DDCCRF en Puy-de-Dôme
La direction départementale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DDCCRF) du Puy-de-Dôme ne s'est pas déplacée pour rien le 31 août dernier. A Sauvessanges (sud-est du département), elle a dressé une liste d'infractions non négligeable envers un hôtelier-restaurateur. L'affaire a été transmise au tribunal correctionnel.
Le professionnel a été reconnu coupable. Il a
été condamné à 5 000 F d'amende pour publicité mensongère ; à 13 amendes de 200 F
pour dépassement de dates limites de consommation ; à 1 000 F pour congélation non
réglementaire et 1 000 F pour l'Union française des consommateurs (UFC).
Il était reproché au cuisinier d'utiliser la mention "jambon d'Auvergne" pour
un produit venant de Saint-Etienne, ainsi que l'utilisation de thymus de jeunes bovins en
lieu et place de ris de veau. Les inspecteurs des fraudes ont aussi fait état de quatre
boîtes d'achatines, gastéropodes originaires d'Asie du Sud-Est vendus, semble-t-il, pour
des escargots de Bourgogne. De plus, l'omble chevalier annoncé sur la carte n'existait
pas et les dates limites de consommation de filets de canards et de dindes étaient
dépassées. Le cuisinier a tenté de s'expliquer en parlant d'erreur, de "faute
d'inattention", de "surcharge de travail" (c'était la fin de la
saison touristique), et "d'erreur dans la livraison". Il a précisé :
"Nous ne sommes pas situés sur un lieu de passage. Si les clients reviennent chez
nous, c'est que la cuisine leur a plus."
Pour l'UFC, partie civile, il y a eu tromperie vis-à-vis du consommateur. Pour le
substitut du procureur, "c'est l'image même de l'Auvergne qui a été faussée".
"N'exagérons rien", a soutenu pour sa part le défenseur du
restaurateur.
Il a plaidé "la négligence" de son client qui, "s'il est un peu
pagaillou", n'est "pas de mauvaise foi". Il a demandé que les
peines soient assorties du sursis "afin qu'elles agissent comme un avertissement
envers quelqu'un qui ne recommencera plus ce genre de bêtise". Mais le tribunal ne
l'a pas suivi et a frappé plus lourdement.
P. Boyer
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L'HÔTELLERIE n° 2669 Hebdo 8 Juin 2000
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