Cabaret-Cabaret
Un hôtelier de Saint-Jean-d'Angely a ouvert en annexe un cabaret consacré au rire et à la musique. Fort d'une clientèle disponible et presque inépuisable, Jacky Caillé assure ainsi sa rentabilité et son avenir.
Pour Jacky Caillé, traiteur
de profession et patron de l'Hôtel de la Paix, un des meilleurs établissements de
Saint-Jean-d'Angely en Charente-Maritime, il fa fallu oser pour y arriver. Repreneur de
l'affaire en avril 1999, il dirige un hôtel-restaurant 2 étoiles NN, Logis de France 2
cheminées, comportant 37 chambres, employant 14 salariés à temps plein et 8 à temps
partiel. Pour un CA estimé à 6 MF, il connaît des taux de remplissage forts en haute
saison (jusqu'à 98 % en été) et plus modestes en période hivernale (50 % en novembre).
"J'ai pensé que ces différences allaient générer du temps libre entre
activité intense et repos forcé, explique-t-il. Et qu'il me fallait trouver une
idée pour rentabiliser les creux importants des basses saisons."
L'Hôtel de la Paix possède entre autres avantages celui d'avoir quelques locaux annexes,
dont un garage fermé et de vastes réserves. De quoi ouvrir par exemple une salle
supplémentaire pour banquets, capable d'accueillir 200 convives, mais aussi peut-être de
faire davantage pour ceux qui aiment sortir.
"Fou de musique, adorant rire et m'amuser, je me suis demandé s'il n'y avait pas
moyen de joindre l'utile à l'agréable, résume Jacky Caillé. Alors un cabaret,
pourquoi pas ?"
Faire rire le public
Les 400 m2 du garage et le million de francs d'investissements vont permettre la
construction d'une salle aux normes, capable de recevoir 400 personnes avec une scène et
ses annexes. Sous l'enseigne toute simple Cabaret-Cabaret, il ouvre ses portes en octobre
1999, devenant le seul établissement du genre à 200 kilomètres à la ronde avec une
seule devise : "Rire, rire, rire". Pour tous les goûts, tous les âges
et tous les styles.
La programmation est étonnante : Sim, Pierre Doris, Olivier Lejeune, Michel Constantin -
pour ne citer qu'eux - donnent leur accord pour de futurs spectacles. "Il ne
restait plus qu'à faire venir les clients sur une ville un peu à l'écart de tout et un
tantinet désertifiée de septembre à mai, détaille le dirigeant. Alors, j'ai
contacté les comités d'entreprise, invité leurs responsables à venir visiter les
installations, sollicité les clubs du troisième âge, les autocaristes..." Le
succès est immédiat grâce à une structure qui permet de recevoir, de restaurer mais
aussi d'héberger non pas la clientèle mais les artistes de passage. Le voyagiste Hervé
avait retenu quelque 1 500 places pour la nuit du nouvel an 2000 et la programmation est
déjà faite pour toute l'année.
Un avenir assuré
"Je suis sûr de mon chiffre d'affaires et en tout cas de ma rentabilité pour les
mois à venir, estime Jacky Caillé. Depuis vingt ans, j'avais ce projet en tête :
il devient une réalité et une possibilité d'expansion professionnelle. De plus, je
crée des emplois, faisant travailler des intermittents du spectacle, du personnel en
extra, des cuisiniers et des fournisseurs."
Pour l'hôtelier de Saint-Jean- d'Angely, Cabaret-Cabaret risque d'aller au-delà d'un
complément d'activité destiné à conforter son établissement. Car le calendrier des
soirées laisse augurer une montée en puissance de l'activité. Malgré une clientèle
nombreuse et variée, Cabaret-Cabaret n'oublie pas les personnes retraitées et leur
propose des spectacles. En les divertissant, Jacky Caillé répond à un besoin jusque-là
ignoré des autres entrepreneurs. Pour 180 F par convive, il allie les plaisirs de la
table et divertissement (déjeuner/spectacle le mercredi et le jeudi midi) pour un show
comique de 1 h 45. Avec 400 places deux fois par semaine au tarif indiqué, plus les
retombées annexes (et les soirées spéciales au dîner), les comptes sont vite faits :
la fortune est au bord de la scène. A l'Hôtel de la Paix, les jours sont aussi beaux que
les nuits.
J.-P. Gourvest
"Fou de musique, adorant rire et m'amuser, je me suis demandé s'il n'y
avait pas moyen de joindre l'utile à l'agréable", résume Jacky Caillé.
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L'HÔTELLERIE n° 2664 Hebdo 4 Mai 2000
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