Hôtel Chardonnet à Evaux (23)
L'hôtel-restaurant du centre-ville anticipe sur le développement de la seule station thermale du Limousin. A l'heure de l'ouverture du casino, il se dote d'une résidence hôtelière.
Pour Edmond Chardonnet, 55
ans, l'hôtellerie est une histoire de famille et un héritage culturel. Son
arrière-grand-père avait été, en 1879, le premier professionnel à s'implanter à
Evaux, petite bourgade nichée au fin fond de la campagne creusoise, devenue par la vertu
de ses sources thermales une étape pour les rhumatisants. Il avait ouvert l'Hôtel de la
Fontaine, toujours existant à notre époque, mais passé au fil des ans entre les mains
d'autres propriétaires.
"Quatre générations, c'est de l'atavisme." Edmond Chardonnet est quant
à lui le patron de l'établissement portant son nom, le seul de la cité - les autres
sont sur le parc thermal - et le plus réputé.
"11 chambres, 4 salariés, 1 MF de chiffre d'affaires, ouvert 7 jours/7, service
midi et soir, comptabilise-t-il. Le tout pour une clientèle composée à 50 % de
curistes, le reste venant de VRP ou d'hommes d'affaires. Mon taux de remplissage en haute
saison est de 80 %."
Evaux-les-Bains est en pleine restructuration, à l'aube d'une seconde jeunesse avec
l'ouverture du tout nouveau casino, unité de l'Européenne des Casinos, tandis que
s'achèvent les travaux de réfection du Grand Hôtel. Le développement de la station
devient de ce fait inéluctable de par son originalité. Car avec sa roulette, son chemin
de fer, puis dans un an, ses machines à sous, elle sera le seul lieu du centre de la
France à pouvoir accueillir les joueurs de toutes catégories. Sans compter les curistes,
qui, par le miracle de la prescription médicale, se pressent de plus en plus nombreux
dans ses piscines ou salles de soins.
Optimiser l'activité
Edmond Chardonnet a donc décidé d'accrocher ses wagons à ce train expansif sans prendre
le moindre retard. D'où la construction, dans un bâtiment lui appartenant jouxtant
l'Hôtel Chardonnet, d'une résidence hôtelière. 7 appartements, du studio aux 4
pièces, entièrement équipés en norme 3 étoiles, disponibles pour les résidents en
long séjour (une cure moyenne dure ici 3 semaines). Coût des investissements : 1 MF pour
un prix de location démarrant à 3 400 F les 3 semaines et un remplissage quasiment
assuré. "Cette construction correspond en fait à une demande répétée de
plusieurs curistes qui disposeront ainsi d'un logement totalement libre tout en
bénéficiant, selon leurs besoins, des services de l'hôtel, explique le
propriétaire. La formule est séduisante, puisque nous proposons par exemple des
plateaux-repas, ou pourquoi pas un service pour un dîner entre amis, et la sécurité
d'une structure voisine, mais indépendante."
L'Hôtel Chardonnet, qui aura durant de longues années bénéficié du macaron des Logis
de France (2 cheminées), offre en parallèle de nombreuses prestations complémentaires.
Comme des banquets, pour 160 personnes et plus, une cuisine traditionnelle et régionale
basée sur des produits frais, des menus changés midi et soir (pensionnaires oblige) et
des soirées étapes. "Je participe depuis 30 ans à l'histoire d'Evaux, comme mon
père avant moi, et le sien, et le sien du sien, souligne l'hôtelier. Avec le
deuxième souffle qui s'annonce pour notre station, je ne pouvais pas rester sur la
touche."
J.-P. Gourvest
"Les curistes disposeront d'un logement totalement libre, tout en bénéficiant
des services de l'hôtel", explique Edmond Chardonnet.
Evaux, le deuxième souffleLa station est en pleine restructuration : 25,5 MF ont été engagés pour les
travaux de rénovation du Grand Hôtel (17 MF pour 77 chambres) et des constructions
neuves, l'établissement thermal étant intégré dans le bâtiment. Le tout emploie 57
personnes qui auront accueilli ou soigné 2 740 curistes en 1999 (ils n'étaient que 2 000
en 1995). L'objectif est d'atteindre les 3 000 personnes, ce qui ne devrait guère poser
problème avec l'ouverture du casino. |
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L'HÔTELLERIE n° 2702 Hebdo 25 Janvier 2001