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L'événement
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Mondialisation, malbouffe et Mc Donald's sur le banc des accusés

Un menu antimalbouffe

 
"J'ai peur que l'on ne puisse pas résister longtemps", dit Jean Germon, restaurateur à Millau.

Jean Germon, restaurateur et militant

Avec sa cuisine pour toute arme et son enthousiasme, Jean Germon s'est engagé dans la bataille de la qualité et du goût.

Parisien d'origine, Jean Germon est Occitan dans l'âme. Ce week-end, pour soutenir la cause antimalbouffe, l'Auberge Occitane de Millau, rue de la Peyrollerie, y est allée de son menu "antimalbouffe aux saveurs du Causse". Le restaurateur a mis dans l'assiette de ses clients tout son savoir-faire et son enthousiasme pour les produits de sa région. Au programme : apéritif Chantelune à base de gentiane de l'Aveyron, Présent (assortiment de boudin, melsat et friton) ou Salade des Causses, Friboulade (spécialité caussenarde à base de pommes de terre, d'oignons et de thym), Filet de mouton aux cerneaux d'aguessac, roquefort et dessert aux pommes flambées. Le tout pour 100 francs contre 120 francs habituellement, sans l'apéritif. Cette fois-ci, une partie de la recette sera reversée au comité de soutien de José Bové.

La qualité au quotidien
Tombé dans le métier il y a 6 ans, l'ancien photograveur n'a pas attendu Millau et son procès pour défendre les produits de qualité. "Le meilleur cuistot du monde fera de la m... avec un poulet dioxiné. Je me bats pour avoir des produits de qualité que je trouve chez des fournisseurs du Larzac. Ma cuisine n'a pas de truc, pas de secret : je fais de l'aligot, de la friboulade, rien de très compliqué. Je vis tous les jours la cause que défend José Bové", explique le militant dont le travail ne s'arrête pas à la cuisine. "En plus de proposer une bonne nourriture, je dois vendre l'Occitanie, je dois pouvoir expliquer ma région à mes clients. Ma règle n'est pas celle du débit."
Vendredi, 10 heures. La vieille rue de la Peyrollerie, un peu éloignée des festivités et de l'agitation médiatique, est calme. Sous les voûtes de pierres de l'auberge, les 30 couverts sont déjà dressés. Ratafia, Eglantine des Causses, Pastis des Homs trônent sur le bar. Lancé, Jean Germon confie son inquiétude. "J'ai peur que l'on ne puisse résister longtemps. Nos petites structures sont appelées à disparaître. Les effets des 35 heures vont nous obliger à travailler encore plus, tout en nous imposant une réglementation draconienne. Je crains que la malbouffe ait encore de beaux jours devant elle." La veille, le restaurant a fait pourtant le plein. Preuve que les consommateurs ont encore un palais.
L. A.


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L'HÔTELLERIE n° 2673 Hebdo 6 Juillet 2000


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