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L'agritourisme dans les Alpes-Maritimes

La concurrence s'intensifie pour les restaurateurs

Sur les 2 000 exploitants des Alpes-Maritimes, 1 % a osé l'aventure et s'en félicite : balades à cheval, initiation aux techniques de la culture maraîchère, mais surtout gastronomie à base de produits cultivés et préparés sur place, l'agritourisme est présenté par tous comme l'avenir des fermes de l'extrême Sud-Est.

Les Alpes-Maritimes comptent une vingtaine de fermes agritouristiques. En 1990, ils étaient seulement cinq exploitants. "Puisque ceux qui se sont lancés dans l'aventure s'y sont retrouvés au niveau financier, c'est que l'offre correspond à une demande", explique Raoul Mathieu, président de la chambre d'agriculture. Entre autres obligations en matière d'hygiène et de sécurité, trois impératifs sont incontournables : être exploitant agricole, tirer son revenu principal de l'agriculture, et aussi présenter à table des produits à 80 % en provenance de l'exploitation. C'est en 1990 que le réseau Bienvenue à la ferme a commencé à se constituer officiellement. Neuf ans plus tard et après une période probatoire, les exploitants motivés souscrivaient à une charte comprenant un cahier des charges précis pour bénéficier du label. Aujourd'hui, les coordonnées et les spécificités des vingt fermes agritouristiques du département sont répertoriées dans une brochure réalisée par la chambre départementale d'agriculture, et disponible dans tous les points d'information des offices de tourisme et des syndicats d'initiative. Et si les gîtes ruraux ne rentrent pas dans ce réseau, en revanche, ce sont les Gîtes de France qui attribuent une cotation de qualité. Sur les vingt exploitations recensées, quinze sont des fermes auberges qui n'assurent pas l'hébergement. Les cinq autres se répartissant de façon homogène sur le haut-pays niçois (Sospel, Guillaumes, Breil, Collongues, Le Moulinet).
Depuis l'année dernière, le conseil général accorde une subvention aux exploitants qui tentent l'agritourisme.

Des aides conséquentes
Le niveau de cette aide peut atteindre 50 % du montant total des investissements effectués, avec un plafonnement fixé à 100 000 F. Elle rentre dans le cadre d'une nouvelle politique d'orientation agricole et vise à aider l'exploitant pour le rôle qu'il joue en termes d'animation des zones rurales. En 1999 est également apparu un nouveau produit, Fermes de Découverte, fruit de nombreuses demandes émanant des citadins. C'est ainsi que l'on découvre dans les Alpes-Maritimes les techniques de la culture maraîchère, celle des œillets ou des plantes aromatiques, ou encore l'art et la manière d'élever les agneaux... Les tarifs des fermes agritouristiques sont codifiés : ils doivent être compris dans une fourchette allant de 85 à 160 F selon le menu proposé. Terrine maison, tarte de légumes, pintade ou lapin, fromage de chèvre, tarte aux prunes : voilà un exemple de repas proposé pour 150 F (apéritif, vin et café compris) par La Gabelle, la ferme auberge tenue à Lantosque - à une cinquantaine de kilomètres de Nice - par Michelle Peynichou et Pascal Jaloux, qui peut servir 35 couverts. "La restauration a augmenté mes revenus de l'ordre de 50 %, explique Michelle Peynichou. C'était essentiel pour que je puisse poursuivre l'exploitation de la propriété."

75 % de la clientèle est locale
A La Parra, tenue par Jean-Pierre Dehennin - président de la commission Bienvenue à la ferme -, à environ 25 km de Nice, le prix de base du repas est de 120 F (hors-d'œuvre, entrée, plat, fromage et dessert). La boisson n'est pas comprise et un premier prix AOC est proposé à 50 F les 75 cl. Avec également un troupeau de 25 chèvres, cet ancien fourreur parisien, agriculteur depuis 1972, cuisine beaucoup la volaille et le chevreau. En hiver, il présente un foie gras poêlé à 50 F ou en terrine à 30 F. Jean-Pierre Dehennin et son épouse servent uniquement le week-end et au déjeuner. "Cela pourrait être rentable à la belle saison de servir également le soir et en semaine, mais où trouver le temps ensuite de s'occuper des bêtes et de la terre quand on a six hectares en propriété et quarante en location ?" A La Parra, la clientèle est surtout constituée des résidents de la Côte (essentiellement des retraités), avec 75 % d'habitués, les touristes ne représentant pas plus de 25 % de la totalité. "Nous sommes cités par Le Guide du Routard, commente Jean-Pierre Dehennin. Mais notre promotion vient surtout du bouche à oreille, et du dépliant édité par la chambre d'agriculture qui est distribué largement sur les foires à caractère agricole, et repris par le Guide national du Label." La restauration représente ici aussi 50 % du chiffre d'affaires, 30 % pour les fromages et 20 % pour les volailles. Enfin, 50 % de la production sont attribués à la ferme, le reste étant vendu sur les marchés locaux de Contes et de Coaraze.

 
Pour bénéficier du label Bienvenue à la Ferme, trois impératifs sont incontournables : être exploitant agricole, tirer son revenu principal de l'agriculture et présenter à table des produits à 80 % en provenance de l'exploitation


Les tarifs des fermes agritouristiques sont codifiés : ils doivent être compris dans une fourchette allant de 85 à 160 F selon le menu proposé.

 

Contact
Bienvenue à la ferme
34, rue Rossini - Nice
Tél. : 04 93 88 45 76

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L'HÔTELLERIE n° 2691 Hebdo 09 Novembre 2000


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