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Juan-les-Pins

"Plagiste, un métier formidable, mais en danger !"

La précarité de leur situation face au risque de non-renouvellement de leur concession a conduit les célèbres plagistes de Juan-les-Pins à différer les 1,50 MF d'investissements qu'ils souhaitaient effectuer dans leur établissement.

Sur 45 plages à Juan-les-Pins, 22 ont des baux commerciaux (régis par le décret de 1953), aujourd'hui contestés par la municipalité, qui fixe le prix plancher à 110 F le m2 minimum, assorti d'un pourcentage à définir en fonction du chiffre d'affaires TTC. Les 22 plagistes-restaurateurs l'ont assignée devant le tribunal administratif - et même devant le tribunal de grande instance pour certains -. "Nous espérons encore que le futur débat avec le député-maire débouchera sur une négociation favorable, car nous avons déjà perdu notre propriété commerciale. On ne peut plus vendre, mais on nous fait payer à nouveau !", commente Alain Palamiti dont les parents sont installés depuis 1980 sur la Plage des Pirates, établissement qu'ils ont agrandi par la suite. Dans ses exigences, la commune de Juan-les-Pins s'appuie sur l'arrêt du conseil d'Etat de 1975 prévoyant qu'une parcelle municipale bénéficie d'un passage public. Les aménagements ont été faits, mais d'un domaine privé communal, le site est devenu un domaine public communal, sachant que le domaine public est imprescriptible et inaliénable. "Nous ne sommes malgré tout pas décidés à nous laisser faire..." La meilleure preuve, c'est que les Palamiti envisagent cette année de remodeler à 100 % le restaurant - architecture et décoration -, d'agrandir la salle pour les banquets, de déplacer la cuisine, de mettre en place une nouvelle installation chauffage-climatisation... "Ne pas réinvestir, c'est payer des impôts, soupire Alain, alors, autant jouer le jeu, et rester optimiste dans l'avenir des plagistes !"

Changer la nature des clients
Les Palamiti, qui ne pratiquent pas de location de matériel de loisirs génèrent aujourd'hui 4,50 MF de chiffre d'affaires. Ana qui est en cuisine, a conjugué ses talents avec ceux de son mari, en charge de l'accueil et de la gestion, secondés aujourd'hui par leur fils. Ouvert 7 jours sur 7 d'avril à septembre, l'établissement change sa carte chaque année. "Il ne faut surtout pas se fier à ses propres goûts", explique Alain Palamiti en montrant une salade composée à base de sardines panées et d'artichauts du pays qu'il a retiré de la carte en y maintenant au contraire la traditionnelle Salade à l'Italienne - jambon de Parme, avocat, mozzarella- ou encore la Méditerranéenne - lotte, moules, saumon-. "Si nous sommes une plage familiale constituée à 50 % de fidèles, nous recevons de plus en plus d'étrangers. Nous devons admettre qu'il est plus facile de travailler avec eux qu'avec les Français qui se plaignent systématiquement de tout. La Côte a un peu retrouvé ses lettres de noblesse depuis trois ans, mais il faut parvenir à faire la démonstration qu'il est fou de payer un café à un tarif exorbitant dans le centre de Paris, alors que nous avons ici le paysage le plus envié de toute l'Europe, avec un petit noir à seulement 13 F !" Parallèlement à sa clientèle de plage, Alain Palamiti entend développer l'événementiel. Le jeune homme favorise les mariages et les réceptions d'entreprise. C'est ainsi qu'un célèbre laboratoire pharmaceutique a réservé l'espace en septembre 1999, en y adjoignant un chapiteau pour 250 personnes. "Monde du festival de jazz, compagnies aériennes... sont demandeurs de formules package. Il s'agit de leur fournir un service ciblé, très rentable au final."

 
"On ne peut plus vendre, mais on nous fait payer à nouveau !", commente Alain Palamiti.


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L'HÔTELLERIE n° 2671 Hebdo 22 Juin 2000


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