Le Château de Ruffiac à Casteljaloux (47)
Début juillet, Pierre-Michel Goacolou a racheté le Château de Ruffiac, situé à un jet de pierre de Casteljaloux dans le Lot-et-Garonne. Malgré les résultats catastrophiques réalisés précédemment par ce 3 étoiles de 20 chambres, le nouveau propriétaire se montre optimiste. Dans sa manche, un savoir-faire évident dans le secteur hôtelier, un carnet d'adresses volumineux, et une rénovation en cours de 2,5 MF.
Pierre-Michel Goacolou veut transformer le Château de Ruffiac, acquis en juillet 2000 (Lot-et- Garonne), en un 3 étoiles.
L'affaire s'est conclue dans
une banque. La propriétaire du Château de Ruffiac y avait une ardoise de 2,5 MF et son
établissement avait un passif de 34 mois de chiffre d'affaires. C'est sûr, Pierre-Michel
Goacolou, par ailleurs propriétaire de la Croix Blanche de Sologne à
Chaumont-sur-Tharonne et du restaurant Bretagne près du Center Parcs, a fait une bonne
affaire, confirmée quelques jours plus tard par l'offre d'un Hollandais qui posait un
chèque de 6 MF sur la table pour posséder le château vendu... 2,5 MF.
Pourtant en se rendant à Ruffiac, la question qui vous vient à l'esprit est : "Mais
que diable vient-il faire dans cette galère." Certes le site est superbe, mais
isolé entre vallons et coteaux, à la limite de la Gironde et du Lot-et-Garonne, la
demeure pourtant adhérente à la chaîne Châteaux et Hôtels de France (ce n'est plus le
cas depuis cet été) et aux Logis de France (2 cheminées) est en piteux état. Pas à
l'extérieur, car du dehors la façade de cette vaste demeure cléricale du XIVe siècle
en impose. L'extérieur, ainsi que toute l'électricité, le chauffage... ont été
refaits en 1987-1988. Mais à l'intérieur, un sentiment de désolation se dégage devant
des peintures qui s'écaillent, des tapisseries fatiguées, des moquettes élimées, des
boiseries qui s'effilochent et un mobilier fait de bric et de broc... Seule l'aile
nouvelle, de dix chambres, réalisée l'an dernier est tout à fait correcte hormis trois
chambres ridiculement petites.
Vers un 3 étoiles plus
Depuis qu'il a investi les lieux, Pierre-Michel Goacolou n'a pas chômé. Il a d'abord
assuré la continuité. L'hôtel ouvert en juillet et août a tout de même réalisé un
taux d'occupation de 60 %. Et il a démarré des travaux d'embellissement. Fermé depuis
septembre (excepté pour les séminaires), l'hôtel rouvrira ses portes le 15 mars. "Nous
voulons positionner l'établissement en 3 étoiles plus avec un prix moyen chambre de 450
à 55O F dans la partie Bretagne (nouvelle aile) et de 750 à 1 200 F dans le
château. Il n'y aura pas de restaurant, du moins tant que la TVA reste aussi élevée.
Pour les séminaires, je fais venir mon équipe de Sologne."
La clientèle visée est d'abord d'origine étrangère, à hauteur de 80 %. Car ayant
travaillé avec Maison de la France durant plusieurs années, Pierre-Michel Goacolou
possède un carnet d'adresses fourni. Il compte aussi travailler en réseau avec ses
autres affaires, notamment dans le domaine des séminaires. "J'ai de la demande,
note-t-il. Aujourd'hui les produits recherchés sont des lieux tranquilles, voire
isolés, loin du bruit. Ruffiac est en somme le lieu idéal. Et puis le 18 trous de
Casteljaloux est tout proche. C'est un bon complément." Il mise aussi sur le
développement touristique du Lot-et- Garonne, sachant que dans un rayon de 30 kilomètres
à la ronde il est le seul hôtelier. "L'hôtellerie c'est un métier, conclut-il,
et dans ce domaine je crois que j'ai fait mes preuves !"
B. Ducasse
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L'HÔTELLERIE n° 2689 Hebdo 26 Octobre 2000