Yonne
Marc et Nelly Mirmont ont voulu faire de l'Etang un bar-restaurant hors du commun, où jeunes et plus âgés se retrouvent autour de diverses activités... et d'un étang aménagé.
Difficile de ne pas remarquer
le bar-restaurant L'Etang lorsque l'on passe du côté du quartier des Brichères à
Auxerre. Derrière le bâtiment neuf s'étend un terrain de plus d'un hectare de pré avec
étang, jeu de boules et, l'été, tables et parasols. "Un vrai goût de campagne
à cinq minutes du centre-ville", s'enorgueillit Marc Mirmont, qui a monté
l'affaire avec sa femme Nelly voici désormais deux ans. Mais l'originalité de L'Etang ne
s'arrête pas là puisqu'il s'affiche aussi comme un Web-bar, un karaoké-bar... "Le
concept s'est construit petit à petit, presque par hasard. Lorsqu'on a acheté le terrain
en friche, on n'avait pas d'idée précise. Le sol de glaise s'y prêtant bien, on a
décidé de bâtir un étang, puis a commencé à germer l'idée de bistrot, en tablant
sur la présence proche du lycée Fournier et de mon expérience de plusieurs années dans
l'hôtellerie."
Marc et Nelly concevaient alors leur bar, où l'on ne sert pas d'alcool en dehors des
repas, comme la future annexe du lycée. Mais ils ont dû rapidement répondre à d'autres
demandes. "Des employés des entreprises environnantes, essentiellement les
administrations, souhaitaient déjeuner ici." L'Etang devient alors snack, puis
restaurant d'une capacité de quarante places assises. "J'ai dû me mettre plus
activement à la cuisine pour pouvoir servir des produits frais, précise Nelly
Mirmont. Je propose un menu différent tous les jours au prix de 64 francs comprenant
une entrée, un plat, un dessert et une boisson, plus une carte-snack."
L'ambiance est familiale, sympathique, à l'image des enseignes bourguignonnes. "Il
arrive que des clients nous donnent la recette de ce qu'ils veulent manger le lendemain",
s'amuse Nelly, qui n'hésite pas, quand c'est possible, à répondre à la demande.
Karaoké et initiation informatique
Cette nouvelle émulation n'a pas fait oublier le projet initial : on peut pêcher des
truites toute l'année dans l'étang de 35 m sur 100 m pour 65 F la demi-journée et 110 F
la journée. "Il n'y a pas de limite pour les dates de pêche puisqu'il s'agit de
poissons d'élevage. Pourtant, les gens hésitent à venir en dehors de ces périodes.
C'est dommage, d'autant plus qu'on a la chance d'avoir du blackbass dans l'étang, un
poisson noble qui n'aurait pas dû normalement se reproduire dans ces conditions."
Et pour encore mieux marquer leur différence, Marc et Nelly Mirmont n'ont pas hésité à
mélanger les genres. Ils organisent régulièrement des soirées karaoké au prix de 70 F
par personne avec le buffet pris en commun. Dernière initiative : le concept Web-café.
"Une activité pas obligatoirement rentable", reconnaît Marc, passionné
d'informatique. "On a débuté en début d'année avec cinq ordinateurs et depuis,
nous sommes passés à trois pour pouvoir gagner de la place et installer des tables".
Ce n'est pas tellement la clientèle des lycées qui a le plus mordu. "Plutôt des
jeunes qui sortent d'études supérieures et qui cherchent du boulot, et les plus âgés,
curieux de découvrir Internet pour 50 F/heure, 30 F/la demi-heure et à la minute au
forfait. Les ordinateurs peuvent aussi être utilisés pour le traitement de texte, pour
30 F de l'heure." Marc organise également des soirées d'initiation informatique
pour 160 F, avec le repas. "Sans minutage, on peut rester plusieurs heures devant
les machines. Tout se fait simplement."
Depuis le printemps et jusqu'à l'automne, L'Etang est ouvert sept jours sur sept. Les
clients peuvent profiter des cinquante places assises de la toute nouvelle pergola qui
donne sur le jardin.
90 % du CA en restauration
"Nous n'étions pas loin de l'équilibre pour 1999. Cette année, nous devrions
récolter les premiers bénéfices. Nous progressons régulièrement et après un
démarrage compliqué les choses s'améliorent." Nelly Mirmont pense notamment
aux tickets-restaurants. "Pendant plusieurs mois, on nous les a refusés malgré
nos demandes répétées. On nous assimilait à une cabane de pêcheurs vendant quelques
boissons... sans venir voir les lieux ou nous demander de compléments d'information. Il a
fallu que le sénateur de l'Yonne vienne manger à l'improviste et se charge ensuite
d'écrire à la commission de Clermont-Ferrand pour que la situation se débloque."
Avec les tickets-restaurants, L'Etang a réussi à fidéliser une clientèle qui vient
manger deux à trois fois par semaine. Fermé le soir sauf le week-end, l'établissement
sert en moyenne une quarantaine de repas à midi. "Aujourd'hui, la restauration
est devenue notre activité principale et représente 90 % de notre CA",
concluent les époux Mirmont.
A L'Etang l'ambiance est familiale, sympathique, à l'image des enseignes
bourguignonnes.
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L'HÔTELLERIE n° 2679 Hebdo 17 Août 2000
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