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Rhône-Alpes à la conquête de New York

Mission accomplie !

La satisfaction dont ont fait preuve les organisateurs de cette opération de promotion, à New York, le 16 mai dernier, était à l'image de celle des participants qui ont, en tant que professionnels du tourisme, pleinement profité des opportunités qui leur étaient offertes par le comité régional du tourisme sur le marché nord-américain. Une mission sous le signe de la gastronomie, de la culture et de l'économie.

Depuis plusieurs années maintenant, Henri Ducret organise des voyages de promotion pour accompagner les professionnels du tourisme de la région Rhône-Alpes dans la commercialisation de leurs entreprises sur des marchés lointains, difficiles à aborder seul. Cette année, c'est à New York qu'il a créé l'événement en prenant place à l'Hôtel Pierre sur la 5e avenue, en face de Central Park, pour une journée consacrée à la promotion de la région et de ses entreprises. Journée particulièrement bien chargée puisque dès 7 heures du matin (les Américains sont matinaux et le programme de la journée était bien rempli), c'est par une aubade des grenadiers de Napoléon, avec fifres et tambours, que furent ouvertes les festivités.

En partenariat avec Delta Air Lines
Une façon très dynamique de donner le coup d'envoi du Workshop organisé par le CRT Rhône-Alpes, en collaboration avec Maison de la France à New York et Delta Air Lines qui avaient fait venir, de l'ensemble du territoire nord-américain, de très nombreux tour-opérateurs. Hôteliers, agences réceptives, golfs, transporteurs, offices de tourisme, centres de congrès, stations de ski, 42 entreprises recevaient les TO et leur présentaient leurs brochures, leurs produits et prenaient des contacts. Une mise en place excessivement claire et agréable dans un des salons de l'Hôtel Pierre, où des espaces de travail, tous similaires, étaient installés. Tout autour du lieu de rencontre, des exposants de la région Rhône-Alpes présentaient leurs produits, leurs services, leurs réalisations : Georges Duboeuf, Chartreuse, André-Claude Canova, Louis Vuitton. Belle initiative aussi que celle des musées : de la figurine, des tissus, d'art et d'industrie, du ski, de l'horlogerie, du chapeau, de la chaussure et des arts de la table de Roanne qui étaient tous présents et exposaient, eux aussi, quelques morceaux choisis de leurs richesses. Satisfaction totale des professionnels qui participaient à l'opération, certains prévoient déjà de revenir dans les mois prochains pour concrétiser certains contacts. "Nous leur mettons le pied à l'étrier", explique Henri Ducret, "c'est aux professionnels du tourisme de savoir ensuite venir avec les éléments qui vont le mieux séduire les Américains, à eux de les mettre en valeur et surtout d'entretenir les contacts qu'ils ont eu ici grâce à notre organisation. Le grand atout que leur offre notre structure, c'est l'accès à autant de tour-opérateurs aussi facilement, aussi rapidement. Aucun hôtelier seul ne pourrait les contacter et les visiter dans la mesure où ils sont installés jusque dans les coins les plus retirés des Etats-Unis. Dans le cadre de notre opération, grâce à l'aide de Maison de la France et de Delta, ce sont eux qui sont venus à nous ! Autant dire combien cette organisation facilite la vie des professionnels du tourisme qui n'ont rien à faire d'autre que de venir avec nous ! Nous avons tout organisé pour eux, plus besoin de chercher à recenser les contacts possibles sur le territoire américain, de prendre rendez-vous. C'est ce qui est le plus important". Pour que la rencontre soit agréable et conviviale, un petit-déjeuner buffet, aux couleurs des produits de la région, était à la disposition des visiteurs.

Autour de la gastronomie
Les organisateurs, pour appuyer l'impact de l'opération, pour renforcer l'image festive de la région qu'ils venaient vendre aux Américains, avaient, bien entendu, prévu un événement destiné à montrer ce que la région compte de plus dynamique, de plus novateur comme de plus traditionnel en matière de gastronomie. Pour ce volet, bien sûr, la région Rhône-Alpes a de sérieux atouts à l'international quand elle met en avant les grands noms de sa gastronomie régionale qui sont, aussi, les grands noms de la gastronomie française ! Autant dire que le buffet organisé au dîner, dans les salons du Pierre, connut un succès mémorable. Outre les 150 personnes qui participaient à l'opération venant de France, on comptait près de 500 personnes. Ambiance rythmée par le dynamisme endiablé du Vitamine Jazz Band qui fit très vite danser les invités, dont bon nombre d'ailleurs étaient des Français installés à New York, ravis de se retrouver en pays de connaissance. Un menu particulièrement étoilé puisqu'il était le fruit du travail de chefs français 3 étoiles Michelin, assistés de chefs "montants" étoilés aussi, tous venus de la région Rhône-Alpes, travaillant en collaboration avec des chefs français installés à New York depuis longtemps ! Heureuse initiative qui mettait ainsi en scène Georges Blanc et Philippe Gauvreau avec Daniel Boulud pour la réalisation d'un Fondant de poularde au foie gras, Sauté d'asperges à la truffe, pulpe de figues et betteraves rouges, Paul Bocuse et Anne-Sophie Pic avec Antoine Bouterin pour une Cuisse de bœuf piquée à l'ail au sel de Guérande et à la mignonnette de poivre noir, sauce beaujolaise, polenta de Savoie, Pierre Troigros et Pierre Carrier avec Christian Delouvrier pour la réalisation d'une Pochouse entre Loire et Rhône et Marc Veyrat et Philippe Jousse avec Jean-Georges Vongerichten pour la réalisation d'une Purée de pommes de terre coulis de truffes caramélisées, cacao amer. Jean Curtet avait apporté ses saint-marcellins affinés, servis avec parcimonie sur du pain Poilâne, Georges Duboeuf faisait généreusement déguster sa gamme de vins, ainsi que les vins de Savoie et les vins de Paul Jaboulet Aîné. François Payard et Jacques Torres, deux pâtissiers particulièrement talentueux et renommés à New York, s'étaient attelés quant à eux à faire de grandes agapes autour des desserts et des chocolats. La fête fut totale, la convivialité incontestable et les participants à l'opération particulièrement satisfaits des contacts pris durant cette journée. Au-delà de cette manifestation, ils avaient également participé à d'autres animations, non moins intéressantes et conviviales puisque c'est par une partie de pétanque (même si ça n'est pas typique à la région Rhône-Alpes...) que les festivités avaient débuté, au cœur de Central Park, suivirent ensuite un entretien avec Richard Duqué, consul général de France et Jean-Philippe Pérol, directeur de Maison de la France sur les potentialités du marché américain. Des cours de cuisine au French Culinary Institute, sous la houlette toujours enthousiaste d'un autre français, Alain Sailhac, permirent aux "étoiles montantes" de se faire connaître un peu plus des étudiants à travers leurs démonstrations. Les Rhônalpins étaient partis à la conquête du marché américain. Pour eux aujourd'hui, la mission est accomplie, la région les a aidés à faire les premiers pas, à eux de savoir apprendre à marcher.
PLN


Le consul général de France, Richard Duquet, Pierre Troigros, Henri Ducret, Georges Blanc et Marc Veyrat devant les grenadiers de Napoléon.


Entre vin et gastronomie, rencontre de Jean Banchet, installé depuis 30 ans à Chicago, Franck Duboeuf, Philippe Faure-Brac et Paul Bocuse.


Autour de Henri Ducret, chefs new-yorkais et chefs rhônalpins posent après la manifestation.


Paul Bocuse et le couple Zagatt.


Paul Bocuse en cuisine, discussion avec le chef du Pierre pour la préparation de la cuisse de bœuf.

 

Paul Bocuse commandeur de l'ordre national du Mérite

Incontestablement, l'un des points d'orgue de cette manifestation aura été la remise de la cravate de commandeur de l'ordre national du Mérite à Paul Bocuse au consulat général de France par Richard Duqué, le consul général. Un moment que ne sont pas prêts d'oublier tous ceux qui y ont assisté tant l'ambiance était chaleureuse et conviviale, grâce au talent d'orateur du consul général qui sait particulièrement manier le verbe avec humour, légèreté et... gourmandise. Outre cette décoration, Paul Bocuse recevait également le premier trophée "Craig Clairborne" sous la forme d'une magnifique œuvre d'art créée par Anthony Quinn. Un hommage particulièrement apprécié par tous. Quelques morceaux choisis :
"Le président de la République pourrait saluer en vous, Paul Bocuse, le garant de notre indépendance gastronomique, vous qui n'hésitez pas à arborer fièrement sur votre toque nos couleurs nationales, vous qui êtes un rempart indestructible contre la "malbouffe" et la "néfaste food" d'où qu'elles viennent (...) Le ministre des Sports pourrait honorer un athlète aux performances inégales : 3 étoiles au Michelin depuis 1965, 35 années de suite, quelle endurance dans l'excellence ! (...) Le ministre des Anciens Combattants pourrait rendre hommage au patriote courageux qui s'est engagé en 1944 dans la première division française, qui a été blessé et décoré de la croix de guerre et a participé le 18 juin 1945 au défilé de la Victoire à paris (...) Enfin vous êtes un grand ami des Etats-Unis, vous qui dites "j 'ai du sang américain", vous qui, en effet, en 1944 blessé près de la frontière allemande, avez eu besoin d'une transfusion et qui l'avez reçue d'un donneur... Américain. Un soldat français, du nom de Paul Bocuse avait alors reçu le sang d'un soldat américain, quelle belle image de l'amitié et de la fraternité d'armes franco-américaine !"

© Maiman Rick / Corbis Sygma - 366193.7


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L'HÔTELLERIE n° 2670 Hebdo 15 Juin 2000


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