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Strasbourg

Les hôteliers dans l'attente d'une charte avec le Parlement européen

A la rentrée, quelques hôtels strasbourgeois ont augmenté leurs tarifs pendant la session du Parlement européen pour rattraper le manque à gagner dû au prochain raccourcissement de la durée des sessions. Le président des hôteliers de Strasbourg, qui condamne ces pratiques, réclame depuis plusieurs années l'élaboration d'une charte de bonne conduite. En vain.

 
A Strasbourg, l'élaboration d'une charte d'accueil est envisagée. Elle limiterait
le surbooking, garantirait les prix, et définirait des conditions de réservation
et d'annulation spécifiques.

Apprenant à la rentrée que la durée des sessions du Parlement européen diminuerait, une hôtelière strasbourgeoise a envoyé une lettre à ses clients parlementaires, indiquant notamment : "Cette décision d'abréger votre semaine signifie pour nous une perte certaine et substantielle du chiffre d'affaires. Afin de compenser quelque peu ce manque à gagner, nous sommes dans l'obligation d'augmenter les tarifs de nos chambres durant les sessions parlementaires." Tollé chez les députés européens : certains se voient imposer un prix supérieur à celui fixé par écrit lors de leur réservation ! Patrick Diebold, le président des hôteliers strasbourgeois, essaie de calmer les esprits : "Dans chaque profession, il y a des brebis galeuses, déplore-t-il. Il m'est difficile de partager l'attitude de cette hôtelière." Cela fait plusieurs années que les relations entre les parlementaires européens et les hôteliers strasbourgeois ne sont pas au beau fixe. Quand les premiers se plaignent du manque de chambres dans la capitale européenne, et demandent des baisses de prix, les seconds répondent qu'ils proposent plus de 7 000 chambres dans la communauté urbaine (450 000 habitants), et que l'offre a triplé de 1988 à 1998. Ils n'hésitent pas à soutenir la comparaison avec l'agglomération bruxelloise, qui ne propose 'que' 12 426 chambres pour environ 1 million d'habitants * (contre 12 365 chambres en 1999). Quant aux prix, Patrick Diebold assure que les tarifs dans la capitale européenne française sont "inférieurs de 30 % à ceux des hôtels de Bruxelles". Du coup, les hôteliers strasbourgeois se considèrent comme des boucs émissaires : ces 'attaques' seraient autant de prétextes, pour certains députés européens en manque d'arguments, pour contester l'implantation à Strasbourg du Parlement.

Une charte d'accueil ?
Pour assainir la situation, Patrick Diebold propose depuis plusieurs années d'élaborer une charte d'accueil, en partenariat avec la ville de Strasbourg et le Parlement européen. Cette charte limiterait le surbooking, garantirait les prix, et définirait des conditions de réservation et d'annulation spécifiques. Les hôtels adhéreraient individuellement à ce texte de référence, qui mettrait à l'écart les 'brebis galeuses' de la profession et leurs dérapages. Du côté de la ville de Strasbourg, on assure qu'une réunion de travail sera organisée avec les représentants de la profession, où "sera relancée l'élaboration d'une charte entre le Parlement et les hôteliers, charte qui régirait les rapports entre la clientèle liée au Parlement et les hôteliers strasbourgeois". De bonnes intentions, mais les services municipaux n'ont toujours pas proposé de date...
A. Lagala

* Chiffres 1998, source Hôteliers strasbourgeois.

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L'HÔTELLERIE n° 2694 Hebdo 30 Novembre 2000