Morosité en Martinique
Sur un parc hôtelier de 117 établissements (4 880 chambres), le Club hôtelier martiniquais compte aujourd'hui 54 hôtels adhérents (3 950 chambres). Le groupement qui vient d'élire son nouveau bureau compte poursuivre ses actions. Les nouvelles orientations du Club porteront sur deux axes : mettre en valeur les établissements et leur environnement et conquérir de nouveaux marchés.
Le Club hôtelier
martiniquais (CHM) vient de procéder au renouvellement de son bureau. Jean-Pierre
Largeteau, ancien président (groupe Karibea), laisse son siège à Christian Saint-Cyr
(Manoir de Beauregard). C'est la première fois qu'un hôtelier indépendant est porté à
la présidence du Club, décision qui confirme la volonté du CHM d'unir, dans un même
effort, petits hôtels indépendants et grandes structures de chaînes. Poursuivant son
action au sein de la profession, le CHM se veut plus que jamais offensif. D'autant que les
résultats des mois de juillet et août se sont avérés plutôt médiocres. La profession
assiste à un lissage de plus en plus évident des saisons. Désormais, les touristes
choisissent de venir en Martinique tout au long de l'année.
Sur la période d'été, le chiffre d'affaires a globalement chuté de 15 %, alors que le
prix moyen des séjours affiche un recul de 8 %. Seul Pierre & Vacances, avec sa
double clientèle (50 % de résidents et 50 % d'Européens), a progressé de 48 %. La
baisse générale de la fréquentation touristique sur l'île en cette période de
l'année serait due à la pénurie de places d'avion et au niveau élevé du prix des
billets (hors contingents accordés aux TO). L'essoufflement est ressenti sur les 3
marchés, Europe (- 39 %), Amérique du Nord (- 17 %) et France de l'Hexagone (- 10 %).
Pour le marché français, qui représente 83% de la clientèle hôtelière en Martinique,
la baisse enregistrée équivaut à un réel manque à gagner.
Efforts de communication
Globalement, les seuls établissements qui ont bénéficié d'une augmentation de leur TO
ont constaté une détérioration de leur prix moyen. Paradoxalement, et à la
satisfaction des hôteliers, la fréquentation de la 'clientèle résidente' est en nette
progression. Les efforts de communication des établissements vers le grand public se
voient ainsi récompensés. Tout l'été, sous l'impulsion du CHM, les professionnels ont
en effet multiplié les opérations pour mieux faire connaître à la population
l'étendue et la diversité de leur offre en hébergement, restauration, animations et
loisirs (n'hésitant pas à ouvrir leurs portes à l'ensemble des Martiniquais lors de
l'opération Porte ouvertes du mois de juin 2000 pour certains, à collaborer aux
animations locales pour d'autres...).
Si les actions pour séduire les résidents s'avèrent intéressantes, il reste néanmoins
à capter une plus grande diversité de clientèle. Christian Saint-Cyr s'exprime au nom
du CHM lorsqu'il affirme vouloir conquérir de nouveaux marchés. "Nous
fonctionnons dans un système trop franco-français. Nous devons attirer de nouveaux
touristes européens comme les Allemands et les Italiens... Nous misons également sur
l'Argentine qui représente un potentiel intéressant pour les Caraïbes. Ce sera l'une
des priorités du CHM pour ces prochaines années". Le manque de réservations
pour les fêtes de fin d'année semble être attribué une fois de plus au coût du
transport. "Nous sommes tributaires d'une politique tarifaire trop fluctuante des
transports aériens, ce qui interfère sur notre activité", précise Jean-Luc
Combaluzier, hôtel La Caravelle à Tartane.
Malgré les caprices du marché, les hôteliers espèrent tirer leur épingle du jeu et
clôturer l'an 2000 à un niveau équivalent à celui de 1999. L'année 2001 s'annonce
plus prometteuse, avec un nombre de réservations en forte progression. Et pour faire face
aux difficultés d'acheminement, les professionnels des deux îles Martinique et
Guadeloupe (via les clubs hôteliers) envisagent la possibilité d'affréter
simultanément un appareil pour transporter leurs clients. Un rapprochement des deux clubs
est en cours. "Tout le monde aurait à y gagner", estiment les
responsables du CHM.
C. Le Dran
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L'HÔTELLERIE n° 2702 Hebdo 25 Janvier 2001
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