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Ma Bourgogne

Louis Prin tire sa révérence

Après 40 ans passés à faire découvrir de bons vins à prix sages, issus principalement des terroirs bourguignons et du Beaujolais, Louis Prin vient de quitter les rênes de Ma Bourgogne à Paris. Hommage amical

 
Les anciens de Ma Bourgogne ont offert à Louis Prin une bouteille de 1928,
son année de naissance.

Ma Bourgogne, boulevard Haussmann, fait partie des institutions parisien-nes. C'est un des plus anciens bars à vins de la capitale, mais aussi le siège de nombreuses associations comme l'Académie Rabelais, la coupe du Meilleur Pot, les Francs Mâchons de Lyon ou les Compagnons du Beaujolais. Créée en 1958 par un Bourguignon (d'où son nom), l'affaire a été rachetée par Louis Prin en 1961. Ancien caviste, puis gérant pendant huit ans d'un bistrot de Levallois-Perret, Louis Prin aime et connaît le vin. Ma Bourgogne évoque un des plus beaux terroirs de France. Très vite, le nouveau patron part à la recherche de bonnes bouteilles mais à prix sages. Au début des années 60, les restaurants vendent de belles bouteilles et les prix sont en conséquence. Au comptoir, on trouve des vins de table ou de soif... La démarche bistrot à vins, avec des vins de propriétés, goûtés, sélectionnés par le patron en personne, est alors novatrice. Louis Prin, qui est amateur de vins légers, fruités, conviviaux, se tourne aussi vers le Beaujolais. Autre challenge. A Paris, "on est Bordeaux" et "parfois Touraine". "A l'époque, les vins du Beaujolais étaient complètement méconnus. Mais j'y croyais. J'avais la passion du vin... Et puis, quand on vend ce qu'on aime, tout devient plus facile. J'ai toujours conseillé des vins que j'appréciais. J'étais de bonne foi et les gens m'ont suivi." En 1971, l'établissement passe à la vitesse supérieure. Louis Prin agrandit Ma Bourgogne. Une salle de restaurant est ouverte en sous-sol, tout de pierres et de bois. La personnalité du patron, homme franc, avenant, bon vivant sans excès, et le plaisir du vin forgent la réputation du lieu. La clientèle ? Elle provient des banques, des sociétés alentour. Le niveau est élevé. Louis Prin garde la tête sur les épaules. L'addition reste honnête. L'esprit bistrot à vins est né.

Dans les chais, puis à l'aveugle
Les vins proposés sont d'abord dégustés en région. "On part à trois ou quatre amis, qui tiennent tous des bars à vins. On a une liste de propriétaires, mais on fait en fonction de ce qui nous plaît. On choisit ce qui nous paraît être le meilleur. On ramène des échantillons puis on les déguste à nouveau chez nous mais à l'aveugle. Et c'est seulement ensuite qu'on arrête la sélection." Louis Prin parle encore au présent. Officiellement, celui-ci a tiré sa révérence le 1er septembre dernier. Robert Grattepanche (propriétaire de Baumann et Rech) est le nouveau maître d'œuvre à bord de Ma Bourgogne. Que les aficionados se rassurent, la passation de pouvoir a lieu en douceur.
En outre, Robert Grattepanche souhaite que Louis Prin suive de près les sélections de vins.
Mi-septembre, plus de 200 personnes ont investi l'adresse.
40 ans passés dans le même établissement, ça se fête ! Tout le personnel était au rendez-vous, y compris les anciens, une bouteille en main : un château Poujeaux (Moulis) de 1928. Un grand millésime. L'année de naissance de Louis Prin.
Sy. S.


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L'HÔTELLERIE n° 2686 Hebdo 05 Octobre 2000


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