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Sur le vif
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Retour de congrès

Propos recueillis par Sylvie Soubes

Franck Gomez,
président départemental (Vaucluse)

J'ai constaté un public très électrique. Vous savez, les gens sont de plus en plus inquiets de voir que nos revendications restent sans réponse. Je suis persuadé que le problème de la TVA évoluera par la volonté de l'Europe et non par celle de nos ministres. Ce qui est triste, c'est que nous avons le sentiment que les métiers de la restauration ne sont pas pris en compte par le gouvernement. Nous ne savons pas organiser nos revendications. Nous ne sommes pas perçus à vif. Il est certain que le gouvernement fait passer d'autres priorités. Toutefois, j'ai l'impression qu'on peut imaginer des modifications sur les charges salariales, ce qui permettrait au gouvernement de nous mettre le pied à l'étrier, pour rattraper nos prix et moderniser nos établissements, sans qu'il perde la face. Je retiens du congrès d'Orléans qu'il y a en fait beaucoup de différences d'un département à l'autre. L'unité est difficile à faire. En revanche, il ressort que, pour nous faire entendre, nous devons absolument maintenir notre système départemental.

Philippe Villalon,
chargé de la nouvelle cellule de crise et de coordination de l'Umih (Calvados)

"On note une réelle volonté de chaque branche de rentrer dans la modernité. Les débats ont été très ouverts malgré le peu de réussite en matière de TVA. Je pense qu'il nous a manqué une demi-journée pour de meilleurs débats au sein des branches."

Gérard Le Faouder,
président des restaurateurs (Morbihan)

"Notre président (André Daguin) était plus optimiste que la base en matière de TVA. Si nous n'obtenons pas de baisse, nous allons devoir à nouveau manifester et ça avant les municipales. Les gens sont venus à ce congrès pour discuter, pour tenter de rapporter des solutions."

Roland Bernard,
président de la chambre de l'industrie hôtelière et touristique (Rhône)

"Je regrette le débat permanent autour de la TVA. Je ne crois pas que ce soit un très bon combat. Aujourd'hui, nos entreprises ont surtout besoin de baisses de charges. Il me paraît urgent et indispensable que la profession se batte pour faire baisser les charges sociales. Le seul moyen de redonner un peu d'oxygène à nos entreprises, c'est de faire baisser les charges d'exploitation. J'avoue être un peu surpris que notre président persiste et investisse tout dans ce combat de la TVA, alors qu'il y a d'autres chantiers plus intéressants à ouvrir. Je pense par exemple à ce rapport officiel qui préconisait une exonération des charges jusqu'à 1,8 fois le Smic et qui n'a pas été suivi des faits... Quant au déroulement du congrès, je reste très choqué par l'attitude des professionnels qui ont monté la cellule de crise, et qui n'ont pas hésité à mettre des départements comme le mien à l'index parce que nous avons refusé de participer à la manifestation du 16 octobre dernier. Nous sommes une dizaine de départements à refuser d'être manipulés et les reproches dont nous avons fait l'objet sont inquiétants. Nous tenons à conserver notre liberté de penser et si nous ne sommes pas d'accord avec certaines manifestations, c'est notre droit le plus naturel."

Jean-Louis Clauss,
président de la branche cafés et discothèques

"Nous avons eu au sein de notre groupement des débats musclés. Il y avait de l'ambiance comme on dit. Le président de la Confédération des débitants de tabac, Michel Arnaud, était présent. Nous voudrions obtenir une modification du traité de gérance, donner la possibilité aux établissements qui font de la revente de s'approvisionner non pas obligatoirement dans le tabac le plus proche, mais aussi chez d'autres buralistes d'une même ville. Nous avons eu également de vives discussions à propos des machines à sous dites douces et des augmentations du prix de la bière (...) Je pensais sincèrement que les trois ans de mandat délivrés me permettraient de réaliser les objectifs fixés. Il m'a fallu très vite déchanter en découvrant qu'il y avait un monde entre les belles intentions affichées dans les congrès et les réalités du terrain (...) Mon propos n'est pas de critiquer une institution dont je suis l'un des responsables, mais il serait malhonnête, au nom de je ne sais quelle solidarité d'équipe, de dissimuler les difficultés que j'ai rencontrées pour assumer correctement mon mandat. A cet égard, je partage entièrement le sentiment exprimé par mon collègue Jean-Louis Gelos qui, dans une interview récente, déplorait le manque de moyens mis à sa disposition pour effectuer son travail et qui justifiait ainsi, pour une large part, le non-renouvellement de son mandat."

Alain Lévesque,
nouveau vice-président des hôteliers

"Nous allons de nouveau devoir nous remettre au travail pour une énième remise aux normes. Nous ne savons toutefois pas encore ce que Madame Demessine va mettre dans ces nouvelles normes... Je suis heureux de voir que des gens plus jeunes prennent la relève au sein des branches. Le nouveau président des hôteliers, Roland Héguy, a 15 ans de moins que moi. Je pense que nous devons revoir notre façon de combattre. Revendiquer, oui. Mais en apportant des réponses. Orléans était un bon congrès, mais ensuite, que va-t-il se passer ?"


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L'HÔTELLERIE n° 2695 Hebdo 07 Décembre 2000


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