Le pont du Gard
Le groupe, spécialisé dans la restauration autoroutière et de gares, a remporté le marché et ouvert son restaurant le 22 juillet dernier, au pied du célèbre aqueduc romain.
Avec plus d'un million de
visiteurs par an, l'aqueduc romain du pont du Gard est un important lieu de visite sur la
route des vacances, entre le Languedoc-Roussillon et la Provence. Un lieu si prisé des
touristes que la chambre de commerce et d'industrie de Nîmes, associée au conseil
général du Gard, a décidé de transformer l'ensemble de son environnement. Les parkings
ne sont plus visibles du pont, les petits commerces saisonniers agglutinés sur la rive
droite ont disparu, et seuls deux longs bâtiments "fondus" dans le décor
accueillent les touristes avec quelques commerces et des salles obscures où sont
proposés différents films ou montages audiovisuels.
L'ensemble, encore incomplet, a été inauguré à la mi-juillet, quelques jours avant
l'ouverture du restaurant Les Terrasses, le seul point de restauration classique à
l'intérieur même de la zone gérée par le concessionnaire du site. Le dernier élément
d'un ensemble qui compte deux sandwicheries de type Pain à la Ligne, un A Café et un
comptoir-rôtisserie. Le tout étant géré par le groupe Autogrill-Côté France.
Pas de regroupement de professionnels locaux
"Lorsque nous avons lancé l'appel d'offres, explique Jean-Thierry Lazare,
responsable du service actions collectives à la CCI de Nîmes, nous recherchions un
interlocuteur unique qui pouvait être une société comme Autogrill mais aussi un
groupement de professionnels locaux. Malheureusement, parmi les six offres présentées en
commission, nous n'avons pas trouvé de dossier réunissant des partenaires gardois
désireux d'investir ensemble dans un tel projet. C'est donc Autogrill-Côté France qui a
été retenu essentiellement par rapport à son expérience."
Une convention d'occupation du domaine public d'une durée de dix ans a donc été signée
avec ce spécialiste de la restauration autoroutière et de gares. Elle lui garantit
notamment l'exclusivité de la restauration rapide ou classique sur place. Les autres
professionnels - ils étaient cinq sur le site avant le lancement du projet - ont quant à
eux été invités à quitter les lieux moyennant une indemnisation correcte déterminée
par le tribunal de commerce.
Un investissement de 9 MF et 65 employés en saison
Le bâtiment qui accueillait l'Hôtel du Pont du Gard a cependant été préservé et
c'est là que Philippe Duchamp Vignal a accueilli les premiers clients des Terrasses, le
22 juillet.
Le directeur a profité de son vécu professionnel pour prendre le train en route. Ancien
du groupe Accor, il a notamment travaillé sur l'ensemble du projet restauration du musée
du Louvre avant de s'orienter vers la province.
Après avoir postulé auprès de la CCI, son dossier est remonté chez Autogrill, qui a
décidé d'en faire son responsable local. "L'ensemble de l'opération représente
un investissement de 9 MF et pour notre première saison nous comptons 65 salariés tous
issus de la région du pont du Gard. Ce nouveau développement d'Autogrill s'ajoute
logiquement aux autoroutes et aux gares puisqu'on se retrouve dans une importante zone de
trafic. Mais il est certain que nous y gagnons aussi une nouvelle image."
Une image très discrète car désormais il n'est plus question de polluer l'espace visuel
par de grands panneaux ou des enseignes colorées. La vedette, c'est le pont et rien
d'autre. Et tant pis si la signalétique peinte au sol est tout sauf pratique, il faut
faire avec.
"Mais en été, avec Les terrasses, on nous remarquera facilement", avoue
Philippe Duchamp Vignal. Par temps frais, ce sera sans doute autre chose...
Hors saison, le responsable pense surtout à s'organiser pour accueillir une clientèle
nombreuse chaque week-end. Car le restaurant n'offre que 60 couverts à l'intérieur. Mais
il a des idées. Pour créer une zone où recevoir des groupes, proposer des menus qui, à
l'inverse des assiettes froides ou chaudes de l'été avalées presque sur le pouce,
donneront envie de venir partager un déjeuner familial dans un décor superbe, et surtout
être vu un peu plus.
En attendant, son premier bilan est conforme aux estimations. Le ticket moyen du
restaurant dépasse les 110 F, celui de la rôtisserie atteint 68 F et la sandwicherie 39
F. Des chiffres qui lui serviront de repère dans un an pour suivre l'évolution d'un
marché appelé à se développer. Le concessionnaire fixe en effet à 1,5 million le
nombre de visiteurs à court terme.
J. Bernard
Philippe Duchamps Vignal (à droite) devant Les Terrasses.
| Une charte plutôt boudée A l'origine de la charte Bon séjour autour du pont du Gard, les responsables de la CCI de Nîmes et leurs différents partenaires n'ont pas réussi, dans un premier temps, à réunir de nombreux professionnels de l'hôtellerie et de la restauration. Cette charte qui évoque, dans les grandes lignes, la volonté d'améliorer l'accueil, le confort, la compréhension et la réponse aux souhaits des clients n'a réuni les suffrages que de cinq exploitants dans une zone qui s'étend dans un triangle compris entre Nîmes, Remoulins et Uzès. Les propriétaires de chambres d'hôte, centres de vacances et campings ont par contre plus largement répondu à cet appel, et ainsi profité des efforts de communication réalisés pour les faire connaître. |
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L'HÔTELLERIE n° 2681 Hebdo 31 Août 2000
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