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Les Jeux olympiques, et après ?

Chez Accor, le groupe le plus présent en Australie, les JO ont été bien vécus. Et Peter Hook, directeur général de la communication, est persuadé que l'après-Sydney sera bon pour son groupe...

De Sydney, Jean-François Mesplède (avec Hélène Rossi)

Tous les pronostics ont été confirmés : programmés du 16 septembre au 1er octobre, les Jeux olympiques se sont révélés excellents pour l'hôtellerie de Sydney. Et chez Accor, le groupe hôtelier le plus présent en Australie (1), on se félicite bien évidemment des chiffres enregistrés. Rencontré au lendemain d'une formidable cérémonie de clôture, Peter Hook, directeur général de la communication, est... euphorique. "Il faut savoir que notre TO tournera pour les 12 derniers mois, JO inclus, à 76 %, et qu'il a été de 99,5 % pendant 50 jours pour la période des Jeux olympiques." En 1998, le TO moyen était de 58 %. A l'occasion des Jeux, 35 000 chambres d'hôtels étaient disponibles à Sydney, dont près de 4 000 construites pour l'occasion. Par ailleurs, Novotel et Ibis sont construits dans le site même du parc olympique, une 'première' dans l'histoire des Jeux. "Nous n'avons pas pu honorer toutes les demandes et nous aurions pu remplir au moins deux fois les hôtels de Homebush Bay et de Darling Harbour (Novotel, Ibis et Grand Mercure). Mais, dans la mesure où les grands groupes hôteliers avaient passé un contrat avec le Socog (le Comité d'organisation qui gérait l'attribution des chambres aux différentes personnes accréditées), nos établissements de Canberra, Brisbane et Melbourne étaient également concernés", ajoute Peter Hook.
A l'occasion des Jeux, et c'est de bonne guerre, les prix ont été revus à la hausse... ce qui a parfois pu décourager quelques postulants au voyage. Le système ? "Le prix moyen de la chambre au 30 juin 1998 a été multiplié par 1,7 et l'on a ajouté le taux d'inflation de 1,8 % et la GST, c'est-à-dire la TVA australienne, de 10 % en vigueur depuis le 1er juillet 2000. En fait, cela équivaut à un prix double de celui de 1998. Par contre, les hôtels indépendants qui n'avaient pas passé d'accord avec le Socog pouvaient appliquer les prix qu'ils souhaitaient. Si les tarifs ont pu paraître élevés, ils sont restés compétitifs par rapport au tarif au niveau international, à New York par exemple... et, en raison d'un taux de change avantageux, ils étaient très abordables pour les touristes américains et anglais", explique Peter Hook.

L'Australie, un lieu privilégié
Les Jeux olympiques certes, mais à l'avenir, que va apporter cet afflux de touristes à l'hôtellerie australienne ? "Si l'impact des JO a été direct sur notre chiffre d'affaires, il l'était aussi sur l'image de marque de notre groupe. Nous nous sommes attachés à exploiter la médiatisation de Sydney pour démontrer que l'Australie était un lieu privilégié pour faire des affaires : cela devrait entraîner des retombées à long terme pour Accor... mais il n'est pas impossible que les indépendants aient quelques petites difficultés à faire face à l'inévitable baisse de TO après les Jeux. En fait les hôteliers comptent sur les nombreux salons, conférences et manifestations diverses qui auront lieu à Sydney. En octobre, outre les Jeux paralympiques (une compétition identique aux Jeux olympiques, mais réservée aux athlètes handisports), trois conférences importantes sont programmées au Convention Center. A Homebush Bay (le site olympique avec, en particulier, le stade le plus grand du monde avec ses 110 000 places mais aussi le stade nautique, le Dôme et le Superdôme), un parc industriel est en train de se terminer. Un grand nombre d'industries s'installent dans cette zone qui va devenir dans les prochaines années la zone industrielle de référence. Pour l'hôtellerie, les perspectives sont de 70 % de TO pour l'année à venir. C'est bien car il y a beaucoup d'hôtels sur Sydney et la concurrence reste importante. En règle générale, en raison de l'augmentation constante du nombre de touristes, des voyages d'affaires, de la reprise du marché asiatique, du maintien élevé du taux du dollar américain, et de la très bonne conjoncture économique australienne, je suis persuadé que l'influence des JO sera à long terme favorable pour le groupe Accor", conclut Peter Hook.
(1) Le groupe Accor a annoncé le 1er octobre l'ouverture de son centième établissement en Australie, représentant 20 000 chambres. On en compte 3 500 à Sydney à travers 20 hôtels sous les enseignes Novotel, Mercure, Ibis et Formule 1. Concurrent direct d'Accor, le groupe Bass (essentiellement Holiday Inn et Intercontinental) exploite 33 établissements en Australie.


Inauguré officiellement le 28 février 2000, le complexe hôtelier du site olympique de Homebush Bay (19 étages, 327 chambres) avec un Novotel, un Ibis et un centre des congrès (4 salles de 400 m2).


A Darling Harbour, autre site olympique, on note la présence des hôtels Novotel, Ibis et Grand Mercure... Marie-José Pérec, avant son départ précipité, séjournait dans l'un des hôtels du groupe Accor. 

Pas 'd'affaire Pérec'On le sait, Marie-José Pérec, double championne olympique à Atlanta en 1996 (200 et 400 m) et 'héroïne' d'une campagne de promotion du groupe Accor, a quitté Sydney sans défendre son titre du 400 m face à l'Australienne Cathy Freeman. Sa fuite précipitée - et préméditée comme on le lira ensuite - n'a pas eu l'air de plaire à la presse locale qui a stigmatisé cette attitude de 'Mademoiselle la chicken' (au cas particulier, la poule mouillée). La Française se plaignait de menaces, en particulier dans son hôtel où un inconnu aurait tenté de forcer la porte de sa chambre, justifiant son départ.
La version est formellement démentie par Accor : rien dans les enregistrements faits à l'hôtel ne permettent d'accréditer une telle thèse. Au contraire, les vidéos montrent que le jour de son départ, Marie-José Pérec avait déposé dans l'après-midi ses bagages dans la voiture, avant de mettre le cap sur l'aéroport en début de soirée. Explications de Peter Hook : "En contrepartie de son nom comme support publicitaire, elle était logée au Grand Mercure de Darling Harbour tous frais payés, sauf minibar et téléphone qu'elle n'a d'ailleurs toujours pas réglés. Elle devait fournir à Sydney trois conférences de presse qui n'ont jamais eu lieu. Nous n'avons appris son départ que le soir à minuit par un communiqué du Comité national olympique et sportif français. Elle est partie sans prévenir, sans rendre sa clef, et donc sans régler ses frais secondaires. Il n'y a absolument aucune preuve d'agression au sein de notre établissement : il y a des caméras partout et l'accès à chaque étage ne se fait que par carte magnétique. Nous avons prévenu la police qui a constaté qu'il n'y avait aucun fondement à ses propos."
Ce départ peut-il être une contre-publicité pour la notoriété du groupe ? "En fait non, plutôt de la bonne publicité car le public a pu constater que l'hôtel était très sécurisé. Les médias ont été plutôt désolés pour nous et le CNOSF a tout à fait compris la situation et nous a soutenus", dit Peter Hook.


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L'HÔTELLERIE n° 2688 Hebdo 19 Octobre  2000


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