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Le Pêche Lune

Un concept inattendu en Périgord

Au pays du foie gras, un entrepreneur lance un concept resto-hôtelier exotique. Le Pêche Lune propose une carte internationale et des spectacles pour prolonger les soirées.

Jean-Pierre Roux voulait bousculer quelques tabous touristico-culinaires. En ouvrant en mai dernier son complexe hôtelier Pêche Lune, il a souhaité sortir des sentiers battus. "Dans cette région, toutes les tables proposent un menu incontournable à base de confits, de pommes sarladaises, de graisse d'oie et de desserts aux pruneaux et noix. Je me suis dit qu'il y avait peut-être autre chose à faire." Entre Sarlat et Périgueux, sur la route très fréquentée des Eyzies, il implante dans le petit bourg de Tursac (300 habitants) un établissement franchement atypique pour la région. Un complexe de 1 800 m2 comprenant un hôtel de 26 chambres en 3 étoiles de 300 à 400 francs la nuit, une salle de restaurant de 80 couverts, une terrasse de 120 places, une salle/bar de spectacle, et une salle de banquet de 120 places. Le tout dans un bâtiment classé, ancien séchoir à tabac, dont l'aménagement a nécessité un investissement de 18 millions de francs. Jean-Pierre Roux emploie 14 personnes et gère le complexe. Les murs appartiennent à la famille de Georges Brassens. "Nous proposons exclusivement une cuisine du Sud. Nous sommes ouverts toute l'année et nous voulons proposer un concept original à une clientèle un peu trop gavée de foie gras." Le décor est exotique et la carte très internationale. Le bar est d'inspiration mexicaine, l'intérieur du restaurant reprend des thèmes asiatiques, et les menus se composent de tapas, de cabris farcis comme en Afrique, de cochons de lait à la mode antillaise, ou de Tagliatelles aux truffes blanches venues d'Italie. Le ticket moyen du restaurant est de 150 francs par personne. L'originalité dépasse le contenu des assiettes. Le restaurant sert jusqu'à minuit tous les soirs, et les clients peuvent ensuite faire la fête dans le complexe jusqu'à deux heures du matin, après avoir visité le musée d'Art précolombien. Autre curiosité, la monnaie interne au complexe, le Pescalune, qui sert à payer toutes les consommations. Des spectacles sont également donnés sur la scène du bar. Le Pêche Lune table dans un premier temps sur un chiffre d'affaires de 10 000 francs par jour. D'après les premières estimations, ce cap devrait être facilement atteint. Quelques mois après son ouverture, l'établissement prouve son efficacité avec un taux de remplissage hôtelier avoisinant les 100 % durant les mois d'été. 80 % de la clientèle est issue du département. Si le succès se confirme, d'autres Pêche Lune pourraient voir le jour dans la région.


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L'HÔTELLERIE  n° 2693 Hebdo 23 Novembre 2000


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