L'année 1999 a été celle
de la grande peur du passage à l'an 2000... N'avait-on pas préparé les populations à
toutes les extrémités ? Les Américains en grand nombre avaient fait des réserves de
vivres en vue d'un cataclysme, certains avaient refusé toute invitation pour le
réveillon, sécurité oblige, et avaient préféré se terrer dans quelque abri
antinucléaire. Pannes d'électricité, coupures d'eau, accidents d'avion, de train,
dysfonctionnement des centrales nucléaires, la liste n'est pas exhaustive, on avait tout
prédit. Autant dire que les marchands de logiciels, d'équipements informatiques de tous
poils avaient su reprendre ces oracles comme argument commercial de choc et ont ainsi
certainement réalisé les meilleures ventes du millénaire... Ironie du sort, quelques
négligents, retardataires, ont découvert dans les premiers jours de janvier que, sans
avoir investi, dans un nouveau logiciel, leur système informatique avait passé le cap de
l'an 2000 sans signe apparent de bug. Des milliards ont ainsi été dépensés à travers
le monde pour se préparer à surmonter un événement qui n'a pas eu lieu... Après tout,
tant mieux !
Il ne faudrait toutefois pas que ce souvenir d'un bug avorté ne nous laisse nous endormir
sur ce qui nous attend dans les semaines et les mois qui viennent. Dans un an maintenant,
la monnaie unique sera effectivement mise en place avec tout ce que ce nouveau système
impose. C'est en effet en euros que devront être présentés les comptes de l'année
2001, et de francs, il ne sera plus question. Tous les échanges commerciaux, mais aussi
tous les salaires, tous les tarifs, se doivent dès maintenant d'être établis en euros
si l'on veut être prêt à présenter en cette fin d'année 2001 les comptes comme il se
doit.
Problèmes de conversion, de logiciels, mais aussi blocages psychologiques, doivent être
pris en compte dès aujourd'hui. Pourtant, il semble bien
que les commerçants comme les clients ne fassent preuve d'aucun empressement en la
matière.
Une attitude qui ne peut être que dangereuse tant pour l'économie nationale que pour les
entreprises individuellement. Si cette politique de l'autruche persistait, il se pourrait
alors que l'on connaisse enfin le bug, si bien évité en 2000, au début de l'année
2002... Il est urgent de se réveiller...
PAF
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L'HÔTELLERIE n° 2699 Hebdo 04 Janvier 2001
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