Bourg-en-Bresse
En attendant d'investir Lyon avec l'ouverture programmée du Splendid, Chez nos Mères à l'automne prochain dans le quartier des Brotteaux, Georges Blanc a pris pied à Bourg-en-Bresse depuis le 15 décembre dernier. L'homme de Vonnas a joliment transformé le restaurant étoilé de Jacques Guy en brasserie...
Dans L'Hôtellerie n°
2633 du 30 septembre 1999, Georges Blanc avait dit : "Je pense que sur ce
créneau, ce genre de produit manquait dans cette ville." "C'est comme si
les gens nous attendaient", affirme en écho Marcel Périnet, son fidèle bras
droit, lorsqu'il évoque le succès du dernier établissement de son patron (1). Après
deux mois et demi de travaux, l'ex-restaurant de Jacques Guy, totalement métamorphosé, a
donc ouvert ses portes le 15 décembre 1999 par une température polaire et avec un
engouement immédiat de la clientèle locale. Malgré quelques difficultés dues à une
situation privilégiée - en plein centre-ville, à côté de l'église Notre-Dame (XVIe
siècle) mais dans un site classé et nécessitant donc l'autorisation des Monuments de
France - une véranda couverte en hiver mais qui s'ouvre sur la place l'été venu a
permis de porter la capacité de l'établissement à 160 places. Avec ses banquettes, ses
boiseries d'origine repatinées de teintes vives, son plancher remis à neuf - chauffage
par le sol sous la véranda -, ses arbustes et ses poteries d'Anduze, l'ensemble porte la
griffe de Chaduc et ne manque pas d'allure. Et comme le service et la cuisine sont dans le
ton, les Bressans ont très vite fait de Chez Blanc leur adresse favorite. "Il y
a, c'est évident, un effet de nouveauté mais nous tournons à près de 200 couverts
chaque jour. Nous avons déjà une clientèle d'habitués qui sait qu'au déjeuner notre
rapidité est un atout de taille : avec une arrivée à 12 h 15, le café peut être servi
à 13 h 30. Et nous accueillons 140 personnes le dimanche au déjeuner", avoue
Marcel Périnet qui s'est chargé de veiller au bon départ d'une affaire où il est
associé comme il l'était déjà au Saint-Laurent. "Nous ouvrons sept jours sur
sept, douze mois sur douze. Nous adaptons les horaires aux particularités locales. A
Saint-Laurent nous prenons la dernière commande à 23 heures car le dernier TGV arrive à
Mâcon à 22 heures 30. Là, nous servons également jusqu'à 23 heures pour ne pas
pénaliser les noctambules. C'était un pari d'ouvrir aussi le dimanche midi. Certains
confrères nous l'avaient déconseillé parce que ce n'était pas dans les habitudes
locales. Je crois que parfois il faut savoir les bousculer, car il est certain que nous
avons créé une demande", explique encore Marcel Périnet. Formée à Vonnas ou
au Saint-Laurent, l'équipe en place (une quinzaine de personnes, Vincent Lagrange dirige
la cuisine, Philippe Tejerina et Yannick Bernardin ont la responsabilité de la salle) n'a
pas tardé à trouver le ton juste. "Ils ont de réelles qualités et il était
important de leur donner des responsabilités. C'est une expérience intéressante. Nous
avons senti que ces jeunes ont 'mordu' et qu'ils ne subissent pas leur travail. Nous
sommes dans le même esprit qu'à l'Ancienne Auberge ou qu'au Saint-Laurent avec des
produits différents pour éviter la concurrence. Nous avons beaucoup travaillé sur la
carte que nous ne voulions pas à rallonge et que nous changerons régulièrement (deux
fois en un mois et demi) pour ne pas lasser les habitués. Nous tenons au plat fixe tous
les jours (potée, blanquette, etc.) proposé au déjeuner à 85 francs avec une entrée
ou un dessert et à 98 francs avec entrée et dessert." Avec les autres formules
(Menu-Carte à 150 ou 170 francs ; Entre Bresse et Dombes à 230 francs ; Saveurs d'Eté
à 250 francs), le ticket moyen grimpe, pour l'heure, à 240 francs... alors que le
prévisionnel était de 200 francs. Georges Blanc a donc toutes les raisons d'être
satisfait de son implantation à Bourg où Chez Blanc joue le rôle moteur prévu pour la
maison mère ! "Nous avions déjà constaté avec l'ouverture du Saint-Laurent que
nous avions récupéré à Vonnas des clients de Mâcon qui y venaient très peu
jusqu'alors. Depuis l'ouverture, la clientèle de Bourg vient à son tour à Vonnas.
Aujourd'hui, on a un nom et on est porteur d'une image : c'est très important."
J.-F. Mesplède
(1) Georges Blanc (3 étoiles), l'Ancienne Auberge, la Résidence des Saules et le Château d'Epeysoles à Vonnas, le Saint Laurent à Saint-Laurent-sur-Saône et Chez Blanc à Bourg-en-Bresse.
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Parlons chiffresGeorges Blanc a estimé à 4 MF (dont 2 MF de travaux) l'investissement global de la
SAS GML (Georges Blanc 70 % des parts, Marcel Périnet 20 % et Laurent Comba 10 %). |
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L'HÔTELLERIE n° 2671 Hebdo 22 Juin 2000