Vie professionnelle
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Gare au racisme à l'entrée des discothèques
Ministères et syndicats signent une convention
Lundi 17 juillet, place Beauvau, le ministre de l'Intérieur, Monsieur Jean-Pierre
Chevènement et la secrétaire d'Etat au tourisme, Madame Michelle Demessine, ont signé
avec les présidents de l'Umih et de la CPIH, une convention "visant à
favoriser l'égal accès aux établissements de loisirs et notamment aux
discothèques".
Les discothécaires vont
devoir réviser leur manière d'accueillir les jeunes des quartiers populaires. Fini les
interdictions d'accès évaluées, trop facilement semble-t-il, d'après la couleur de la
peau ou le faciès. Les testings opérés ces derniers mois à l'entrée des discothèques
par les associations antiracismes ont montré qu'il pouvait y avoir, en effet, certains
dérapages. Le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement et la secrétaire d'Etat
au Tourisme, Michelle Demessine, ont décidé de monter au créneau en ouvrant des Codac
(Commissions départementales d'accès à la citoyenneté) spécifiques aux problèmes
rencontrés dans les lieux de loisirs et plus particulièrement avec les discothèques.
Ces commissions vont recevoir les plaintes de tous les jeunes qui estimeront avoir fait
l'objet d'une attitude discriminatoire ou raciste. Le bien-fondé de ces déclarations
sera étudié tous les trois mois. Si les faits s'avèrent exacts et que le contexte donne
tort à l'établissement, des poursuites judiciaires pourront être entamées. "On
ne peut pas faire de distinction entre Auguste et Mohamed dès lors que les jeunes se
conforment aux règles", a très justement rappelé Jean-Pierre Chevènement lors
de la signature de la convention, lundi dernier au ministère de l'Intérieur. En
présence de Michelle Demessine mais également de Marie-Georges Buffet, ministre de la
Jeunesse et des Sports, celui-ci a toutefois insisté sur la démarche préventive que
représentait cette convention. "Nous voulons éviter une spirale" et "rétablir
la communication", a-t-il ajouté. André Daguin, président de l'Umih et Roland
Magne, président de la CPIH, consignataires (quasi obligés !) de cette convention ont
admis la nécessité du dialogue. "Le but, a confirmé Roland Magne, est de
devenir des êtres responsables de part et d'autre." Si le ministre de
l'Intérieur parle effectivement "d'exemplarité" et non de répression,
l'écheveau social, ramené à la réalité du terrain, sera sans doute difficile à
démêler. On demande à un patron de discothèque de veiller à la sécurité de ses
clients... L'univers de la nuit reflète également, à l'heure actuelle, une mouvance
sociale se dirigeant vers la construction de "clans" et de "tribus".
N'oublions pas non plus que les querelles de clochers font aussi partie du paysage. Seule
certitude, la voix de la profession sera représentée lors des commissions trimestrielles
annoncées, au travers d'un responsable local, qu'il soit Umih ou CPIH.
S. Soubes
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L'HÔTELLERIE n° 2675 Hebdo 20 Juillet 2000

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