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Mondialisation, malbouffe et Mc Donald's sur le banc des accusés

Trois questions au franchisé de Millau

"José Bové et la Confédération paysanne se sont trompés de symbole"

Scène peu habituelle le week-end dernier sur les hauteurs de Millau (12). Entouré par une dizaine de cars de police et de CRS, le restaurant McDonald's est désert. Les caisses sont éteintes. Les présentoirs sont vides. Aucune odeur de hamburger. Seule la musique en bruit de fond remplit un peu l'espace. Téléphones portables à l'oreille, les responsables de l'enseigne américaine de fast-food vont et viennent dans ce restaurant aux allures de "magasin modèle". Le procès va débuter au début de l'après-midi. Victime du démontage opéré par la Confédération paysanne, le 12 août dernier, McDonald's et le gérant du restaurant de Millau ont retiré leur plainte et ont décidé de ne pas se porter partie civile au procès. Si officiellement la direction McDonald's France a décidé de ne pas communiquer sur cette affaire, le franchisé de Millau, Marc Dehani, a répondu à nos questions.

L'Hôtellerie : L'enseigne que vous représentez est accusée de favoriser la malbouffe, l'uniformisation des goûts. Quel est votre sentiment ?

Marc Dehani : Nous sommes un symbole de rigueur et de qualité. Nous respectons le plan HACCP et effectuons des analyses pour contrôler l'hygiène toutes les 3 semaines. Notre rigueur n'est pas à remettre en cause. José Bové et la Confédération paysanne ont choisi notre enseigne pour mettre en avant des problèmes qui leur tiennent à cœur. Mais ils se sont trompés de symbole. La malbouffe, c'est le poulet à la dioxine, la vache folle. En ce qui concerne l'uniformisation des goûts, nous sommes sur un créneau constitué du steak et de la pomme de terre. Un steak haché est un steak haché. C'est parce que la qualité est constante que les steaks seront les mêmes partout. De même que le roquefort aura un goût identique en France et en Chine. Nous avons un choix supplémentaire sur le marché de la restauration, et les consommateurs ne sont pas obligés de manger tous les jours ici.

L'H. : Quant aux reproches d'américanisation... ?

M.D. : McDonald's est une enseigne bien implantée dans l'économie locale. Les chefs d'entreprise sont des franchisés qui investissent leurs deniers personnels dans leurs affaires. Je paie ma taxe professionnelle et mes impôts sur Millau, j'emploie du personnel qui habite la ville ou les environs. Je fais travailler des sociétés du coin pour les espaces verts, par exemple, l'entretien des vitrages. Le compte de la société est dans une banque régionale. De plus, les produits vendus sont issus de l'agriculture française et ceci est un exemple d'intégration. 4 500 éleveurs français travaillent pour McDonald's. Nous ne pouvons pas nous approvisionner localement car les quantités seraient insuffisantes. Toute la viande est traitée dans une usine à Orléans.

L'H. : De leur côté, les restaurateurs dénoncent une TVA discriminative à leur encontre. De même qu'ils vous reprochent d'habituer les consommateurs à manger à n'importe quelle heure, un service qu'ils ne peuvent pas fournir, surtout avec la nouvelle loi des 35 heures.

M. D. : Le problème de la TVA est simple. Sur place, elle est de 19,6 % pour tous nos clients qui s'assoient, comme dans les autres restaurants. Elle est de 5,5 % lorsque l'on passe au drive. C'est un faux débat.

La mesure des 35 heures est valable pour tout le monde. J'ai des plages horaires plus larges, mais j'ai aussi des contraintes plus fortes. Notre avantage réside dans le fait que nous proposons un produit rapide à préparer. Le restaurant à thème est un concept à succès que d'autres enseignes savent également très bien exploiter.
L. A.

 
Marc Dehani a été cité comme témoin par le ministère public, tout comme sa femme.

Sandwich merguez contre hamburger


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L'HÔTELLERIE n° 2673 Hebdo6 Juillet 2000


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