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A la loupe
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Le Grandgousier à Muret

Vive les vacances !

François et Katia Mahé, 28 ans chacun, ont pris les commandes de leur premier établissement
Le Grandgousier en juillet 1999
. Parce qu'ils pensent que parvenir à concilier vie privée et activité professionnelle est un gage de longévité, ils ont "investi" dans un poste d'assistant de direction. La recette s'avère excellente pour les affaires et le moral. Conseils aux jeunes qui veulent se lancer...

Planté au milieu d'un parc, Le Grandgousier est une belle bâtisse de style landais. François et Katia Mahé ont eu un coup de cœur pour ce Logis de France de 24 chambres, avec un restaurant de 120 couverts. Ils n'ont pas craint de vivre quasiment en autarcie dans ce petit village de 600 habitants, à trois quarts d'heure de Bordeaux, car ils ne sont pas venus seuls. Ils ont emporté dans leurs "bagages" Philippe Brénugat et son épouse, plus qu'un couple d'amis rencontrés durant leurs études, puisque Philippe est également leur assistant de direction. "Grâce à lui, nous pouvons prendre un jour de repos par semaine et partir en vacances avec notre petite fille Emilie", observe François. Ce qui pourrait passer pour de la légèreté est en fait une grande preuve de sagesse. François, petit-fils d'hôteliers bretons, dont les parents tenaient un snack-glacier saisonnier en bord de mer, a pu découvrir dès son plus âge les travers du métier. Tout naturellement il opte pour le lycée technique hôtelier de Saint-Nazaire, jusqu'au bac pro restauration. Il fait ses premières armes au restaurant le Poisson d'Or à Lorient pour apprendre "les bases du métier", puis à l'hôtel Club Aladin à Cauterets où il a l'opportunité de mettre en place l'ouverture de cette résidence hôtelière avec beaucoup de "rigueur au niveau des réservations, du marketing". Chacune des gérances exploitées par la suite est un succès. "La gérance est une super facilité quand on n'a pas trop d'argent. C'est aussi un bon moyen de tester ses capacités et de voir si l'on peut travailler en couple, pense François. On doit toutefois éviter certains pièges. La plupart des propriétaires ne songent qu'à engranger un loyer et en oublient leurs promesses, concernant les travaux par exemple. On hésite à faire établir l'état des lieux à notre arrivée par un huissier. C'est une erreur. Toute promesse doit être consignée par écrit."

Le Grandgousier
Faute précisément de n'avoir pu acheter leur dernier hôtel en gérance comme le leur avaient promis les propriétaires, Katia et François ont dû chercher ailleurs. La chance leur a souri : "Nous avons visité le Grandgousier le 20 avril 1999, le 28 nous signions le compromis de vente. Le 1er juillet nous démarrions sur les chapeaux de roues." L'établissement correspond à leur budget : 1 million de francs pour l'achat du fonds et promesse d'achat (écrite) des murs deux ans plus tard. Avec un apport personnel de 30 %, "ce qu'il faut pour que ça tienne la route", et les conseils de leur expert-comptable (un cabinet extérieur), l'affaire est rondement menée. Les aides sont obtenues rapidement avec le soutien de la chambre de commerce : aide à la création d'entreprise, prêt à taux zéro, dotation jeunes ruraux, réduction sur les frais d'enregistrement, frais notariés.
Ouvert toute l'année, 7 jours /7, Le Grandgousier vit au rythme du trafic sur l'A 63, (50 % du CA est réalisé l'été, surtout avec le passage d'étrangers) et attire le reste de l'année la clientèle de proximité, de VRP, et d'affaires (deux salles de séminaires ont été créées). Misant sur la qualité de l'accueil, un excellent rapport qualité/prix (menus à base de produits du terroir entre 89 et 140 F, chambres entre 250 et 270 F, étape VRP à 295 F) et l'organisation de repas à la demande, l'établissement n'a pas eu besoin de faire de la publicité. Le premier bilan, de juillet à décembre, a dégagé un bénéfice avant impôt de 400 000 F. Et le premier trimestre 2000 est 45 % au-dessus des prévisions. "L'enseigne Logis de France a un impact énorme, reconnaît François, d'autant plus que nous sommes classés Logis Famille."
François, Katia et Philippe assurent la direction à tour de rôle, manageant une équipe restreinte (un cuisinier, un plongeur et une serveuse plus quelques stagiaires). Et se montrent polyvalents. François appréciant même de se retrouver derrière les fourneaux lorsque le cuisinier est en vacances. Le trio est à l'unisson.

Une grande complicité
"Nous avons la même façon de travailler et la même passion du métier. Mais ce qui paraît aussi important, c'est notre complémentarité : Philippe est très physionomiste et son relationnel est si bon que d'anciens clients n'hésitent pas à faire des centaines de kilomètres pour venir le voir." De son côté Katia apprécie "une complicité qui se passe de mots. En salle, d'un simple coup d'œil, on sait exactement ce que l'on doit faire. Et quand nous partons, nous pouvons lui laisser les clés du coffre en toute sérénité".
Et François de conclure : "Notre cas n'est pas exceptionnel, et quand je vois les avantages de notre situation, je ne peux dire qu'une chose : n'hésitez pas, faites confiance aux jeunes !"
B. Ducasse

En dates
1986
Etudes au lycée technique hôtelier de Saint-Nazaire (CAP, BEP service/
restauration, bac pro restauration)

1990
Hôtel Club Aladin à Cauterets : réceptionniste, mise en place de la résidence hôtelière, responsable des réservations

1994-1997
Gérant de l'hôtel-bar-restaurant Les Cimes, à Estarvielle (65)

1997-1999
Gérant de l'hôtel
La Terrasse Fleurie à Saint-Lary-Soulan (65)

28 avril 1999
Signature du compromis de vente pour Le Grandgousier à Muret dans les Landes

1er juillet 1999
Démarrage au Grandgousier

 
Philippe Brénugat (à gauche), François et Katia Mahé, propriétaires et exploitants (à droite).
"Sans confiance, point de salut."


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L'HÔTELLERIE n° 2679 Hebdo 17 Août 2000


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