Strasbourg
L'incendie s'est déclaré dans la nuit du 7 juin, plus d'une heure après que les derniers employés aient quitté les lieux. D'origine accidentelle, selon les premiers éléments de l'enquête, le sinistre n'a laissé aucune chance aux quelque 500 places assises, aux cuisines et aux remarquables fresques qui tapissaient les murs pour le plus grand bonheur visuel des clients. Sans constituer la table la plus renommée de Strasbourg, la brasserie A L'ancienne Douane était devenue une institution en raison de son cadre - la façade est classée monument historique - et de sa situation aux bords des quais en centre-ville, qui a fait d'elle l'un des lieux de restauration les plus courus par les touristes. La dimension de la salle lui permettait également d'accueillir de nombreux banquets et repas de fête. La brasserie avait rouvert en 1966 et était devenue propriété du groupe Elior. "Elle constituait l'un de nos joyaux", rappelle Gérard Martinot, directeur des opérations d'Eliance, la branche restauration commerciale du groupe.
La parole aux experts
L'incendie a donc ravagé l'un des plus grands établissements de la région. Il servait 800 couverts par jour (répartis à égalité entre midi et soir) avec une carte que dominent les plats régionaux. Et le montant des dégâts sera probablement en correspondance avec la dimension de la brasserie : les premières estimations portent sur 15 à 20 millions de francs. "Si la structure n'est pas touchée, nous pourrons nous limiter à des travaux d'aménagement qui peuvent se réaliser en quelques mois. Dans le cas contraire, il faudra prendre son temps", expose Gérard Martinot.
D'autant que le classement de la façade n'accélérera pas le calendrier, les Bâtiments de France ayant leur mot à dire concernant le chantier. Sur l'ampleur des dégâts, la parole est désormais aux experts. Pas question en tout cas pour Elior de tirer un trait sur la brasserie A L'ancienne Douane : "Nous la rouvrirons et nous restituerons l'âme de cet établissement", précise Gérard Martinot. L'autre urgence concerne le personnel : A L'ancienne Douane n'employait pas moins de 75 salariés ! Elior a mis en place différentes mesures. Les employés bénéficient de chômage partiel et ceux qui n'avaient pas encore pris tous leurs jours de congés payés ont pu le faire. Des reclassements à l'intérieur du groupe - qui compte quelques établissements dans la région - ont également été proposés. Mais le fait le plus remarquable émane des autres professionnels strasbourgeois : plusieurs restaurateurs et propriétaires de brasseries ont proposé de reprendre le personnel et la clientèle. La solution a séduit une bonne partie des employés. Une démarche "spontanée, instantanée et solidaire", dont se félicite Gérard Martinot.
C. Robischon
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L'incendie a ravagé l'un des plus grands établissements de la région.
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L'HÔTELLERIE n° 2672 Hebdo 29 Juin 2000
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