Le Meridien
Aujourd'hui propriété du groupe britannique Granada, la chaîne
Le Méridien, qui compte 128 unités, poursuit son développement. La dernière acquisition du groupe, à Los Angeles, fait l'objet d'un programme de rénovations important, d'inspiration française.
De notre envoyée à Los Angeles, Claire Cosson
A deux pas de Melrose avenue,
Le Meridien at Beverly Hills (Los Angeles) arbore aujourd'hui fièrement les couleurs de
son nouveau propriétaire. Racheté au Japonais Kawaski pour 82 millions de dollars, l'an
passé, l'établissement, désormais dans le giron du Britannique Granada, se fait en
effet peu à peu une place au soleil de la Californie. "Au terme de la première
année d'exploitation, nous allons dégager un profit supérieur de 20 % à celui
initialement budgété", confie d'ailleurs Bernard Lambert, le patron du groupe.
Des performances encourageantes qui devraient encore progresser au cours des prochains
exercices.
D'autant plus vite que l'hôtel va revêtir sa fameuse "French Touch" (programme
de rénovation s'élevant à 10 millions de dollars) d'ici à quelques mois. Le
décorateur Pierre-Yves Rochon, associé au cabinet d'architectes américains Gensler,
s'est du reste récemment rendu sur les lieux afin de préparer la nouvelle image
(contemporaine classique européenne) de ce beau "navire". Tout comme le chef
Michel Rostang qui planche, lui, sur la mise en place d'une formule de restauration de
style méditerranéen. Malgré un développement musclé, puisque le réseau haut de gamme
totalise d'ores et déjà 128 unités, les dirigeants de la chaîne entendent,
effectivement, capitaliser fortement sur "l'accent français" de leur enseigne.
"Qu'il s'agisse de décoration ou bien encore de la cuisine, Le Meridien utilise
une base classique française tout en s'adaptant aux produits et à la culture du pays
d'implantation", indique Bernard Lambert. Ajoutons à cela le savoir-faire, la
gentillesse des équipes, une gestion poussée (environ 20 % de bénéfice net avant
impôts) et le tour est joué !
Acquisition à Chicago
Le Meridien séduit clients et partenaires financiers. D'ailleurs la chaîne ne cesse
d'augmenter le nombre de ses adresses à travers le monde (58 hôtels en 1994 lors de son
premier rachat par Forte). Outre une nouvelle acquisition (320 chambres) sur le point de
se finaliser de l'autre côté de l'Atlantique à Chicago, Le Meridien négocie, en
partenariat avec un prometteur local, la construction d'une unité de 300 chambres à San
Diego. "Notre objectif final consiste toujours à disposer d'un réseau d'une
vingtaine d'établissements aux Etats-Unis", explique le président de l'enseigne
Le Meridien.
Reste que l'enseigne remporte également un vif succès auprès d'autres destinations. La
chaîne vient ainsi de reprendre l'exploitation de l'ex-Hilton, à Madras en Inde, pays
où 5 à 6 autres hôtels verront prochainement le jour (notamment à Calcutta et à Goa).
Pour ce qui concerne l'Egypte, Le Meridien y dénombre 8 à 10 constructions nouvelles
planifiées pour 2001 et 2002. Sans oublier dès cette année, une extension au Caire et
un hôtel supplémentaire à Sharm El Sheik.
L'Asie n'échappe évidemment pas au charme du réseau hôtelier haut de gamme du
Britannique Granada puisque Le Meridien "s'apprête à conclure la reprise d'un
hôtel à Hua Hin (Thaïlande)". Elle est également en discussion à propos de
la gestion de deux établissements en Chine, à Pékin et Shanghai. En Europe, Le Meridien
va renforcer ses positions outre-Rhin à Munich et Hambourg tandis qu'elle finalise son
arrivée à Saint-Petersbourg. Stockholm et Copenhague figurent aussi dans sa ligne de
mire.
Bordeaux
Terre originelle (Le Meridien a été créée par la compagnie aérienne Air France),
l'Hexagone, demeure, bien entendu au centre des préoccupations de la chaîne Le Meridien.
"Nous travaillons toujours sur le projet de reconversion de l'Hôtel Dieu, à
Marseille", avoue ainsi Bernard Lambert. Et d'ajouter, "nous regardons en
outre avec beaucoup d'attention la ville de Bordeaux. Il y a là-bas un marché potentiel
pour un établissement hôtelier 4 étoiles. Pas autour du lac, évidemment !"
Parallèlement, Le Meridien poursuit ses recherches dans la capitale française afin
d'inaugurer son premier Royal Meridien. "Les disponibilités sont hélas
actuellement moins nombreuses à Paris. De plus, les coûts d'acquisition sont nettement
plus élevés qu'il y a trois ans. Il faut en effet, grosso modo, tabler sur 3 à 4
millions de francs la chambre", souligne le responsable de la chaîne.
En attendant de trouver chaussure à son pied dans la métropole parisienne, la marque
hôtelière britannique uvre à réussir la conclusion d'un partenariat de nature
analogue à celui récemment établi au Malawi (reprise en gestion de 8 hôtels), en
Afrique du Sud. Elle cherche aussi ardemment un nouveau site à l'île Maurice et discute
très sérieusement sur Nairobi, Kampala, Abidjan.
Brass porte son dévolu sur PosthouseLe groupe britannique Bass Plc, propriétaire des chaînes Inter-Continental et
Holiday Inn, souhaite poursuivre son développement dans l'hôtellerie au cours des
prochains mois. |
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L'HÔTELLERIE n° 2668 Hebdo 01 Juin 2000