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Séminaires

Les hôtels ont toujours la cote

Avec la reprise économique et la mise en place de l'aménagement du temps de travail, les entreprises françaises ont beaucoup de mal à organiser des séminaires. La durée moyenne des manifestations a d'ailleurs fortement diminué en 2000. Cependant, l'hôtellerie reste toujours le prestataire préféré en la matière.

L'équipement et la capacité d'accueil sont des éléments essentiels en matière d'organisation de séminaires.

Il y a des marchés que l'on ne peut négliger. Les séminaires et les conventions font partie de ces derniers. Et pour cause ! Ils représentent en France un chiffre d'affaires pour les prestataires de services (y compris les transporteurs) de l'ordre de 54 milliards de francs, soit une progression de 4,5 % par rapport à 1999. Un marché d'autant plus considérable que, selon une étude exclusive Bedouk Editions/Coach Omnium, menée en décembre 2000 auprès de 200 entreprises françaises, la consommation de séminaires va encore s'accroître au cours de l'année 2001. "1/4 des entreprises savent déjà en effet qu'elles vont organiser un plus grand nombre de séminaires durant l'année à venir", explique Mark Watkins, auteur de l'enquête et responsable du cabinet spécialisé Coach Omnium.
Cela ne signifie pas pour autant que les sociétés en question seront demain totalement atteintes par la 'réunionnite' aiguë. Confrontées à une activité particulièrement soutenue ainsi qu'à la mise en place de la réduction du temps de travail, les entreprises françaises disposent au contraire de moins en moins de temps pour participer à des séminaires. "On assiste d'ailleurs à une forte réduction de la durée moyenne des manifestations. Les journées d'étude* ont du reste le vent en poupe au détriment des séminaires résidentiels*, plus longs", commente Mark Watkins. Et d'ajouter : "On observe également une hausse des manifestations de plus de 50, voire 100 personnes."

De moins en moins d'hébergement
En clair, il n'est plus l'heure de 'coucher' et mieux vaut jouer groupé pour une grande majorité de prescripteurs dans le secteur des séminaires et des conventions. Les chiffres 2000 de l'enquête Bedouk Editions/Coach Omnium sont d'ailleurs des plus explicites en la matière. 63 % des entreprises interrogées ont ainsi opté pour des réunions courtes d'une journée cette année contre 48 % en 1999. Une tendance qui va se poursuivre au cours des prochains mois, tout en s'orientant davantage dans le coeur des villes plutôt qu'à la campagne, la mer et la montagne. Autant d'éléments qui pourraient laisser croire à une désaffection de l'hôtellerie française. Les entreprises recherchant de moins en moins souvent d'hébergement, d'autres structures s'avèrent tout à fait à même de répondre à leur demande, notamment les palais des congrès (35,5 % de la demande en 2000 contre 14 % en 1997).
Malgré tout, les hôtels demeurent aujourd'hui encore les infrastructures les plus choisies : 86,5 % de la demande contre 95 % voilà trois ans. Les établissements 3 et 4 étoiles tiennent bien sûr la tête en termes de lieux de séminaires. "Dans certains cas, l'activité séminaires peut représenter jusqu'à 1/3 de leur chiffre d'affaires", souligne le patron de Coach Omnium.
Reste à savoir pourquoi les entreprises françaises préfèrent s'adresser aux établissements hôteliers et comment elles le font. Selon l'enquête réalisée par Bedouk Editions/Coach Omnium, les sociétés organisatrices de séminaires et autres réunions font en fait confiance aux hôtels parce qu'ils "ont su s'imposer sur ce marché et proposer des prestations de plus en plus exceptionnelles n'incitant pas à aller voir ailleurs". 30 % des personnes questionnées ont d'ailleurs déclaré qu'elles estimaient les prestataires de séminaires beaucoup plus professionnels qu'il y a quelques années.

Chaînes intégrées préférées
Si les hôteliers indépendants figurent parmi ceux qui ont fourni à leurs yeux de gros efforts dans le domaine (équipement, accueil, rapport qualité/prix...), les hôtels de chaînes intégrées gardent néanmoins la faveur des organisateurs. A tel point que 81,5 % des entreprises concernées fréquentent les chaînes, contre 67,6 % d'hôtels indépendants. C'est évidemment l'aspect pratique (22 % des citations spontanées), les capacités d'accueil et l'accès qui font fréquemment la différence entre un hôtel de chaîne et un indépendant. Sans compter que les marques connues sont un gage de sécurité (15,6 %). Une entreprise sur trois se rend en revanche chez un exploitant indépendant parce qu'il offre justement un produit déstandardisé, à visage humain. La restauration étant un point fort supplémentaire en faveur des petites maisons. Des caractéristiques à peaufiner dans l'avenir, sachant que les consommateurs de séminaires sont de moins en moins fidèles aux lieux. 74,5 % des entreprises changent en effet régulièrement contre 38,3 % en 1993.
Reste à se faire remarquer et démarcher de manière intelligente. A ce propos, les guides spécialisés occupent encore et toujours une place prépondérante (73 %). Mais, Internet devient lui aussi un moyen de recherche de plus en plus utilisé en ce qui concerne l'organisation de séminaires. La preuve. 27,5 % des organisateurs emploient actuellement ce média contre seulement 8,2 % en 1999.
C. Cosson

*Journée d'étude : réunion durant une journée, sans hébergement.
*Séminaire résidentiel : réunion durant un ou plusieurs jours, avec hébergement.

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L'HÔTELLERIE n° 2698 Hebdo 28 Décembre 2000