Gruissan, Aude
La Société Française des Casinos a inauguré Le Phbus, un hôtel de 50 chambres 3 étoiles, pour étoffer sa structure autour de l'établissement de jeux. Des opérations similaires sont en cours de réalisation au Mont-Dore et à La Bourboule.
Vu de l'extérieur, le look
est assez américain. Trois bâtiments sur deux niveaux avec escalier et coursive
extérieurs pour accéder aux chambres. Des chambres qui, elles, sont plus françaises.
Moins d'espaces mais un confort très soigné qui justifie normalement le classement en 3
étoiles. Mais ce qui fait le charme de ce nouvel hôtel inauguré au début du mois à
Gruissan, sur la côte méditerranéenne, à quelques kilomètres de Narbonne, c'est la
décoration. "Elle est volontairement axée autour de six thèmes très
différents. Celui des chalets rappelle les maisons de bois de Gruissan rendues célèbres
par 37,2° le matin. Le casino joue sur un aménagement un peu plus Rococo. Pour
Nautique, Sud et Us et Coutumes, c'est plutôt une affaire de couleurs, tant murales que
textiles, c'est-à-dire pour tout ce qui est rideaux et dessus-de-lit. Enfin Pescatore est
signé François Liguori, un artiste sétois qui travaille le fer forgé",
explique Sophie Verniers, responsable de l'hébergement auprès du Phbus.
Un ensemble qui réunit non seulement cet hôtel flambant neuf mais aussi un casino avec
49 machines à sous et la boule, un restaurant, une discothèque et un bar-pub. Le tout
légèrement à l'écart du centre d'une station qui se développe encore.
Un groupe qui s'étoffe
Une structure dont les origines remontent à 1976, avec la seule discothèque puis un
casino, deux ans plus tard. Un lieu longtemps très animé avant qu'au milieu des années
80, il ne connaisse une nette baisse d'activité.
En 1991, un nouveau groupe d'actionnaires investit dans l'ensemble, et depuis
l'autorisation d'exploiter 49 machines à sous, accordée en 1994, la Société Française
des Casinos (SFC) n'a cessé d'améliorer les lieux. L'ouverture de l'hôtel étant un
épisode de plus mais sans doute pas le dernier. "Car si, comme nous l'espérons,
le niveau d'activité est bon, nous possédons encore assez de terrain pour réaliser une
résidence de tourisme avec 80 appartements", souligne Pascal Pessiot, le
président de la SFC.
Un responsable ambitieux qui explique volontiers les raisons d'un tel investissement (15
MF). "Construire un hôtel est un choix stratégique. L'observation du marché
mondial démontre que, dans l'univers des jeux, un hôtel attire les joueurs. Ce constat,
nous l'avons nous-mêmes réalisé à Agadir où nous avons déjà établi ce type de
synergie." Depuis, la SFC a aussi ouvert un hôtel à Chatelguyon en reprenant un
établissement de 80 chambres et en le remettant au goût du jour. En fait, cette
société va mener ce type d'opération partout où elle possède un casino. A La
Bourboule (46 chambres) et au Mont-Dore (50 chambres) il s'agit à chaque fois de racheter
un établissement vieillissant et d'y investir des fonds pour lui offrir une cure de
jouvence.
"Trop souvent, en effet, nous constatons que l'hôtellerie proposée dans les
lieux où nous sommes présents, n'est pas toute au niveau alors que la clientèle est de
plus en plus exigeante. C'est pour cela aussi que nous nous efforçons de proposer des
chambres à thème afin de prolonger la sortie casino même dans l'hôtel et d'offrir un
peu plus de dépaysement aux joueurs." Mais à Gruissan, à moins de 15 km de
l'autoroute qui relie la France à l'Espagne, Pascal Pessiot a également saisi
l'opportunité de toucher une forte population touristique. "Avec 50 chambres,
nous avons la possibilité d'accueillir des cars. Les premiers contacts avec des
professionnels italiens et espagnols sont, dans ce sens, très bons."
Et puis, hors saison, si l'activité est moindre, la structure même de l'hôtel, qui a
permis l'embauche d'une dizaine de salariés, en trois bâtiments indépendants, offre la
possibilité de la modularité. La preuve que rien n'a été laissé au hasard dans
l'étude préalable. Rien, ni même le fait qu'avec seulement 300 lits, la capacité
hôtelière de Gruissan était jusque-là insuffisante.
J. Bernard
Le groupe SFC en chiffres La Société Française des Casinos est détenue à 50 % par le Groupe Partouche et à 50 % par des actionnaires privés, dont Pascal Pessiot, le p.-d.g. Elle emploie 500 salariés et constitue le 8e groupe français sur le marché des casinos. Son chiffre d'affaires est de 120 MF et elle possède 5 casinos (Agadir, Gruissan, Mont-Dore, Chatelguyon et La Bourboule), 3 hôtels (Agadir, Chatelguyon et Gruissan). A cela s'ajoutent 2 discothèques (Tours et Pontoise) et les Thermes de Chatelguyon. |
Une décoration de chambre sur le thème des chalets de Gruissan.
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L'HÔTELLERIE n° 2676 Hebdo 27 Juillet 2000