Strasbourg
L'échéance est encore lointaine, mais elle est désormais fixée : en 2005, un hôtel 3 étoiles ouvrira à proximité de l'aéroport de Strasbourg.
Pour la première fois,
l'aéroport international se dotera d'un établissement hôtelier. Gestionnaire de la
plate-forme, la chambre de commerce et d'industrie de Strasbourg et du Bas-Rhin a lancé
jusqu'au 28 avril dernier un appel à candidatures en direction d'investisseurs. Le projet
"minimal" porterait sur 80 chambres en 3 étoiles. Il entrera dans le cadre d'un
aménagement plus global structuré par 10 000 m2 de bureaux dont un World Trade Center.
La procédure lancée par la CCI porte d'ailleurs sur les deux branches de l'aménagement,
dont la conduite pourrait revenir à un groupement de plusieurs investisseurs. La
présélection des candidats aura lieu le 6 juin prochain et la CCI désignera
l'opérateur privé à la fin de l'année. Ce calendrier doit permettre une entrée en
service de l'hôtel en 2005, soit un an avant une double échéance importante pour
l'aéroport : l'arrivée de son concurrent, le TGV, à Strasbourg et l'ouverture d'une
liaison "tram-train" entre l'aéroport et le centre-ville. Evoqué de longue
date, le projet répond, à première vue, à une évidence, à savoir la nécessité de
doter l'aéroport d'un hôtel pour qu'il justifie son statut international. Il
s'adapterait notamment à une clientèle d'hommes d'affaires en transit le temps d'une
nuit. Toutefois, sa pertinence ne fait pas l'objet d'un consensus. Président des
hôteliers indépendants de Strasbourg, Patrick Diebold s'interroge ouvertement : "L'offre
actuelle à Strasbourg n'arrive pas de loin à saturation (1). Les périodes où les
établissements affichent complet deviennent de plus en plus rares. Faut-il, dans ces
conditions, créer des chambres disponibles supplémentaires ?" Le TGV modifiera
la donne en augmentant l'attractivité de l'offre en centre-ville pour les hommes
d'affaires en déplacement. D'autant que l'Américain Marriott a prévu d'implanter un
hôtel de 205 chambres à proximité de la gare. Quant à l'activité charter, selon
Patrick Diebold, "elle ne peut justifier à elle seule ce type d'hôtels".
Elle demeure en effet très minoritaire dans la fréquentation de l'aéroport, qui a
atteint au total 2,2 millions de passagers en 1999, soit le 7e score français.
C. Robischon
(1) Le taux d'occupation s'établissait à 64 points fin 1998 selon l'Observatoire de la CCI.
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L'HÔTELLERIE n° 2664 Hebdo 4 Mai 2000