaudière (Ibis Roanne et Ibis Gare de l'Est), particulièrement active.
Réunissant en l'an 2000 quelque 164 franchisés, l'AFI a d'ailleurs décidé d'organiser, pour la première fois de son histoire, sa dernière assemblée générale hors des frontières nationales. "Chez nous, la routine n'est pas de mise", lance du reste le président. Et d'ajouter : "Bouger nous permet de découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux produits et d'étudier la concurrence (en Grande-Bretagne : Cafe Rouge, Travel Inn et Travelodge)."
En d'autres termes, adhérer à l'AFI ne rime pas avec s'endormir sur ses lauriers. Au contraire.
Cette escapade londonienne de 48 heures est certes ponctuée de moments de détente (shopping, musées, soirée de gala, dîners dans des restaurants branchés). Elle se caractérise néanmoins également par de vastes séances de travail. Un travail qui s'effectue bien entendu entre les franchisés eux-mêmes, mais aussi en grande partie avec le franchiseur.
"Nous entretenons effectivement un dialogue permanent avec les dirigeants d'Ibis. C'est la seule manière de travailler ensemble. Il faut bien avouer que nos relations n'ont rien à voir avec celles développées dans le cadre d'une franchise à l'américaine !", explique sans détour Jean Dalaudière, patron de l'association depuis novembre 1994. "C'est le jour et la nuit avec ce que nous avons connu à une certaine époque, sous d'autres enseignes", assure Alain Gehin, secrétaire général de l'AFI et ancien président des franchisés Fimotel.

Cession de certaines filiales aux franchisés
Signe des temps de cette entente 'cordiale', Accor n'hésite pas à proposer à ses franchisés la reprise de certains établissements filiales qui ne s'inscrivent plus dans sa stratégie de développement. C'est le cas notamment d'une unité Ibis à Caen, rachetée en novembre 2000 par Jacques Esnée. Autre fait positif, la compagnie favorise la participation de ses franchisés à la croissance d'autres enseignes comme Etap Hôtel. Sans oublier enfin le changement d'attitude de la part de Jean-Marc Espalioux, président du directoire d'Accor, vis-à-vis de la franchise.
A son arrivée dans l'entreprise, ce dernier s'était en effet montré relativement distant quant à la franchise. "Aujourd'hui, la situation a beaucoup changé", confie Jean Dalaudière. Et de préciser : "Il a pris conscience du poids que nous représentons. A tel point d'ailleurs qu'il souhaite que les franchisés Ibis lui fassent des propositions, en particulier dans le domaine de la restauration." Un climat de confiance qui se ressent jusque dans le fonctionnement de l'Association des franchisés Ibis. A l'occasion de ce voyage à Londres, le bureau de l'AFI a évidemment convié Didier Gros, directeur général du pôle économique Accor (Ibis, Formule 1, Etap Hôtel et Courtepaille) et quelques-uns de ses collaborateurs à venir exposer le plan d'actions 2001 de la chaîne.

"Ibis et Etap Hôtel : les locomotives de l'hôtellerie"
Et à cet exercice comme pour bien d'autres, Didier Gros n'y est pas allé par quatre chemins. "Le point sur Ibis ne peut être satisfaisant que si filiales et franchisés se portent bien ensemble", a-t-il ainsi déclaré, tout en annonçant un taux d'occupation global France en 2000 de 73,6% (71,3% pour les franchisés). Après avoir exposé la stratégie de développement du réseau - poursuite ponctuelle du maillage en France, consolidation en Allemagne et accélération en Espagne -, le patron du pôle économique est entré dans le vif du sujet concernant les évolutions du produit, la réservation automatique (la prochaine réunion des franchisés se déroulera à Evry sur ce thème), la restauration ou bien encore la politique du prix (institution d'une tarification semaine et week-end).
Au jeu des questions-réponses, les franchisés n'ont guère manqué de verve. "Le dialogue ne nous empêche pas de défendre notre pré carré", souligne Jean Dalaudière. Ce qui fut également le cas lors d'un petit-déjeuner débat auquel participait Gérard Pélisson. Reste qu'avec les propos tenus par le cofondateur d'Accor, il y avait pour chacun des participants de quoi sacrément avoir la pêche. "Notre industrie marche bien ! Il n'y a pas de raisons pour que cela change d'ici les cinq prochaines années. D'autant que la surcapacité hôtelière n'existe pas à l'heure actuelle en Europe. En revanche, la composante 'loisirs' est elle de plus en plus importante", a affirmé Gérard Pélisson. Et l'entrepreneur de poursuivre : "Ibis et Etap Hôtel sont les locomotives de l'hôtellerie pour les dix ans qui viennent. Ces produits, qui offrent un très bon rapport qualité/prix, permettent à Accor de faire une percée considérable sur bon nombre de marchés."
C. Cosson

De gauche à droite : Jean Dalaudière, Henry Pélisson, Gérard Pélisson et André Cointet. Invité à la dernière assemblée générale de l'AFI, Gérard Pélisson a déclaré : "Ibis et Etap Hôtel sont les locomotives de l'hôtellerie pour les dix ans qui viennent."

Franchisés et franchiseurs travaillent main dans la main (Marc Evrard, Christian Tachon, Didier Gros, directeur général du pôle économique Accor, Jean Dalaudière).

Plus de 122 personnes ont participé à l'assemblée générale de l'AFI à Londres.

Evolution du nombre d'hôtels franchisés Ibis en France

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L'HÔTELLERIE n° 2704 Hebdo 8 Février 2001