Des piscines en plein ciel
Faire quelques longueurs sur le toit d'un hôtel, c'est chose courante à Nice où l'on ne recense pas moins de douze bassins. 50 % sont réellement en terrasse, plus de 40 % en jardin, et moins de 10 % en intérieur. Un plus évident en termes de chiffre d'affaires.
Se baigner au sommet d'un hôtel quand on a la mer à ses pieds, est-ce bien raisonnable ? Oui, si l'on en croit la clientèle qui s'ébat dans (et autour !) des piscines hôtelières de Nice. Considérées comme des oasis de tranquillité, loin du tumulte des plages, ces piscines génèrent un surplus d'activité important pour les établissements, notamment le Méridien 4 étoiles avec ses bassins au 9e étage, qui longent la Promenade des Anglais, et offrent aussi une magnifique vue panoramique. "Nous avons fait une étude par rapport à la concurrence pour essayer de proposer des prestations qui correspondent aux attentes de nos clients. Sur les plages, les restaurants pratiquent souvent des tarifs prohibitifs par rapport au confort qu'ils proposent. Nous avons donc décidé d'investir en changeant tout le mobilier plastique et en proposant un service de restauration spécifique à la piscine, avec des plats soignés comme un loup grillé à 120 francs", explique Eric Baby, chef cuisinier. Le Méridien estime que, sans sa piscine, le chiffre d'affaires en restauration le midi serait inférieur de moitié. Certains hôteliers préfèrent réserver l'attrait de leur piscine à la clientèle de leur restaurant en place. Plus rarement, ils en font un privilège réservé à la clientèle de l'hôtel en fermant l'accès à tout amateur extérieur, même pour un repas. Ce sont les 4 et 3 étoiles qui se partagent cette niche. Les dimensions des bassins sont quasiment toujours les mêmes. Ils n'excèdent pas 15 mètres de long pour 6 de large. C'est la piscine du Splendid, 3 étoiles, ancrée au 8e étage de l'avenue la plus résidentielle du centre, qui existe depuis le plus longtemps. Quant à la plus prestigieuse, c'est celle du Palais Maeterlink 4 étoiles. Sans être placée sur le toit, elle occupe une corniche au fond de la résidence, à même les rochers surplombant la mer. La plus somptueuse, certes, mais aussi la plus onéreuse à 250 F la journée, avec chaise-transat et matelas et, à disposition, une carte snack aux tarifs également en deçà des autres propositions de la catégorie. En termes de prestige, l'hôtel La Pérouse, 4 étoiles, tire bien aussi son épingle du jeu. Sa piscine domine l'ensemble de la Baie des Anges, mais est réservée aux clients de l'hôtel.
Un fort pourcentage de Niçois
C'est sûrement le Méridien qui séduit le plus à 120 F la journée et 80 F la demi-journée, hors repas. "Nous avons une clientèle composée d'un fort pourcentage de Niçois, essentiellement des commerçants et de professions libérales, s'accordent à dire Serge Briqué du Méridien et Jean-Claude Cuncu de l'Elysée Palace, soit entre 30 et 50 % de la clientèle." Pour 118 F, l'Elysée Palace propose une formule composée d'une entrée, d'un plat et d'un café, et, bien entendu, l'accès libre à la piscine. Sans déjeuner, le tarif y est fixé à 150 F pour la journée et 75 F pour la demi-journée. De son côté, le Radisson a concocté une formule à 150 F incluant non seulement matelas, serviette et parasol, mais aussi salade niçoise et boisson.
Implantées en plein centre-ville, il existe aussi toute une série de possibilités en 3 étoiles, avec le Mercure Nice-centre et son tarif imbattable de 40 F la journée (avec possibilité de restauration, comme presque partout), et aussi avec le Sofitel et le Novotel qui se font face sur le parvis du palais des expositions. Ces derniers offrent un regard assez inattendu sur les toits et l'architecture niçoise ancienne, mais qui, comme celle du Nice-Rivoli, 3 étoiles, (piscine en intérieur), ne sont accessibles qu'à la clientèle de l'hôtel. Enfin, viennent les bassins en jardin du Windsors 3 étoiles - en plein centre-ville aussi - et du Costa Bella, 3 étoiles, sur les premières hauteurs de la ville. Au Costa Bella, par exemple, le bain n'est autorisé que si l'on déjeune. En revanche, du menu à 110 F aux pâtes et aux salades à 60 F, tout y est honnête.
Ces piscines génèrent un surplus d'activité important pour les établissements.
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L'HÔTELLERIE n° 2672 Hebdo 29 Juin 2000
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