Durer, se remettre en cause, savoir
évoluer est le challenge quotidien de chaque professionnel. Un tour de force beaucoup
plus conséquent quand justement ce professionnel est seul, qu'il est indépendant et que
la nature même de son entreprise le pousse à être davantage homme-orchestre que chef
d'orchestre. Un exercice de style d'autant plus difficile que la réglementation
aujourd'hui n'a aucune indulgence envers les petits chefs d'entreprise à qui l'on demande
de tous côtés toujours plus de choses. Un client de plus en plus exigeant - habitué à
être séduit par les efforts de communication des groupes internationaux qui, chaque
jour, investissent et déploient leurs talents pour le séduire - un personnel de plus en
plus ouvert sur le monde, mais aussi sur d'autres secteurs qui, du fait de la
généralisation de la pénurie de main-d'uvre, savent aussi user de tous leurs
arguments pour l'attirer. Et bien sûr, le tout encadré par un Etat de plus en plus
procédurier, organisé, et qui impose aux entreprises des contraintes nouvelles chaque
jour. Et pourtant, au-delà de tous ces handicaps, certains réussissent ! Et de ces
difficultés surmontées à chaque instant et y trouvent de réelles satisfactions, y
puisent une nouvelle force, pour mieux aller de l'avant. Des difficultés naissent souvent
certaines vocations !
Croire que ceux qui réussissent ne rencontrent jamais d'obstacle est une erreur,
réussissent ceux qui justement, pour durer, savent qu'il faut se remettre en cause,
au-delà de toutes les difficultés qu'il faut savoir surmonter pour continuer, au
quotidien, à motiver son personnel, à négocier avec les fournisseurs, à négocier avec
les banques. C'est bien de ce combat de chaque instant mais aussi et surtout de cette
fantastique capacité à écouter
les autres, clients et collaborateurs, que pourront sortir vainqueurs les professionnels
indépendants qui, sur le plan humain, sont à même, mieux que les groupes, de s'adapter,
de réagir, de s'investir.
C'est dans les valeurs des entreprises indépendantes que les clients mais aussi les
collaborateurs ont envie de trouver leur satisfaction ; c'est parce qu'ils sont
personnellement impliqués, que les chefs d'entreprise indépendants peuvent mieux que
personne réagir quand ils savent écouter ; c'est eux qui peuvent profiter de la
légèreté de leur structure, de l'absence de hiérarchie dans la décision, pour
alléger certains coûts de gestion, pour laisser leurs équipes s'impliquer, innover.
C'est de leur liberté d'action que peut naître leur force pour peu qu'ils s'en donnent
les moyens, par leur capacité à se remettre en cause, à écouter les autres et à faire
confiance en leurs collaborateurs. Une liberté que bien des patrons de grands groupes
leur envieront dans peu de temps.
PAF
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L'HÔTELLERIE n° 2695 Hebdo 07 Décembre 2000