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Pyrénées-Orientales

L'hôtellerie catalane trouve un nouveau souffle hors-saison

Le développement d'opérations destinées à capter et à fidéliser la clientèle étrangère tend à bouleverser l'offre locale. Un nombre croissant de professionnels souhaite s'investir dans des actions promotionnelles d'envergure.

Deux ans après son lancement, Carnets de Route est un succès. Pour la soixantaine d'hôteliers participant à l'opération, le CA supplémentaire, déjà généré, est de 800 000 F. Initié avec l'ambition de repositionner commercialement le département en valorisant son image Carnets de Route associe hôteliers, restaurateurs, artisans d'art, musées et sites touristiques dans des forfaits permettant à la clientèle de se confectionner un séjour sur mesure. "La diversification de notre clientèle touristique reste une nécessité. Familiale à 90 %, elle est présente à 70 % durant les mois d'été, elle ne dépense que 200 F par jour et par personne. Nous avons donc souhaité rechercher une nouvelle clientèle étrangère dotée d'un pouvoir d'achat supérieur, pour lui proposer une offre complète et de qualité. Avec Carnets de Route, cet objectif semble en passe d'être atteint", explique Antoine Lopez, le nouveau directeur du CDT des Pyrénées-Orientales, à l'origine du projet. Ces forfaits trouvent en effet de plus en plus d'adeptes, principalement dans les pays d'Europe du Nord. "Cette action va enfin dans le sens de nos intérêts. Depuis longtemps nous interpellons les services concernés au sujet du manque de lisibilité commerciale du département. Nous sommes restés trop longtemps figés sur un modèle de consommation touristique aujourd'hui dépassé et peu rentable, qui n'intégrait pas de rayonnement à l'international", commente quant à lui Alain Bastus, qui représente les professionnels du département.

Capter la clientèle en transit vers l'Espagne
Globalement, les hôteliers font tous part d'une activité en hausse ces dernières années, de nombreux établissements ayant enregistré des taux d'occupation avoisinant les 100 % durant les quatre mois d'été. Cette impulsion, tous s'accordent à vouloir l'amplifier. "La situation reste malheureusement dramatique pour certains d'entre nous qui n'ont pu investir dans le renouvellement de leur offre, le parc hôtelier départemental étant largement arrivé à saturation, prévient Alain Bastus pragmatique. Nous souhaiterions que l'en-semble des professionnels soit associé durablement à de nouvelles dynamiques." Une logique que le groupe Accor a lui aussi intégré avec la mise en place des Forfaits Etapes destinés à capter pour un séjour de 1 à 2 nuits la clientèle étrangère qui se rend en Espagne en voiture. "C'est sur l'accueil et l'authenticité que nous pourrons fidéliser de nouveaux clients. Il faut donc agir et soutenir le développement de produits originaux, en valorisant davantage nos richesses naturelles, soleil, mer et montagne, et ce, en concertation avec l'ensemble des acteurs économiques et politiques compétents. Il en va de notre survie", ajoute Alain Bastus en évoquant le contexte général de la profession : maintien de la TVA à 19,6 % et problème de recrutement. "Il est normal et légitime de rechercher par tous les moyens un gain supplémentaire d'activité. Le seul remède pouvant s'opposer à nos difficultés actuelles."


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L'HÔTELLERIE n° 2693 Hebdo 23 Novembre 2000


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