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Vie professionnelle
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CPIH Aquitaine

Les indépendants se structurent à l'échelon régional

Les mouvements syndicaux continuent. En Aquitaine cette fois,
avec le regroupement des indépendants sur le plan régional.
Bernard Carrère a été élu à la tête de la nouvelle structure.

Il n'est pas facile, voire impossible, de défendre, à l'heure actuelle, d'une seule voix, tous les métiers de l'industrie hôtelière. Preuve en est, récemment encore avec la création de la Fédération professionnelle des restaurateurs indépendants, à l'initiative de quatre grandes associations de cuisiniers. En revanche, l'indépendance, quand elle est synonyme d'isolement ou de claustration professionnelle, s'avère dangereuse. C'est en tout cas ce qui ressort des débats qui saluèrent, il y a quelque temps en Gironde, le regroupement, au sein d'une structure régionale, des CPIH 24, 33 et 64. En prenant forme, la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie d'Aquitaine s'inscrit dans le programme préconisé par le président de la confédération, Roland Magne. C'est-à-dire le ralliement des mêmes métiers et des mêmes intérêts économiques face aux pouvoirs publics.

Coordonner et promouvoir

C'est à l'initiative de Christian Jolibert, hôtelier-restaurateur et président de la Confédération des professionnels indépendants de Gironde, que se sont réunis, fin mai, en périphérie bordelaise, les troupes girondines, mais aussi celles de Gérard Prigent, président de la Dordogne et de Bernard Carrère, président des Pyrénées-Atlantiques. Signataires des statuts qui officialisent désormais la structure, ceux-ci ont évoqué la nécessité de mettre en place un groupement qui permette à la fois d'instituer un interlocuteur à l'échelon de la Région et des pouvoirs publics et la centralisation de certains dossiers, mais aussi une meilleure coordination de la vie syndicale qui devrait, à terme, "déboucher aussi sur la promotion de l'hôtellerie indépendante" (voir ci-contre). Elu à la tête de la CPIH Aquitaine, Bernard Carrère estime que cette démarche "n'est qu'un début. Nous, syndicats d'indépendants, avons un rôle déterminant à jouer. Nous devons absolument ap-prendre à travailler ensemble. C'est urgent et nécessaire car c'est le seul moyen de préserver l'avenir de nos entreprises qui sont, il est important de le souligner, d'abord et surtout des entreprises familiales". Bernard Carrère, professionnel connu et reconnu de Saint-Jean-de-Luz, ancien notaire, reconverti avec bonheur dans l'hôtellerie, a quitté les rangs de l'Umih il y a quelques mois. Interrogé sur sa démission puis sur son adhésion à la confédération, celui-ci précise : "je ne suis malheureusement plus du tout d'accord avec la politique de la rue d'Anjou. Vous savez, on ne peut pas raisonnablement vouloir défendre des intérêts aussi divergents que ceux des chaînes et ceux des indépendants. J'y ai cru mais je me suis rendu à la réalité. Nous ne faisons pas le même métier. Et comme je n'avais pas l'intention de baisser les bras, j'ai rejoint des personnes avec qui j'avais des valeurs communes."

S. Soubes

CPIH Aquitaine : 27, rue Père Louis

de Jabrun - 33000 Bordeaux

Tél. : 05 56 44 17 09.

Questions à

Christian Jolibert président de la CPIH 33

L'Hôtellerie : Quels sont, selon vous, les principaux atouts de cette nouvelle structure syndicale régionale ?

Christian Jolibert : Il ne fait aucun doute que cette structure régionale va nous donner plus de poids, en particulier vis-à-vis des instances politiques comme le conseil régional.

Malgré nos 300 adhérents, on s'aperçoit que nous ne sommes pas entendus. Il s'agit désormais d'acquérir une reconnaissance, de montrer qu'il y a des indépendants dans l'hôtellerie. Nous avons des choses à dire, nous devons faire entendre notre voix.

L'H. : Il est vrai qu'en Gironde vous êtes assez discret, contrairement à d'autres...

C. J. : C'est vrai que nous ne sommes pas très forts pour médiatiser nos actions au niveau local. Nous ne sommes pas du style à nous enchaîner à des barrières pour qu'on parle de nous. On ne va pas chercher à se faire photographier chaque fois que nous rendons service à nos adhérents. Notre travail au quotidien est un travail de proximité. Nos adhérents savent que dès qu'ils ont un problème, nous sommes là pour les soutenir jusqu'au bout. Notre objectif est de les fidéliser en répondant à leurs besoins, en étant efficace, en leur assurant une écoute permanente. Cela dit, peut-être devrions-nous songer à médiatiser nos actions.

L'H. : A une époque où les difficultés d'embauche sont croissantes, êtes-vous tenté par la création d'un groupement d'employeurs ?

C. J. : Notre syndicat n'a pas pour vocation de se substituer à l'ANPE. Néanmoins, la dizaine de CV que nous recevons tous les mois ne dort pas dans nos tiroirs. Ils sont renvoyés aux adhérents susceptibles d'être intéressés. Mais notre démarche est informelle, elle joue sur le relationnel uniquement. Personnellement, je ne crois pas aux groupements d'employeurs car leur mode de fonctionnement est lourd. Les gens s'imaginent, parce que leur cuisinier est tombé malade, que l'on va pouvoir les dépanner dans l'heure. Ils se trompent.

L'H. : Quels sont les objectifs de la CPIH Aquitaine ?

C. J. : Nous voulons motiver les indépendants, en particulier dans les départements qui n'ont pas de structure syndicale propre comme le Lot-et-Garonne et les Landes. L'objectif est de les aider à se structurer d'ici à la fin de l'année. D'autre part, nous allons initier des actions communes au niveau régional. Jusqu'ici, chacun travaillait de son côté. Je dois avouer que j'ai fait la connaissance des responsables syndicaux des Pyrénées-Atlantiques et de la Dordogne seulement lors de la signature des statuts de notre structure régionale, le 29 mai dernier...

Des professionnels convaincus par la nécessité de travailler ensemble sur certains dossiers.

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L'HÔTELLERIE n° 2672 Hebdo 29 Juin 2000