L'Auberge des Templiers à Vence
A la tête de l'Auberge des Templiers depuis deux ans, Stéphan Demichelis voit ses efforts récompensés. Fin septembre 2000, le chiffre d'affaires devrait atteindre 3,5 MF.
A 32 ans, Stéphan Demichelis
ne manque ni de projets, ni de courage. Lorsqu'il rachète son restaurant à Vence, le
chiffre d'affaires est de 500 000 F. Après deux ans d'exercice, il est de 3 MF. Mais ce
résultat n'a été obtenu que grâce à du travail et du culot. Après avoir acquis le
fonds pour 500 000 F en autofinancement, le couple Demichelis a accepté de s'endetter
pour 700 000 F de travaux sur prêt PBE (Prêt bonifié aux entreprises), dès sa
deuxième année d'exercice, et vient finalement d'acheter les murs pour 400 000 F.
L'établissement change radicalement de ce qu'il a été. Une véranda a été créée de
toutes pièces, le bar-salon et une salle à manger sont agrémentés de toiles et de
sculptures d'artistes de Vence... "C'est mon père, médecin et maire de la ville,
qui nous a aidés à la plonge pour la soirée d'inauguration où nous avions convié 300
personnes." Aidé et soutenu, Stéphan est aussi fort de ses premières
expériences de création.
Parallèlement à une carrière de chef sous les meilleures enseignes internationales, il
s'est déjà frotté à la gestion avec le lancement d'un restaurant pour milliardaires à
Toronto. Dès la première saison bouclée, c'est d'ailleurs le bouche à oreille qui
remplit les salles de l'Auberge des Templiers avec un ticket d'environ 350 F, boissons
comprises. "Nous avons senti la saisonnalité pendant les deux premiers hivers,
mais pas au point de douter, déclare Stéphan. D'emblée, nous nous sommes
refusés à employer des CDD." L'Auberge des Templiers réalise son premier
bénéfice au bout de 3 mois. "Je n'étais pas inquiet, mais je savais à quel
point il est capital d'analyser un premier exercice avec soin. Cela nous a permis ensuite
de foncer en s'engageant plus sérieusement." Stéphan en a profité pour tester
trois menus à 125, 150 et 195 F. "Les deux premiers prix n'intéressaient que 5 %
des clients. Je me suis aperçu qu'ils aimaient vraiment se faire plaisir lorsqu'ils
prenaient l'option menu, alors j'ai monté le menu saveur à 205 F, créé un menu
tradition à 250 F et un troisième, le menu homard, à 325 F. Une originalité qui
correspondait à une demande constatée à la carte."
Encore de gros investissements à court terme
L'auberge fonctionne avec 60 % de clients locaux et un effectif de 14 salariés, dont 6 en
cuisine, 6 en salle et 2 à l'entretien. Elle a une capacité de 60 places en intérieur
(dont 20 sous la véranda), 40 en extérieur, et réalise une moyenne de 70 couverts en
hiver comme en été. Stéphan a tâtonné également en termes de fermeture pour arriver
à un compromis satisfaisant : pas de déjeuner les lundis, mardis, mercredis en juillet,
août et septembre inclus, et fermeture unique le lundi, en dehors de l'été. "Pour
la cave, on a commencé par une sélection de trois crus par région, explique Elena,
la femme de Stéphan, et l'on arrive à une centaine aujourd'hui, car la demande est
là. Nous continuons à grossir la cave, tout doucement, mais avec des valeurs
sûres." Ils envisagent aussi la réfection de la façade extérieure du
bâtiment et l'achat du parking, déjà aménagé par le couple pour 50 000 F de
nivellement, goudronnage, pose de plots et de chaînes de protection. "Nous y
avons été autorisés par la mairie et la DDE, mais un voisin ne supporte pas. Après des
mois de patience, nous sommes parfois contraints de faire intervenir la police. Nous avons
besoin de ces cinq places pour notre clientèle. Il n'est pas possible de se donner du mal
d'un côté et de se laisser faire de l'autre."
Les époux Demichelis, Stéphan et Elena, envisagent la
réfection de
la façade extérieure de l'auberge et l'achat d'un parking.
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L'HÔTELLERIE n° 2683 Hebdo 14 Septembre 2000