Résultats annuels 1999/2000
500 millions d'euros, c'est la "force de frappe" dont disposent Francis Markus et Robert Zolade, coprésidents du groupe Elior, si une occasion venait à se présenter...
"Notre force de
frappe pourrait atteindre les 500 millions d'euros. Sans recours au marché et sans
augmentation de capital", dit Gilles Cojan, directeur général finances et
administration du groupe Elior, sous les regards attentifs et bienveillants des deux
patrons du groupe. "Aucune augmentation de capital n'est prévue",
insiste le directeur général. Mais des acquisitions, si ! Et tout d'abord un
renforcement des positions.
1,82 milliard d'euros pour l'exercice clos en septembre 2000, soit près de 12 milliards
de francs, c'est le chiffre d'affaires du groupe Elior qui est en augmentation de 20 %.
Son résultat courant s'élève à 85,9 millions d'euros, en hausse de 45,9 %. Quant au
bénéfice net, il affiche une progression de l'ordre de 15,9 % à 14,3 millions d'euros.
Depuis son introduction en Bourse en mars dernier, les performances du groupe sont
regardées de très près par les analystes financiers et les investisseurs. Annoncer de
bons résultats conformes aux prévisions ne pose pas franchement de problème aux
coprésidents du groupe, Francis Markus et Robert Zolade.
Les perspectives ? Les coprésidents du groupe Elior entendent "poursuivre la
croissance à un rythme supérieur à 10 % par an (dont 5 à 7 % par croissance interne),
tant par développement des activités existantes que par acquisitions".
Une progression à deux chiffres
Une "progression à deux chiffres", sans plus de précision, qui
dépendra des acquisitions dont on ne peut prévoir exactement à l'avance quand elles
auront lieu et si les négociations aboutiront en fin de compte.
Cela passera par une montée en puissance hors de l'Hexagone. "Le chiffre
d'affaires à l'international est passé de 15 à 27 % en un an, précise Robert
Zolade. Nous avons réalisé la progression prévue et nous comptons dépasser les 30 %
au cours du prochain exercice." Les pays d'Europe dans lesquels le groupe est
déjà implanté seront visés en priorité. En 2001, une vingtaine de millions d'euros
sera notamment consacrée aux "rachats des minoritaires" (20 % en
Grande-Bretagne et en Hollande, 27 % d'Osesa en Espagne, et 1 % de Ristochef).
Le groupe annonce aussi que les actionnaires financiers, "ayant accompagné Elior
lors de l'introduction en Bourse, envisageaient en 2001 la cession sous forme de placement
privé d'une partie de leur participation au capital, permettant ainsi d'accroître la
liquidité du titre". Ces investisseurs (Fonds Advent, Fonds Charterhouse, Fonds
Paribas, Fonds BC Partners, Fonds Crédit Agricole et ICG) représentent aujourd'hui 36 %
du capital. 34 % sont dans le public tandis que la Holding Bercy Management des fondateurs
détient encore 30 % des parts. "Pour l'offre secondaire, nous cherchons des
investisseurs stables et on veillera à préserver ceux qui nous ont fait confiance",
précise Gilles Cojan. Une annonce saluée froidement par la Bourse où l'on a noté une
légère baisse du cours dans les heures qui ont suivi. Notons que le cours d'introduction
en mars s'élevait à 11 euros et qu'il approche maintenant les 15 euros.
Robert Zolade indique également qu'un programme de rénovation d'une centaine d'unités
est prévu sur le modèle du Pomme de Pain rénové de La Défense en banlieue parisienne.
5 à 10 nouvelles unités par an devraient voir le jour. Un "rythme modéré"
en raison de "l'euphorie" qui gagne les bailleurs en cette période de
reprise économique, a expliqué Robert Zolade.
L'accord avec Buffalo Grill ? En ces temps de remous autour de la vache folle, Elior n'a
pas encore mis en uvre son accord avec le groupe de Christian Picart. Il doit
d'abord obtenir le feu vert des concédants, ce qui est un peu compliqué en ce moment.
S'il évoque la "frilosité des concédants", Robert Zolade estime qu'il
ne s'agit que d'un "passage à vide temporaire".
Autre question bien d'actualité pour tous les professionnels du secteur : la réduction
du temps de travail. "On commence à mesurer l'impact des 35 heures, convient
Francis Markus. Pour le moment, ça frémit." Les gens travaillent moins, donc
multiplient les jours de congés, ce qui n'arrange que moyennement le patron de la branche
de restauration collective. Les restaurants d'entreprise ressentent d'ores et déjà une
certaine désaffection en fin de semaine. Sans compter les congés scolaires, eux aussi
rallongés, qui ont un impact direct sur la fréquentation des restaurants. Selon Francis
Markus, il faut encore attendre pour connaître les répercussions des 35 heures puisque
beaucoup d'entreprises sont seulement en train de les mettre en place.
N. Lemoine
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L'HÔTELLERIE n° 2701 Hebdo 18 Janvier 2001